Programme d’armement – FA18

Je vous propose de séparer le programme d’armement en deux parties, d’adopter aujourd’hui la première partie, qui ne pose pas de problèmes et qui n’est pas contestée et d’attendre encore pour prendre une décisions sur la deuxième partie et de la prendre seulement lorsque nous aurons une vue globale de ce que nous voulons et que nous pourrons décider en toute connaissance de cause.

Je vous propose donc d’étudier la question de l’amélioration des FA 18 en même temps que nous examinerons l’ensemble des forces aériennes et en particulier l’achat de nouveaux avions. Cette question n’est pas urgente. Le coût est énorme et par conséquent je préférerais que nous soyons prudents et que nous prenions encore le temps de réfléchir.

L’impression qui ressort actuellement, c’est que l’armée est en pleine transition et que l’on continue à penser partiellement comme au 20ème siècle, même si la situation a complètement changé, qu’on le sait et qu’on s’y prépare aussi. C’est une impression d’avoir deux cultures qui évoluent en parallèle.

Nous ne sommes plus dans une situation d’Europe en guerre ou de guerre froide. Il faut clairement changer notre point de vue et nos réponses et finalement aussi notre équipement. Il n’y a pas aujourd’hui d’indication rationnelle qui pourrait nous faire penser que nous courons un risque plausible d’attaque aérienne d’un ennemi externe étatique, bien équipé. Alors à quoi cela sert-il de nous y préparer et de dépenser pour cela des millions de francs, qui seraient sans doute mieux investis dans d’autres domaines qui correspondent mieux aux menaces actuelles plausibles ? Est-il vraiment nécessaire d’acheter à la fois de nouveaux avions performants et en même temps d’améliorer les FA 18 ?

Nous ne pouvons pas non plus imaginer que ça puisse nous être utile de nous équiper d’un matériel qui nous permette de répondre à un ennemi qui soit armé selon les standards de l’OTAN. Ce n’est pas crédible. Quel ennemi ? D’où viendrait-il ? Et comment ferait-il pour traverser toute l’Europe pour venir nous attaquer sans être arrêté avant d’être à notre frontière ?

Suite à cette analyse, je pense que le nombre de FA18 que nous possédons est probablement suffisant pour assurer notre sécurité. Ils peuvent être engagés dans des cas rares de grand danger ou pourraient servir de base à une montée en puissance, au cas où il y aurait un conflit mondial et que nous voulions voler à la rescousse de l’Europe. Ces 33 FA18 suffisent pour assurer le maintien de notre savoir-faire.

Pour l’objectif premier que nous visons, à savoir des interventions de police du ciel, il ne faut pas autant d’avions que si on a l’intention de participer à des opérations de l’OTAN. Or je ne doute pas que nous ne voulions pas participer à des opérations de l’OTAN de type intervention aérienne. Ou je me trompe ?

Les seules menaces auxquelles nous pouvons raisonnablement nous préparer et nous opposer, ce sont des menaces de type terrorisme ou police aérienne, avions voyous, etc. et pour ce type d’intervention, on n’a pas besoin d’avions très sophistiqués et très performants. On a besoin d’avions légers, moins chers et moins bruyants.

Nous nous devons comme Etat souverain de garantir la sécurité de notre espace aérien, mais notre activité doit correspondre à cet objectif et nous ne devons pas prévoir de tirer au canon sur des moustiques.

Je vous propose de repousser cette décision et de faire une analyse globale de nos besoins, en relation avec l’achat de nouveaux avions. Il n’y a pas d’urgence. Nous pouvons attendre de savoir exactement ce dont nous avons besoin. La dépense est suffisamment importante pour que nous ne la fassions pas pour rien. Reprenons cela quand nous parlerons du remplacement des tigres.

 

 

 

 

 

 

 

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