Débat concernant la place de l’agriculture en Suisse

L’agriculture est un domaine d’activités important pour notre pays, ceci pour des raisons historiques bien sûr, mais aussi pour des raisons sociales et économiques. Ce secteur représente une production de près de dix milliards de francs, des milliers d’emplois et de familles qui en vivent dans toute la Suisse.Pendant longtemps, l’agriculture a été concentrée sur l’approvisionnement intérieur. Nous devons maintenant tenir compte du marché international. Nous devons donner à notre agriculture les outils nécessaires pour qu’elle puisse améliorer sa compétitivité.

L’agriculture remplit plusieurs fonctions importantes : production et approvisionnement du pays, occupation décentralisée du territoire, entretien de la nature et des paysages. Il est dans l’intérêt du pays que ces fonctions soient remplies au mieux. La population veut disposer de produits de qualité en quantités suffisantes. Elle veut payer pour cela le juste prix. Les producteurs doivent gagner un juste revenu pour le travail fourni. Or les prix payés par les consommateurs ne vont pas toujours dans la poche des producteurs. C’est un sujet de préoccupation.

Les réformes agricoles de ces dernières années ont déjà eu des effets importants. Un grand nombre d’exploitations ont déjà disparu. La restructuration du paysage agricole se poursuit à un rythme élevé, mais il faut que cela se fasse sans conséquences sociales inacceptables.

Depuis le début des discussions, il a été question de rythme. Est-ce que le rythme de la réforme est trop élevé? Est-ce qu’il est trop lent? Est-ce que l’évolution en cours permet à l’agriculture de faire face à ces défis? Je crois qu’on peut prétendre que nous sommes ici à la limite et qu’il faut être attentif à cette question. Les réformes ne doivent pas mener à la mort de l’agriculture. Elles ont déjà fait disparaître un nombre important d’exploitations. Nous devons veiller à ce que les conséquences économiques et sociales soient supportables pour le monde agricole.

Les membres de la commission se sont accordés sur le maintien de la direction générale, à savoir le transfert des soutiens au marché vers les paiements directs. Pour le reste, la commission n’a pas toujours suivi le Conseil fédéral et a cherché une voie médiane entre la réforme au pas de charge et le blocage général.

Le Conseil des Etats a choisi la version de la commission en ce qui concerne le supplément à verser à la production de lait transformé en fromage et il a même choisi la version de la minorité de la commission en ce qui concerne les primes de non ensilage, soit le maintien d’un supplément de 3 ct par kilo de lait, ce qui est la version la plus favorable à l’agriculture, version que j’ai bien entendu soutenue.

Pour terminer, et même si nous ne parlons aujourd’hui que de la loi sur l’agriculture – il ne faut pas oublier que le projet du Conseil fédéral a été scindé en deux parties par la commission -, d’autres propositions viendront avec le second paquet, notamment dans le domaine du droit foncier rural. Nous aurons donc l’occasion d’en reparler l’année prochaine.

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