Allocution de Mme Gisèle Ory
Conseillère d’Etat et cheffe du DSAS
Mesdames, Messieurs,
Quel enseignement pouvons-nous tirer au niveau politique de cette rencontre entre Jésus et la Samaritaine ? Est-ce que cette petite histoire nous apporte encore quelque chose aujourd’hui ?
Quand Jésus s’adresse à la Samaritaine, il n’hésite pas à surmonter des tabous séculaires. Il s’adresse à une femme, inconnue, de confession différente, probablement mal considérée dans la société. En le faisant, il rend à cette femme sa dignité, en toute simplicité.
A travers cette histoire, Jésus nous dit que chaque être humain a la même dignité, que chaque être humain doit être traité de la même manière, que chaque être humain est important.
En tant que chrétiennes et chrétiens, notre responsabilité n’est pas seulement spirituelle, elle se doit aussi d’être concrète et pragmatique. C’est là, notamment, la responsabilité des autorités politiques, que je représente aujourd’hui. C’est en tout cas ainsi que je conçois ma fonction. C’est l’essence même de mon engagement politique.
Oui, nous devons avoir à cœur, la vie, la dignité de chaque être humain. Dans chaque action que nous menons, nous devons être attentifs à ce dont chacun, chacune a besoin, quelles que soient sa couleur, sa langue, sa culture, sa confession, son statut social. Nous devons briser les barrières et les tabous et aller à la rencontre de toutes et de tous.
Dans les faits, dans la fonction que j’ai le privilège de revêtir, cela veut dire que je dois être attentive à ce que toutes et tous disposent de soins de qualité, que toutes et tous soient accueillis, accompagnés et soutenus quand ils se trouvent socialement en difficulté, quelles que soient leur origine ou leur trajectoire de vie.
En tant que chrétiennes et que chrétiens, nous devons nous sentir concernés par celles et ceux qui nous entourent. Comme Jésus, nous n’avons pas à nous arrêter à ce qui nous sépare, mais à mettre en avant ce qui nous unit. Nous sommes aussi concernés par ceux et celles qui vivent au loin, que nous ne voyons pas, mais dont nous savons les attentes et les difficultés.
A l’heure du chacun pour soi, où l’individualité prime le plus souvent sur le collectif, nous, autorités politiques, nous nous devons de réaffirmer des valeurs telles que la dignité et la solidarité.
En cette période de crise financière mondiale tout particulièrement, où certains sont durement touchés par le chômage, nous ne pouvons rester indifférents. Il est de notre devoir de tout mettre en œuvre pour redonner à chacun les moyens de vivre dignement et pour soutenir tous ceux et celles qui perdent leur emploi.
C’est en tout cas ce que je m’efforce de faire dans le cadre de ma fonction. Malgré les pressions économiques, je veux privilégier une politique sociale respectueuse des citoyens et des citoyennes les plus démunis.
Je suis bien consciente qu’à lui seul, l’Etat ne saurait prétendre pouvoir répondre à l’ensemble des besoins sociaux de la population du canton.
Je tiens donc aussi à rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui apportent leur amitié et leur soutien à leurs proches en difficultés, qui apportent leur amitié et leur soutien à des hommes et des femmes du bout de la Terre, qui en ont besoin. Je tiens à rendre hommage aux communautés qui s’engagent auprès des plus démunis.
A l’image de Jésus s’adressant à la Samaritaine, je vous invite au partage, à la solidarité et à l’empathie. Ici et ailleurs. Aujourd’hui et demain.
SG/IMS/08.09.09