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Malgré tous les efforts qui ont été entrepris depuis des années par les organisations de protection de la nature, et malgré l’information des services forestiers, la population de grands tétras continue de diminuer dans le canton.
Cette espèce, pourtant emblématique des forêts jurassiennes, est fortement menacée sur l’ensemble du territoire suisse. Dans le canton de Neuchâtel on n’en compte plus qu’une vingtaine d’individus au maximum.
Le grand tétras est particulièrement sensible aux dérangements. Il est essentiellement victime des activités humaines. Cela veut dire qu’une modification d’un certain nombre de nos comportements pourrait suffire à le sauver.
Je demande au canton de Neuchâtel de mettre en place un plan d’action cantonal pour le sauvetage du grand tétras. Le canton doit intensifier son action en faveur de la protection du grand tétras, protéger les sites de parade et exiger des services forestiers et des utilisateurs de la forêt le respect des zones où le grand tétras vit encore.
Ces mesures seront d’ailleurs utiles aussi à de nombreuses autres espèces, telles que la bécasse des bois, la gélinotte des bois ou la chevêchette d’Europe.
Développement
Le grand tétras est en voie de disparition. Selon l’étude menée en 2001 par la station ornithologique suisse de Sempach, la population neuchâteloise de grands tétras compte 7 coqs et une dizaine de poules. Il n’y a plus que deux places de parades encore utilisées. Cette espèce aurait certainement déjà totalement disparu de notre canton, si elle ne pouvait profiter de quelques apports en provenance du Jura vaudois et français.
En 2002, l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage présentait sa stratégie de protection du grand tétras. Le but de ce projet était de retrouver les populations de grand tétras qui existaient avant 1970. Le canton de Neuchâtel devrait ainsi passer de 20 à 120 individus environ.
Les menaces qui pèsent sur le grand tétras sont multiples, mais elles sont essentiellement d’origine humaine. Le morcellement des forêts fractionne les populations, la construction de nouvelles dessertes amène un trafic dérangeant, le goudronnage des routes fait disparaître des zones de nourrissage, la disparition des clairières, la nature du sous-bois jouent un rôle important et peuvent être influencés par l’exploitation forestière.
Les dérangements hivernaux obligent des oiseaux, déjà affaiblis par le manque de nourriture, à fuir et à dépenser ainsi des calories qui sont nécessaires à leur survie. Les dérangements pendant la période de parade gênent les rencontres entre les mâles et les femelles et diminuent les chances de reproduction.
Les remèdes sont connus. Ils sont simples. Ils doivent être appliqués rapidement pour pouvoir conserver cette espèce emblématique dans notre canton.