NOMAD
Mesdames, Messieurs,
C’est une évolution que l’on observe dans toute l’Europe : le paysage des soins se redessine à une grande vitesse.
Quelles en sont les causes :
Premièrement, la recherche médicale met au point chaque année de nouvelles techniques qui permettent de réaliser des opérations de plus en plus complexes. Les hôpitaux doivent s’équiper de matériel très sophistiqué pour pouvoir les réaliser. La prise en charge et le suivi des patients deviennent de plus en plus pointus. Le coût de la journée d’hospitalisation en soins aigus augmente en conséquence. Nous avons la responsabilité de maîtriser l’augmentation des coûts de la santé et nous devons donc veiller à ce que les séjours soient réduits au strict nécessaire. Nous en sommes aujourd’hui à 6 jours environ en moyenne à HNe. Certains pays européens sont déjà descendus jusqu’à 3,5 jours en moyenne.
Deuxièmement, certaines nouvelles techniques médicales permettent de réaliser des opérations de moins en moins invasives. On peut aujourd’hui réaliser en ambulatoire des opérations qui autrefois nécessitaient de longues hospitalisations.
Troisièmement, l’augmentation des maladies chroniques, qui nécessitent un suivi ambulatoire, est sensible.
Enfin, la population vieillit. Pour que les personnes âgées puissent rester autonomes, elles ont besoin de soins et d’aide.
Bref, on le voit, les besoins évoluent et nous devons nous y adapter. C’est un grand défi !
Nous voulons aujourd’hui redessiner le paysage des soins neuchâtelois :
– un hôpital de soins aigus, où on ne reste que quelques jours, le moins longtemps possible ;
– des hôpitaux de jour où on vient le matin pour être opéré et dont on ressort le soir même ;
– des soins à domicile efficients pour permettre le maintien à domicile des personnes âgées, pour éviter l’hospitalisation des malades chroniques et pour suivre les convalescents.
Et dans ce cadre, vous l’avez déjà compris, NOMAD doit jouer un rôle central. Ce n’est qu’avec une bonne articulation entre l’hôpital et les soins à domicile que nous pourrons limiter les durées d’hospitalisation, prendre en charge les patients chroniques ou maintenir à domicile des personnes âgées.
Nous devrons développer NOMAD en même temps que nous réduirons les durées de séjour et cela va aussi faire changer la nature des soins à domicile. Plus les séjours seront courts, plus les soins à domicile devront être pointus.
Tout cela ne peut donc pas s’improviser. Il faut mener une réflexion approfondie sur les prestations et leur avenir. Cette réflexion doit aussi s’inscrire dans le nouveau concept de maintien à domicile que le Service de la santé publique est en train de rédiger et que nous pourrons présenter au Conseil d’Etat à la fin de cette année.
NOMAD en sera une pièce maîtresse, l’outil indispensable pour organiser la prise en charge des patients de demain de manière harmonisée dans l’ensemble du canton. Nous avions des centres qui délivraient des prestations différentes, selon des modalités différentes, sans trop se préoccuper des questions économiques. Nous voulons aujourd’hui des centres qui travaillent ensemble, au même but et peuvent offrir à chaque Neuchâteloise, à chaque Neuchâtelois, la même palette de prestations et avec une efficience optimale.
Un grand pas a déjà été réalisé. Nous voulons aujourd’hui en faire un deuxième.
NOMAD a connu quelques difficultés au moment de sa création, car les moyens mis à disposition de l’entité étaient insuffisants pour pouvoir s’organiser correctement. La situation est encore très difficile aujourd’hui, tant au niveau fonctionnel, où des outils de base manquent encore, faute d’argent, comme par exemple le support informatique, qu’au niveau du personnel, pour lequel les nombreux changements nécessaires sont difficiles à vivre.
Lorsque je suis arrivée l’année passée, j’ai estimé que cette situation nécessitait une intervention rapide et importante. Plusieurs échanges ont eu lieu entre le Conseil d’Etat, le Conseil d’administration et la direction de NOMAD. La commission santé du Grand Conseil a également été informée. Elle le sera à nouveau en juin.
Le Conseil d’administration et la direction ont pris les choses en mains avec beaucoup d’efficacité. Ils ont fait des études. Ils vous les présentent aujourd’hui. Je tiens à remercier le Conseil d’administration, et en particulier son président, M. Roby Tschopp, ainsi que la directrice de NOMAD, Mme Neumann pour leur engagement. Je me réjouis du chemin fait et des perspectives que nous avons aujourd’hui. Les choses vont dans la bonne direction et je pense que NOMAD est prêt à affronter ses défis.