Mesdames, Messieurs,
Tout philosophe qui se respecte et qui est conscient de ses responsabilités se pose trois questions fondamentales :
1. Qui suis-je ?
2. Où vais-je ?
3. Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
Et il répond d’abord à la troisième, car au fond, n’est-ce pas la plus importante ? Il est d’ailleurs peut-être aussi plus facile d’y répondre…
Je ne sais pas ce que vous mangerez ce soir, mais moi, hélas, je sais déjà que je ne mangerai pas, car je dois rejoindre une séance qui commence à 18h et qui nous mènera fort tard. Tant pis pour moi… Nous parlerons d’assurance sociale et de référendum jusqu’à plus soif. Encore du pain noir, difficile à digérer…
En revanche, hier soir, j’ai eu la chance de partager un repas avec vous et ça en valait la peine !
Entrée, plat principal, dessert, mignardises… Tout y était préparé pour le plus grand plaisir des palais. Un repas digne de Luculus lui-même ! Un grand bravo aux cuisiniers et cuisinières, bravo aussi pour la présentation, et un grand merci, car je peux vous assurer que ça a été apprécié à sa juste valeur. Je pense que vous serez tous et toutes de bons professionnels, car vous montrez en vous présentant à un tel concours, l’intérêt que vous portez à votre profession et la passion qui vous anime pour le travail bien fait. Vous avez su faire preuve d’originalité, de précision, de finesse, d’un esprit artistique tant pour la décoration et la présentation que pour l’harmonie que vous avez cherchée entre décor, gastronomie et vin. La cuisine est un art. Nombre d’entre vous seront bientôt des artistes accomplis. Nous nous réjouissons d’ores et déjà de venir manger chez vous.
Si pour Alphonse Daudet, « la gourmandise commence quand on n’a plus faim », alors il faut se réjouir de n’avoir plus faim, car qu’est-ce qui est plus délicieux que la gourmandise ?… Vous qui êtes les maîtres de la succulence, vous ne me contredirez pas je pense, même si nos vieilles tantes, car nous en avons tous et toutes au moins une, nous ont dit un jour que la gourmandise était un vilain défaut, un défaut véniel quand même ! Alors tant pis, assumons notre gourmandise. Et d’ailleurs, qui n’est pas encore plus charmant avec un petit défaut ?