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La politique fédérale et la politique cantonale sont étroitement imbriquées. Les décisions qui sont prises à Berne nous concernent directement. Il est donc important que le canton de Neuchâtel soit non seulement représenté à Berne, mais qu’il soit représenté par des personnes prêtes à s’engager et à défendre ses intérêts avec efficacité.
Les enjeux de cette prochaine législature sont considérables. Pour les socialistes, les dossiers phares restent les assurances sociales.
– L’avenir de l’AVS sera âprement discuté. Certains veulent allonger la durée du travail jusqu’à 66, 67 ans ou plus. Le financement de l’AVS à long terme est une priorité, ainsi que l’amélioration des rentes les plus basses et la flexibilisation de l’âge de la retraite.
– La crise de la prévoyance professionnelle de l’été 2002 a révélé les fragilités du système. L’abaissement du taux minimal aura des conséquences financières pour les rentiers. Améliorer la transparence et la surveillance des caisses apparaît aujourd’hui comme une nécessité, pour que les affiliés puissent s’assurer que leurs avoirs sont correctement gérés.
– L’assurance maladie est déjà au centre de vifs débats. Les socialistes devront veiller à ce que la 3ème révision de la LAMal n’amène pas une médecine à deux vitesses, avec la suppression de l’obligation de contracter ou une participation accrue des malades aux coûts de la santé. Nos députés devront se battre pour qu’une santé de qualité reste accessible à tous.
Dans le domaine de l’économie, nous serons particulièrement concernés par le projet de réorientation de la politique régionale. Le rapport d’experts commandé par le Parlement veut miser sur les agglomérations, comme moteurs de croissance. Que deviendront les régions périphériques, les investissements dans les régions de montagne et l’arrêté Bonny ? Ces questions viendront au Parlement dans le courant de 2004 ou 2005.
Une modification de la loi sur la protection de la nature, actuellement en consultation, nous touche, puisqu’elle fixe le sort des futurs Parcs naturels régionaux. Elle concerne les projets de la vallée du Doubs et de Chasseral. Le projet de réforme des chemins de fer et le raccordement de la Suisse aux réseaux ferroviaires à grande vitesse nous intéressent aussi. La politique énergétique, les nouvelles options quant à libéralisation du marché de l’électricité, la réforme fiscale écologique et l’instauration de la taxe sur le CO2 sont autant de sujets brûlants qui seront discutés dès la fin de cette année.
Comment ne pas parler des enjeux de la politique de la formation et de la recherche (article constitutionnel sur les grandes écoles, révision de la loi sur les HES), de la politique familiale, de l’égalité, de l’intégration, de la nouvelle loi sur la culture, etc…
Que l’on pense aussi aux options que la Suisse devra prendre à l’ONU : participation active aux organes, dialogue en matière de coopération dans le domaine de la promotion civile de la paix, renforcement des droits de l’homme et application du droit humanitaire, ou aux négociations bilatérales 2.
Cela fait beaucoup de raisons pour nous d’aller à Berne et d’y être très présents, autant en tant que socialistes, qu’en tant que Neuchâtelois. Nous avons besoin de l’appui de tous.
Pour avoir travaillé plusieurs années au Centre de recherches en politique suisse à Berne, mais aussi pour avoir été membre d’un Conseil communal, être députée au Grand Conseil et, jusqu’à aujourd’hui, porte-parole du Département fédéral de l’Intérieur, j’ai eu l’occasion de m’impliquer à plusieurs niveaux politiques, d’analyser et de comprendre les mécanismes complexes de la politique fédérale.
Chaque fois que j’en ai eu l’occasion, j’ai défendu le point de vue des cantons, et du nôtre en particulier, auprès de la Confédération. Je veux continuer à le faire à l’avenir.