Je comprends les arguments de ceux qui s’opposent à la libre circulation. Ce qui a été dit n’est pas faux. Il y a des pressions sur les salaires. Il y a des infractions aux mesures d’accompagnement. Dans certains cantons ou dans certaines branches économiques, elles sont même assez importantes. On ne fait pas assez de contrôles. On peut en faire plus. Je comprends aussi qu’on saisisse cette opportunité pour faire pression et pour répéter que les mesures d’accompagnement doivent être appliquées sérieusement et qu’il faut plus de contrôles.
Je comprends tout cela. Je partage ces soucis, mais j’en tire des conclusions différentes. Si nous voulons contrôler mieux notre marché du travail, si nous voulons lutter contre les salaires trop bas, les mesures d’accompagnement et la libre circulation peuvent nous aider, parce que sans libre circulation, il n’y a ni les mesures d’accompagnement, ni les contrôles qui vont avec.
L’extrême droite joue sur la peur. Elle prétend que nous serons envahis par des mendiants roumains ou par des vendeuses bulgares, qui menaceront nos places de travail, favoriseront le chômage et vivront au crochet de nos assurances sociales. L’expérience nous montre que ça ne se passe pas comme ça. La libre circulation et les accords bilatéraux favorisent au contraire la croissance. 250’000 emplois ont été créés ces dernières années, grâce à nos échanges avec l’Europe. Et ces échanges représentent un tiers de nos revenus et un tiers de nos places de travail.
Et maintenant, on entend aussi des doutes à gauche et ça, ça m’interpelle davantage… Ce n’est pas le moment, en temps de crise, de fragiliser notre économie et d’abandonner les mesures de contrôle des salaires et des conditions de travail. Depuis les mesures d’accompagnement, on surveille comme jamais le marché du travail : 150 inspecteurs parcourent le pays chaque jour. Il y en aura même 180 dès 2010. Les employeurs fraudeurs sont sanctionnés et peu récidivent.
Il est important pour nous de garder de bonnes relations avec l’Europe. Ces accords sont essentiels pour cela. Il faut donc que nous votions OUI, et dans mon cas, c’est chose déjà faite !