1er mars à Berne
Monsieur le Président,
Chères concitoyennes,
Chers concitoyens,
C’est pour moi un très grand honneur d’être parmi vous ce soir pour commémorer l’indépendance de la République et Canton de Neuchâtel.
Vous avez quitté votre canton pour diverses raisons, mais vous ne l’avez pas oublié, preuve en est votre présence ici ce soir!
Je n’ai pas apporté dans mes bagages de Présidente du Conseil d’Etat des souvenirs neuchâtelois typiques, tels que fée verte, chasselas, britchon, saucisson ou montres puisque vous les connaissez déjà, et que vous les appréciez aussi à Berne j’imagine. Cela n’aurait en effet pas été très original!
Dans mes bagages, j’apporte un bien plus précieux à mon avis: l’esprit républicain neuchâtelois, empreint de liberté de pensée, du sens de la justice, d’égalité et de résistance aux extrémismes. Oui, c’est un bien essentiel en ces temps de profondes mutations, où les problèmes économiques et l’arrivée de réfugiés due, -et c’est une piqûre de rappel en cette journée – aux révolutions populaires dans plusieurs pays pourraient pousser certains à les faire vaciller.
Rappelons-nous donc aujourd’hui le courage de nos ancêtres qui, au petit matin du 1er mars 1848, ont bravé le froid et les kilomètres pour libérer le Château de Neuchâtel de la domination prussienne.
164 ans plus tard, nous devons être reconnaissants à ces hommes d’avoir pris en mains le sort de notre canton. Ils se sont armés de leur conviction, et de leurs rêves peut-être aussi, pour construire le monde de demain.
Cette soirée commémorative, ici à Berne, est l’occasion précisément de nous rappeler, dans la simplicité et la convivialité, de ce que nos prédécesseurs ont réalisé pour nous. Je tiens à en remercier vivement les organisateurs!
Oui, nous devons reconquérir notre liberté chaque jour, maintenir en éveil cet esprit républicain neuchâtelois, qui a fait la spécificité de ce canton pendant de nombreuses années. Beaucoup nous enviaient ce consensus « à la neuchâteloise ». A nous aujourd’hui de réinventer cette entente – malgré les sujets politiques parfois brûlants – pour le bien de tous.
Nous avons su le faire jusqu’à aujourd’hui. L’histoire nous en donne de multiples exemples. Nous avons vécu des années de crise, des années de guerre, qui ont été dures pour notre pays. Nous avons été touchés, nous aussi par les idéologies extrémistes de nos voisins, mais nous ne nous sommes jamais laissés conquérir. Nous avons su garder la tête froide. Nous avons refusé ce qui était inacceptable. Nous sommes restés fidèles à l’idéal démocratique républicain. Et nous pouvons en être fiers! Aujourd’hui, le canton de Neuchâtel a gardé en héritage son esprit d’ouverture aux idées nouvelles et sa réputation de terre d’accueil.
Ensemble, construisons notre avenir, dans le respect des valeurs que nous héritons de nos ancêtres. Que cette journée de commémoration du 1er Mars soit l’amorce d’un renouveau de l’esprit neuchâtelois.
A vous, Neuchâtelois de Berne, il vous incombe également de faire perdurer cet esprit! Voire même d’en être des témoins, des porteurs, en terres bernoises…
Et, à Neuchâtel comme à Berne, toute discussion politique se termine par un bon repas, je vous remercie de m’avoir conviée à partager celui-ci! C’est d’ailleurs là, m’a-t-on dit, que naissent les grandes idées. Je me réjouis donc de partager ces instants avec vous!
SG/IMS/23.02.12
