Connaissances objectives en matière de santé

Je vous propose d’accepter cette initiative parlementaire que le Conseil national nous propose aujourd’hui.

La question des statistiques de santé revient régulièrement sur le tapis. Nous avons déjà vu il y a quelques mois la motion Rossini, qui abordait la question des statistiques sanitaires et sociales.

Cette fois, nous parlons des statistiques de la santé dans son ensemble. Mme Heim propose d’aller plus loin qu’une simple statistique fondée aur la LAMal, mais de considérer le système de santé dans son ensemble.

Nous venons de parler de l’importance d’avoir de bonnes bases statistiques pour pouvoir mener une politique adéquate, fondée sur l’observation des faits et non seulement sur le flair… même si c’est une grande qualité politique ! Des statistiques de qualité ne seraient d’ailleurs pas seulement utiles au niveau politique, mais aussi au niveau stratégique pour tous les décideurs du domaine de la santé. Cela faciliterait et affinerait la planification, la gestion et la surveillance de l’efficacité des décisions prises.

Mettre à disposition des statistiques crédibles aujourd’hui est très difficile dans le domaine de la santé. Nous savons que le fédéralisme est un obstacle, car une bonne partie des chiffres dont nous avons besoin sont produits au niveau cantonal, voire communal, c’est-à-dire souvent selon des méthodes, voire des définitions différentes, ce qui ne permet pas toujours une grande fiabilité quand on doit les interpréter au niveau fédéral. Mais il ne faut pas non plus sous-estimer le cloisonnement entre les offices fédéraux.

Il m’est arrivé d’entendre dire que la marge d’erreur et d’imprécision était telle que les plus et les moins devaient se compenser et que cela nous permettrait quand même d’avoir une vue plus ou moins claire de la réalité. Espérons-le ! Mais ce serait encore mieux d’avoir des chiffres justes !

La production éclatée des chiffres est certainement un des problèmes les plus difficiles à résoudre. Il faut s’approcher des cantons et chercher avec eux une entente sur les définitions de ce que nous cherchons, pour que les chiffres des différents cantons soient compatibles ou comparables. Il y a là un effort de coordination à faire. Pas facile à faire, mais tant que nous ne l’aurons pas fait, nos chiffres ne seront pas exacts et pas vraiment fiables.

La CdG – E l’avait noté dans son rapport : « la statistique de la santé révèle une insuffisance flagrante dans l’exécution ». Elle parle plus particulièrement de la statistique hospitalière ou la statistique des coûts par cas, or ce sont des éléments de pilotage fondamentaux, comme d’ailleurs les données nécessaires à la planification hospitalière.

Nous avons fait des progrès, je ne le nie pas, mais l’initiative Heim relève encore quelques éléments importants, quelques lacunes à combler, un manque de coordination, bref des problèmes dont nous avons déjà parlé, mais qui ne sont pas encore résolus. Et nous pouvons bien sûr encore développer de nouveaux champs statistiques qui pourraient nous aider grandement à mieux connaître l’état de la population et à prévoir les besoins dans le domaine sanitaire.

Cette initiative ne résout pas tous les problèmes, mais elle va dans le bon sens. Elle nous permettrait d’éviter quelques contestations dans la comparaison des chiffres à disposition des divers organismes.

La commission du national  l’a acceptée à l’unanimité. Nous pouvons aussi lui donner une suite positive.

 

 

 

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