La conception directrice de la protection de la nature est un outil très important de la politique de protection de la nature. Je pense que cet outil, que la loi nous offre, doit être utilisé et que la LCPN doit être appliquée.
La loi cantonale sur la protection de la nature était très novatrice au moment où elle a été élaborée. Le groupe de travail, qui a planché sur ce sujet, avec trois conseillers d’Etat consécutifs, c’est dire si le sujet a été soigneusement pensé et chaque mot pesé, a voulu tenir compte des nouvelles méthodes de travail, qui se fondent sur une vision globale de la gestion de l’environnement.
Il a d’abord introduit la notion plus moderne et plus dynamique de « conservation de la nature », plutôt que protection, « conservation », parce que cela implique aussi une action en vue du maintien et de la gestion des milieux naturels. On a clairement voulu être actif. Nous savions déjà à ce moment-là que les milieux naturels sont souvent trop perturbés pour pouvoir se maintenir sans intervention humaine. Pour gérer intelligemment, pour intervenir à bon escient, ni trop, ni trop peu, au bon endroit et au bon moment, il faut une politique cantonale globale de la nature.
Cette politique doit s’appuyer sur trois piliers :
Ces trois piliers forment ensemble la conception directrice de la protection de la nature. Voilà ce qui était la volonté du législateur en son temps.
Ce document doit être compris comme un instrument de pilotage de la protection de la nature. Il permettrait une gestion cohérente, globale et à moyen terme des milieux naturels et des espèces.
Comme il est soumis au Grand Conseil, il permettrait aussi à cette autorité de prendre connaissance, de l’état de la nature neuchâteloise, des améliorations, des détériorations, de ce qui a été fait, de ce qui reste à faire et d’avoir une vue prospective de la politique de la nature.
Or la LCPN a été votée le 22 juin 1994. Cela fait 10 ans. C’est un anniversaire important. Nous avons dépassé l’âge de raison, mais cette conception directrice n’a toujours pas été présentée au Grand Conseil. Ma question, d’il y a maintenant déjà deux ans, devait rappeler au DGT que ce sujet était important et que nous n’avions pas oublié les devoirs du DGT en matière de politique de la nature, devoirs qui lui sont conférés par la LCPN. Pierre Hirschy avait alors répondu que cette conception directrice nous serait bientôt présentée.
Aujourd’hui, nous l’attendons toujours. Je regrette vivement cet état de fait. Je regrette que notre canton soit privé d’un instrument de pilotage novateur, en matière de sauvegarde de la nature. Je regrette d’une manière générale que le département de la gestion du territoire ne se soucie pas davantage d’un sujet qui est de sa responsabilité.
J’interpelle ici le Conseil d’Etat pour qu’il se préoccupe de cette situation, accorde à cet instrument politique l’importance qu’il doit avoir et fasse cet effort de réflexion en matière de sauvegarde de la nature neuchâteloise.