Inauguration de la plateforme santé de Val-de-Travers

Inauguration de la plateforme santé d’HNE Val-de-Travers

Couvet, le 19 juin 2009

Madame la présidente du Grand Conseil, Monsieur le président de la Commune de Val-de-Travers,

Mesdames et Messieurs les représentants des autorités politiques,

Mesdames et Messieurs les représentants du Conseil d’administration, de la direction et du corps médical d’HNE,

Mesdames et Messieurs,

Au nom du Conseil d’Etat, je tiens à vous dire notre intense plaisir de nous associer à l’inauguration de la plateforme santé du site de Val-de-Travers.

Les citoyennes et citoyens du Vallon pourront découvrir ce lieu demain et je m’en réjouis vivement. Vous pourrez constater que, oui, cet hôpital – votre hôpital – est bien vivant ! Le site de Couvet est un écrin rénové, rajeuni, à votre service.

Grâce à la toute jeune et dynamique plateforme santé, vous aurez à disposition un outil de proximité et de qualité. Pour l’instant, elle accueille un médecin et un médecin stagiaire. A terme, elle devrait se doter de médecins supplémentaires. C’est là la ferme volonté du Conseil d’Etat que de développer cette prestation, comme une valeur ajoutée à l’hôpital de Couvet.

Cette plateforme qui prend vie sur le site de Couvet est un projet novateur et plein d’avenir. Novateur parce qu’elle offre des infrastructures idéales pour favoriser la relève médicale et attirer de jeunes médecins. Je rappelle que la problématique de la relève des médecins généralistes dans les régions périphériques est préoccupante.

En effet, on observe qu’il est parfois difficile de remettre son cabinet à un successeur, quand on veut prendre sa retraite et que l’on se trouve dans une région décentrée. Les horaires de travail, le système de garde et le sentiment d’isolement sont autant de freins qui peuvent décourager la nouvelle génération. En outre, trop de jeunes médecins en formation choisissent plutôt une spécialisation, mieux rémunérée, que la médecine générale.

Il est donc essentiel de favoriser l’offre en matière de médecine généraliste. La plateforme santé en est l’un des moyens.

Ce projet est novateur encore parce qu’il permet aux médecins qui s’y installent de bénéficier des infrastructures techniques fournies par l’hôpital lui-même. Je pense ici au laboratoire et aux appareils de radiologie.

Synergies toujours entre les médecins généralistes eux-mêmes : ils peuvent échanger des informations, discuter de certains diagnostics, bref, c’est un lieu d’échanges de compétences et d’expériences. Cela permet aussi à certains ou certaines d’envisager de travailler à temps partiel, soit de permettre une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie familiale.

Enfin, les praticiens peuvent profiter d’infrastructures communes comme la salle d’attente et le secrétariat, ce qui leur permet aussi de limiter leurs frais de fonctionnement, surtout pour de jeunes médecins qui souhaitent ouvrir leur propre cabinet.

Le Conseil d’Etat en est convaincu : ce projet novateur pourrait faire école dans d’autres régions du canton et, nous l’espérons, devenir une centre de formation pour jeunes généralistes.

Le Dr Héritier, président de la Société suisse de médecine générale, le souligne dans son article récent : la promotion active des cabinets communautaires a été décidée. Elle vise à assurer des soins de base et à rendre plus attrayants les horaires de travail et de présence pour les médecins de famille. Les médecins de familles saluent aussi en principe l’idée d’installer des cabinets communautaires de médecins de familles dans des hôpitaux, en fonction de la situation locale et régionale.

Je vous le disais, Mesdames et Messieurs, l’hôpital de Val-de-Travers vit une nouvelle jeunesse !

En effet, vous pourrez découvrir également demain le fonctionnement de votre polyclinique et toutes les prestations qu’elle offre : de la petite chirurgie (sutures et plâtres simples) y est effectuée, des prestations de radiologie et des analyses médicales grâce à son laboratoire. A cela s’ajoute des prestations de proximité grâce aux consultations de médecins spécialistes qui y reçoivent sur rendez-vous leurs patients, dans de nombreux domaines.

Demain, ce sera aussi l’occasion de découvrir la mission cantonale dévolue au site de Couvet : celle de centre de traitement et de réadaptation avec une orientation en gériatrie. Une vaste équipe pluridisciplinaire est en place, sous la direction de la doctoresse Yolanda Espolio Desbaillet, que je profite de remercier pour toute l’énergie qu’elle a mise dans le développement du centre.

