Conseil d’administration d’HNE

Monsieur le président,

Mesdames, Messieurs les députés,

En mars 2010, le Conseil d’administration de l’Hôpital neuchâtelois a été profondément remanié: 1 seul de ses 7 membres a été renommé et 6 nouveaux membres sont entrés en fonction.

L’interpellation laisse aujourd’hui entendre que ce nouveau conseil serait faible ou en tout cas moins fort que le précédent.

Nous n’allons pas revenir sur les événements qui ont poussé le Conseil d’Etat à modifier profondément la composition du Conseil d’administration d’Hôpital neuchâtelois. Il a cependant jugé qu’un changement s’imposait. Non pas parce que ce conseil était jugé trop fort mais bien parce qu’il peinait à trouver un positionnement juste entre le Conseil d’Etat et la direction générale et par conséquent entre le pouvoir politique et les compétences opérationnelles qui sont les siennes. Le Grand Conseil l’avait d’ailleurs relevé à quelques reprises.

Fort de ce constat, le Gouvernement a voulu que cet organe ne soit plus « politisé », c’est pourquoi il ne compte plus en son sein de députés ni de conseillers communaux. Le Conseil d’Etat désirait ainsi marquer une différence claire entre les différents niveaux décisionnels, différence que l’ancien conseil avait de la peine à cerner.

D’autre part, nous avons choisi de nommer des personnalités dynamiques, aux compétences avérées et complémentaires et qui étaient prêtes à relever les nombreux défis qui les attendaient durant la présente législature. Nous sommes aujourd’hui convaincus de la justesse de notre décision !

Le nouveau conseil dispose de personnalités fortes, solides, dont les CV sont impressionnants, pas tout à fait pareils aux CV des anciens membres. Ils ne disposent probablement pas de toutes les compétences des anciens membres, mais ils ont bien des compétences que les anciens membres n’avaient pas.

Le nouveau Conseil d’administration travaille en parfaite entente avec le Conseil d’Etat. Il s’engage totalement pour l’hôpital. Il est très présent dans l’institution. Il connaît parfaitement son rôle. Il pilote l’hôpital. Je veux dire par là qu’il fixe des objectifs à la direction et se donne les moyens de les contrôler. Il est solide, déterminé, dévoué… et modeste (il dit qu’il peut encore apprendre). C’est ce qui surprend parfois les journalistes! Face à la direction, je ne doute pas qu’il soit tout aussi fort, voire nettement plus fort que le précédent.

En aucun cas, ce n’est une chambre d’enregistrement des décisions de la direction, ni un groupe de bons amis, qui se retrouve pour le plaisir.

Nous regrettons beaucoup la démission de deux de ses membres, qui avaient des compétences très importantes, puisque l’un était médecin généraliste et donc partenaire de l’hôpital de longue date, et l’autre psychologue de la santé et expérimenté dans la restructuration d’hôpitaux à l’étranger. Ces deux démissions sont liées pour l’un à des circonstances personnelles très tristes et pour l’autre à la possibilité de passer un an de congé sabbatique à l’étranger. Mme Santiago avait annoncé que ce serait possible, mais ce n’était pas encore sûr, c’est pourquoi nous avons pris ce risque.

Dans le texte de l’interpellation, il est en outre reproché au Conseil d’administration un manque de compétence en matière de gestion hospitalière.

Je vous rappelle que le rôle du Conseil d’administration n’est pas de gérer l’hôpital. Ce rôle revient à la direction générale. J’aimerais beaucoup que l’on cesse de confondre les rôles. Le Conseil d’administration n’est pas un clone du Conseil d’Etat, ni un comité de direction censé soutenir la direction. C’est un organe qui doit fixer des options stratégiques, préparer la planification stratégique, suite aux demandes du Conseil d’Etat, fixer des objectifs à la direction et en contrôler la réalisation. A ce niveau, le Conseil d’administration actuel assume parfaitement ses responsabilités et est parfaitement positionné.

Les compétences en gestion hospitalières des membres du Conseil ne sont de loin pas déterminantes pour juger leur adéquation à la fonction. Quant à l’expérience, les membres du nouveau conseil ont dû apprendre, comme ceux de l’ancien.

Le Conseil d’Etat se réjouit de l’entrée en fonction imminente, le 1er février 2011, d’un nouveau directeur général, Monsieur Laurent Christe qui possède une longue et riche expérience dans la gestion d’un hôpital et qui certainement sera très vite opérationnel.

 Il s’agit aujourd’hui de remplacer les deux membres démissionnaires. Le Conseil d’Etat est à la recherche de personnalités aptes à remplacer les compétences perdues lors de la démission des deux membres du Conseil d’administration.

Nous sommes à la recherche de deux nouveaux membres du Conseil d’administration. HNe doit jouir d’une image beaucoup plus positive qu’on ne le dit parfois, puisque nous avons enregistré de nombreuses candidatures spontanées. Nous nous en réjouissons beaucoup.

Nous aimerions maintenant trouver des compétences complémentaires à celles que nous avons déjà au sein du Conseil d’administration, en médecine, en droit ou en économie.

Pour terminer, l’interpellation fait référence  au coût du mandat confié à la société Antares Consulting pour la recherche de mesures permettant à l’HNe d’économiser 5 millions de francs sur l’exercice 2011.

Je peux vous informer que le coût de ce mandat s’élève à 102’400.- francs, auxquels ils convient d’ajouter la TVA. L’économie attendue étant de 5 millions, le Conseil d’Etat estime que cet investissement est très rentable.

Le premier mandat a été attribué suite à une procédure par invitation. Le deuxième est une annexe du premier et ne nécessite pas de procédure de marché public. Nous avons demandé un avis de droit à ce sujet.

Je tiens encore à relever que les principales mesures d’économies liées au regroupement des hôpitaux ont déjà été réalisées lors de la création d’HNe. Pour le budget 2010, l’ancien conseil d’administration et l’ancienne direction n’avait plus d’idée à me proposer, si ce n’est la suppression de prestations très importantes, ce qui aurait correspondu à se tirer une balle dans le pied, or je refuse de démanteler l’hôpital.

Il faut bien admettre que la tâche du Conseil d’administration actuel et de la nouvelle direction est beaucoup plus compliquée. Toutes les mesures simples ont déjà été prises. Il s’agit d’analyser de manière précise la structure pour ressortir de nouvelles pistes d’économie. C’est un travail considérable, très fin, où l’esprit d’innovation joue un très grand rôle. Nous avons besoin pour cela de l’expertise d’une firme de niveau européen. Ce que je peux déjà vous dire, c’est que nous y arriverons!

L’introduction de Swiss-DRG sera beaucoup moins difficile à Neuchâtel qu’ailleurs, puisque contrairement à beaucoup d’autres cantons, nous avons déjà un système semblable, les APDRG et la prise en compte des investissements devrait nous avantager aussi, puisque tous les coûts d’investissements sont déjà attribués à l’hôpital de manière transparente.

L’ouverture des frontières sera plus difficile pour un  hôpital régional comme le nôtre. Nous devrons continuer à être attractif, en concurrence avec les grands hôpitaux. Notre meilleure arme, c’est la proximité avec le patient, c’est la raison pour laquelle nous devons soigner tous nos sites.

 

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