Votations du 28 novembre : Le Comité cantonal du PSN a pris position, à une large majorité, en faveur de la Loi fédérale relative à la recherche sur les cellules souches. Le PSS a opté pour la liberté de vote. Cette loi est destinée à éviter les abus dans le domaine de la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Elle pose un cadre strict et définit les conditions qu’il faut remplir pour pouvoir utiliser des cellules souches dans des programmes de recherche.
Qu’est-ce qu’une cellule souche ?
Dés la fécondation, la cellule de base commence à se diviser. Les premières cellules ainsi formées ne sont pas encore différenciées. Elles peuvent devenir des cellules nerveuses, sanguines, osseuses, etc. Après 5 ou 6 jours, l’embryon devient un blastocyste. Il compte environ 200 cellules et celles-ci commencent à se différencier entre cellules qui deviendront le placenta et le cordon ombilical et cellules fœtales. Ces cellules peuvent encore donner différents tissus humains, mais elles ne peuvent plus produire un homme complet. Ce sont ces cellules que l’on veut utiliser dans la recherche.
Espoirs de la recherche
La recherche sur les cellules souches en est à ses débuts, mais elle comporte un important potentiel de développement médical. Elle devrait contribuer à la guérison des traumatismes de la moelle épinière et au traitement des malades atteints de diabète, de la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer. Dans le cas du diabète, par exemple, les scientifiques espèrent pouvoir créer des cellules pancréatiques, qui produisent de l’insuline, à partir de cellules souches embryonnaires.
Qu’est-ce qu’un embryon surnuméraire ?
Lorsque l’on procède à une fécondation in vitro, on féconde plusieurs ovules et on n’en réimplante que deux ou trois. Les ovules fécondés non réimplantés sont appelés embryons surnuméraires. Ils sont conservés quelques temps, puis destinés à être détruits. Ces embryons surnuméraires peuvent fournir des cellules souches embryonnaires.
A quelles conditions peut-on les prélever ?
Vu son intérêt scientifique, la Confédération ne veut pas interdire la recherche utilisant des cellules souches embryonnaires. Cependant, comme dans tous les cas, où l’être humain est en cause, il s’agit d’être particulièrement prudent et attentif à la préservation de la dignité humaine et d’éviter toute utilisation abusive, tentative de clonage ou autre. La loi relative à la recherche sur les embryons pose des conditions très strictes à l’utilisation des embryons dans la recherche. Elle a été acceptée par le Parlement en décembre 2003, mais un référendum a été lancé contre elle.
Voici quelques-unes de ces conditions :
– Toute recherche utilisant des cellules souches embryonnaires doit avoir des objectifs précis et clairement définis.
– Elle doit être soumise à autorisation et examinées par une commission d’éthique.
– Elle doit être subsidiaire . On n’obtiendra une autorisation que si les buts poursuivis ne peuvent être atteints autrement.
– Les résultats doivent être publiés.
– Il est interdit de produire des embryons uniquement pour la recherche ou de les laisser se développer au-delà de 14 jours.
– Les personnes qui font don d’un embryon doivent donner leur consentement et doivent être dûment informées.
– Les embryons ne peuvent être vendus.
– Les cellules en provenance de l’étranger doivent répondre aux mêmes critères. Elles ne peuvent être importées que si elles ne viennent pas d’un embryon produit à des fins de recherche, si le couple donneur est consentant et qu’il n’est pas rémunéré.
Une question d’éthique
Comme souvent dans le domaine de la recherche sur l’être humain, des sensibilités différentes s’affrontent. Que doit-on privilégier ? L’espoir de guérir ou de soulager des souffrances ? Le caractère sacré de la vie humaine ? La loi relative à la recherche sur les cellules souches essaie de concilier ces valeurs importantes en admettant la recherche à des conditions très strictes et sous un contrôle étroit, devant éviter tout dérapage.
Gisèle Ory