Le paquet fiscal fédéral

Grand Conseil : 50 à 52

 

50 à 52, tel est le score décevant du vote du 2 septembre dernier. La gauche et la droite du Grand Conseil neuchâtelois se sont opposées, une fois de plus bloc contre bloc,  sur la question du référendum des cantons contre le paquet fiscal fédéral. Un constat amer : si toute la gauche avait été présente, le référendum aurait passé. Tandis que le groupe socialiste était au complet, trois députés POPECOSOL manquaient au moment du vote.

 

La pomme de la discorde : le paquet fiscal fédéral !

Les Chambres fédérales cherchent à faire des économies. Elles prévoient de tailler profondément dans le budget de l’Office fédéral de l’environnement, ainsi que dans les aides aux structures d’accueil pour la petite enfance. Pourtant, elles ont décidé d’importantes baisses fiscales pour des catégories de contribuables qui n’en ont pas un besoin urgent, familles aisées, propriétaires et actionnaires. La facture : deux milliards de pertes fiscales, qui provoqueront des dégâts importants dans la caisse fédérale et, par ricochet, dans les caisses cantonales. Les cantons, conscients de la gravité de la situation, ont décidé de lancer un référendum. Quatre l’ont déjà approuvé. Neuchâtel serait-il le cinquième ? C’est en tout cas ce que le Gouvernement neuchâtelois proposait au Grand Conseil le 2 septembre.

 

Des mesures extrémistes

Au nom du groupe socialiste, Martial Debély a souligné l’extrémisme des mesures proposées. « Le Parlement prétend que ces mesures amèneront croissance et qualité de vie, mais à qui ? ». Il a souligné que les deux tiers des économies en matière de fiscalité de la famille profiteraient à 7% des contribuables. « Pour 7% des contribuables, pas de problèmes !  Pour les autres, pas de chance ! Avec un revenu imposable de 200’000.-, on économisera 7’000.-, tandis que pour un revenu imposable de 60’000.-, on n’économisera que 100.-»

 

Un étranglement financier

 Thierry Béguin a dit son inquiétude pour les finances du canton, l’impossibilité de faire baisser beaucoup le déficit, son souci de voir arriver, après le paquet fiscal, les mesures d’allègement budgétaire et la nouvelle péréquation fédérale. Il a parlé d’ « étranglement financier » et d’ « atteinte au fédéralisme ». La Confédération a pris des dispositions qui touchent fortement les cantons, sans les consulter. Finalement, il a relevé la contradiction de la droite qui demande en même temps des mesures d’économies drastiques et une dépense, non prévue, de 2,7 millions pour l’élargissement d’une route… Cherchez l’erreur !

 

Où va la droite ?

 Le référendum a été refusé. Au-delà de la frustration que tous ressentent, on peut se demander ce que devient notre droite. Les libéraux n’ont pas de souci budgétaire… Ils ne croient pas leur conseillère d’Etat quand elle annonce 145 millions de déficit et ils sont sûrs que les économies réalisées par quelques contribuables doperont l’économie neuchâteloise ! Les radicaux veulent relancer la demande « en cessant de pressurer les classes moyennes ». D’accord, seulement le problème, c’est que pour être moyenne pour les radicaux, une famille doit sans doute avoir un revenu imposable de plus de 100’000.-/an. Ce n’est pas sérieux. La croissance de la consommation est faible (0,7%) et due essentiellement à l’augmentation des coûts de la santé, mais diminuer la charge des familles à revenu faible serait bien plus efficace pour relancer la consommation. La chute des investissements est préoccupante (4,1% et même 8,6% pour les biens d’équipement), mais ce ne sont pas les quelques francs économisés par les propriétaires et les actionnaires qui vont provoquer un grand changement. Il faudrait mettre en place une véritable politique de relance, mais en aurons-nous les moyens ?

 

 

tabs-top

Comments are closed.