WWF et climat

 070825 Initiative climat

Août 2007: Initiative pour le climat, Cernier

 

M. Martin Beniston est né en Grande Bretagne en 1953, de père anglais et de mère française. Il a aujourd’hui outre ses nationalités d’origine, le passeport suisse. Il a fait ses études universitaires en Angleterre et a obtenu un batchelors en sciences de l’environnement à l’université d’East Anglia et un masters en sciences de l’atmosphère. Il a réalisé sa thèse de doctorat à l’école normale supérieure de Paris. Plus récemment, il a obtenu son habilitation à l’école polytechnique fédérale de Zurich.

 

Sa carrière de chercheur scientifique l’a amené au Canada, à l’université du Québec, en Allemagne à l’institut Max-Planck de Hambourg et depuis 1985 en Suisse.

 

Il a travaillé dans le domaine de la simulation numérique de la pollution de l’air à l’EPFL. De 1990 à 1992, il a dirigé Pro Clim, le programme climatologique suisse à Berne. De 1993 à 1996, il a partagé son temps entre la recherche sur les changements climatiques à l’EPFZ et la vice-présidence du groupe Impacts de l’Intergovernemental Panel on climate change, source privilégiée d’informations scientifiques pour la convention cadre de l’ONU sur les changements climatiques, ratifiée par la Suisse en 1993.

 

Il a été nommé professeur ordinaire et directeur de l’institut de géographie de l’université de Fribourg en octobre 1996. Ses domaines de recherche recouvrent la simulation régionale du climat et de son évolution future, ainsi que les incidences de ces changements sur l’environnement et le tissu socio-économique des régions de montagne.

 

Il travaille dans un domaine d’activité en plein essor à Fribourg : l’évaluation de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des extrêmes climatiques, comme les tempêtes de vents, les pluies trop abondantes, les hivers trop doux et sans neige, etc… Des phénomènes qui se multiplieront à mesure que le climat se réchauffera dans le courant du 21ème sicècle.

 

M. Beniston est aussi l’auteur de nombreux articles scientifiques et de livres consacrés à ces différents sujets.

 

Je le remercie d’avoir accepté d’être parmi nous ce soir et lui cède la parole.

 

 

Le climat

 

La tendance au réchauffement du climat s’est confirmée en 2000. C’est ce qu’a annoncé l’Organisation météorologique mondiale. L’année 2000 a été la sixième année la plus chaude des 140 dernières années.

 

A l’aube du 21ème siècle, la température moyenne à la surface du globe est supérieure de 0,6 degré à ce qu’elle était au début du 20ème siècle, selon les calculs de l’OMM.

 

Nous le constatons même ici. L’hiver a été encore plus doux que ces dernières années. Même à la Chaux-de-Fonds, il n’y a pas eu de neige. Nos glaciers ont perdu la moitié de leur surface depuis 1850.

 

Venise noyée sous les eaux, le Bangladesh immergé et les Maldives rayées de la carte dans moins d’une centaine d’années ?

 

Le CO2 est le principal gaz à effet de serre. Son niveau est le plus haut enregistré depuis 400’000 ans. Il provient à 80% de l’utilisation d’énergies fossiles par les pays industrialisés. C’est donc là que nous devons agir prioritairement.

 

L’échec retentissant de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, tenue à La Haye en novembre 2000, laisse se poursuivre le réchauffement de l’atmosphère. Et ce jusqu’à la prochaine tentative d’accord, peut-être lors de la conférence  de Bonn ce printemps ?

 

Aujourd’hui, le WWF estime que le changement climatique est l’une des principale menace qui pèse sur notre environnement. Il en a donc fait son thème prioritaire. Il s’engage en particulier pour une politique de l’énergie incitative, autant dans la promotion des énergies renouvelables que dans des programmes d’économies d’énergie.

 

Il continuera cette année à s’engager dans la politique énergétiques au niveau cantonal et communal. C’est à nous de prendre conscience des conséquences de notre mode de vie et de nos activités et de modifier nos comportements.

 

 

 

 

Le WWF

 

Cette année, le WWF fête ses 40 ans. Il a été fondé en 1961 par un groupe de personnalités dont Sir Huxley, premier directeur général de l’UNESCO. Dès sa naissance, le siège international a été installé en Suisse.

 

En 1970, le prince Bernard des Pays-Bas, alors président du WWF, a créé le Fonds Mondial pour la nature, un fonds de 10 mio de dollars, alimenté par 1001 parrains qui versèrent chacun 10 000 dollars. Le WWF a pu ainsi lancer ses grandes campagnes pour le tigre, les forêts tropicales ou la faune des mers et lutter contre le trafic d’animaux protégés.

 

Au début des années 90, le WWF a élaboré une nouvelle stratégie fondée sur une mission élargie : préservation de la diversité biologique et des espèces, le développement durable et le climat.

 

La lutte contre la pollution de l’air et le réchauffement climatique est une priorité pour préserver la planète des effets dramatiques que les modifications du climat commencent déjà à causer. La réduction de la consommation de combustibles fossiles est le fer de lance de cette politique.

 

Au niveau de la diversité, le WWF est sur tous les fronts pour tenter d’enrayer la disparition des espèces. Si je prends le tigres par exemple, il a perdu le 90% de ses effectifs. Le WWF a consacré un million de dollars à la création de 19 réserves à tigres en Inde. On peut aussi relever les grandes campagnes pour les mammifères marins, les forêts tropicales ou la protection de 25 millions d’hectares d’écosystèmes d’eau douce dans le monde.

 

En 40 ans d’existence, le WWF est devenu l’organisation indépendante de protection de la nature la plus vaste et la plus respectée au monde. Le WWF, a plus de 5 millions d’adhérents dans le monde, et bien plus de donateurs encore, 56 organisations nationales. Il mène 1200 grands projets par an, emploie 3700 personnes et investit plus de 500 millions de francs dans des projets chaque année.  Il a certainement joué un rôle clé dans l’évolution du mouvement international de la conservation de la nature.

 

Actuel président : Rud Lubbers, ancien 1er ministre NL, Ht-com. des Nations Unies pour l’environnement

 

 

 

Le WWF Neuchâtel

 

Le WWF Neuchâtel existe, lui depuis 23 ans. Il a connu une forte augmentation de ses membres depuis deux ans, puisqu’il a passé de 2700 à 3700 membres. Son comité est aussi fort d’une quinzaine de personnes actives, ce qui permet au WWF Neuchâtel de proposer un programme annuel bien fourni.

 

A côté des services que le WWF offre depuis de nombreuses années, comme le Panda Club qui organise des excursions et des camps qui permettent aux enfants de découvrir la nature, un groupe « Planète Jeunes » s’est constitué pour les jeunes de 15 à 20 ans. Pour les adultes, il y a le Réseau nature, qui propose des activités de création ou d’entretien de biotopes et pour les 7 à 77 ans, il y a le Ciné nature les mercredis après-midis en hiver.

 

Au niveau des projets, le WWF Neuchâtel va poursuivre sa campagne Climat et énergie. Investissements dans les transports publics et dans le domaine de l’énergie, économie et promotion.

 

Le WWF Neuchâtel s’implique aussi beaucoup dans le soutien à l’Association pour le Parc naturel régional du Doubs. J’ai lancé ce projet en 1997, dans la foulée de l’opposition de toutes les populations de la région à la construction du canal du Rhône au Rhin. Il s’agissait d’offrir une autre voie de développement, qui serait de type développement durable et qui rapporterait plus d’emplois à la région, sans pour autant détruire l’environnement comme le canal.

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