Ce centre – le CTR comme on l’appelle – est un lieu de vie ! Les praticiens qui y officient visent à soulager les symptômes physiques, pour préserver la qualité de vie et l’autonomie des personnes qui y séjournent. Ils soignent leurs symptômes et apaisent leurs douleurs afin de leur permettre un retour facilité à la maison. « Vivre, c’est naître lentement » écrivait Saint-Exupéry. Oui, lorsque l’on souffre, chaque minute d’apaisement, chaque instant de sérénité, est un pas de plus vers la liberté, l’autonomie, et l’envie de vivre, même si l’on est plus proche de l’automne de sa vie que du printemps. Je suis reconnaissante à toute l’équipe de Couvet d’aider ses patients, nos parents, nos grands-parents, à parcourir ce chemin de vie, avec compétences et empathie.

La population ayant tendance à vieillir, la mission de gériatrie qui a été confiée par le Conseil d’Etat au site de Val-de-Travers est donc d’une importance capitale. Elle est d’ailleurs appelée à prendre de l’ampleur puisque le site deviendra le centre cantonal de compétences en la matière. Voire même une référence au niveau national, où les professionnels de la santé souhaitant se spécialiser dans le domaine de la gériatrie pourraient venir acquérir un savoir-faire de haute valeur.

Je sais que vous avez vécu une restructuration difficile. Vous avez eu à juste titre un souci pour votre hôpital, pour certains d’entre vous aussi peut-être pour votre emploi ou pour la qualité de votre environnement professionnel. Vous craignez aussi pour la sécurité des soins et pour le développement de votre vallée. Je peux vous assurer que je partage avec vous ces soucis. Une restructuration est toujours difficile. Tout n’est pas clair d’emblée. On est en droit de se sentir parfois inquiet, déçu, fâché. De nouveaux problèmes, de nouvelles idées apparaissent en cours de route. Il faut chercher ensemble les meilleures solutions possibles. Nous ne sommes pas au bout de ce processus. Nous allons chercher encore et toujours à améliorer les prestations que l’hôpital et la plateforme santé peuvent fournir à Val-de-Travers.

Mesdames et Messieurs, vous pouvez le constater, l’hôpital de Val-de-Travers se porte bien, il est en pleine croissance. Il serait dès lors plus que dommage de casser cette dynamique mise en place. Je fais ici allusion à l’initiative populaire cantonale en valeur d’une médecine de proximité, qui, si elle était acceptée nous obligerait à revenir à un état antérieur, aujourd’hui dépassé. Nous ne pouvons pas figer nos structures parce que nous devons chaque jour faire face à de nouveaux défis. Nous organiserons cet automne les états généraux de la santé et nous discuterons avec les différents porteurs des initiatives. Si nous ne trouvons pas d’entente, nous irons devant le peuple.

Les visiteurs pourront se rendre compte par eux-mêmes que la maternité et le bloc opératoire n’ont pas été démantelés – ils auront même l’occasion de serrer la main au fameux squelette Oscar, qui officie comme gardien des lieux en attendant la décision populaire sur le maintien ou non de la salle d’opération.

Au nom du Conseil d’Etat, je suis heureuse d’inaugurer aujourd’hui ce nouvel outil au service des Vallonniers et de tous les citoyens du canton en ce qui concerne sa mission spécifique. Le Conseil d’Etat est conscient du problème de la relève médicale et il est de sa volonté de renforcer la plateforme santé avec de nouveaux médecins. Il s’engage également à donner les moyens à l’HNE de développer le site de Couvet, comme i lui en a confié la mission.

Enfin, je relève que le Conseil d’Etat s’est également engagé à trouver une solution au financement des ambulances en étudiant une répartition des frais plus équitable. Durant cette phase d’étude, l’équivalent financier de trois postes a été accordé pour ne pas pénaliser les communes du Val-de-Travers.

Je tiens à remercie le Conseil d’administration et la direction d’HNE pour leur engagement dans le développement de ce projet. Je tiens également à rendre hommage à tous les  membres du corps médical et du personnel hospitalier pour continuer à assurer leur mission avec efficacité et dévouement, malgré les changements, parfois importants, qu’ils connaissent dans leur quotidien professionnel.

Je tiens finalement à remercier chaleureusement les autorités communales de Val-de-Travers pour leur attitude bienveillante et constructive. Je les assure de l’amitié et de la reconnaissance du Conseil d’Etat pour leurs efforts fournis en faveur du développement de cette région.

Chères citoyennes et citoyens du Val-de-Travers, cet hôpital et une plateforme de santé sont là pour prendre soin de vous et moi, je veux prendre soin de cet hôpital et ce cette plateforme de santé et leur donner une nouvelle vie et une nouvelle dynamique.

 

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