Référendum contre la 11ème révision de l’AVS: on signe!

C’est la première fois qu’une révision de l’AVS aboutit à une diminution des prestations : augmentation de l’âge de la retraite des femmes, diminution des prestations de veuves, toujours pas de retraite flexible. Les citoyennes et les citoyens n’en veulent pas.

 

En 1998, le Conseil fédéral avait promis de mettre en place une retraite flexible, accessible aux revenus modestes et avait prévu d’y consacrer 900 millions. En 2000, l’initiative des Verts pour une retraite à la carte avait recueilli 46% des suffrages. Les cantons latins l’avaient tous acceptée.

 

Pourtant la retraite flexible a été rayée de la 11ème révision de l’AVS. Celle-ci s’est soldée par un échec : une adaptation des rentes au coût de la vie tous les trois ans, au lieu de deux ans ; une diminution des rentes de veuves ; une augmentation de l’âge de la retraite des femmes. Pascal Couchepin a fait pression sur le Parlement en évoquant l’obligation de passer à une retraite à 66 ou à 67 ans pour tous et toutes, agitant l’épouvantail du « on ne pourra plus payer ».

 

En réalité, le financement de l’AVS dépend de nombreux facteurs qui doivent être examinés tous ensemble. Prétendre que nous ne pourrons plus payer l’AVS et que nous en serons réduits à augmenter l’âge de la retraite, ne ressort pas d’une analyse sérieuse. Citons quelques-unes de ces variables : le nombre de naissances, l’immigration, la durée moyenne de la vie, la croissance économique, les gains de productivité, le taux de chômage, l’âge réel au moment du départ à la retraite, le taux d’activité des femmes, par exemple.

 

Chacune de ces variables évolue dans le temps, de telle sorte que l’on peut calculer avec une certaine précision ce qui se passera l’année prochaine. En revanche, ce qui arrivera dans dix ans est très aléatoire. Nous devons faire des hypothèses.

 

Le nombre de naissances ou la durée moyenne de la vie sont des données assez stables. En revanche, prévoir la croissance sur vingt ans revient à faire de la divination. Nous n’arrivons pas à prévoir celle de l’année prochaine. Or, de la croissance dépendent, entre autres, la population active, le taux de chômage, une partie de l’immigration et les rentrées financières pour l’AVS. Selon l’hypothèse que l’on choisit, les résultats sont très différents. Avec une croissance de 3% par an, par exemple, le problème de l’AVS n’en est plus un. Pour démontrer un problème de financement, il suffit de choisir un taux très bas et de faire évoluer les autres variables dans le sens qui convient….

 

La Suisse a moins de problèmes de vieillissement que les autres pays industrialisés . Le taux de naissances est faible, mais l’importation de main d’œuvre permet de garder une bonne proportion d’actifs : quatre pour un, à l’heure actuelle. L’augmentation de la proportion des retraités se fait selon une pente très douce. Pas de « choc  démographique ». Pas de quoi agiter un épouvantail. Pas de quoi diminuer les prestations.

 

 

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