Solidarité et responsabilité individuelle

 

La relation entre la solidarité et la responsabilité individuelle est un sujet d’actualité. Au moment où la population s’appauvrit et où nos assurances sociales sont de plus en plus sollicitées, quelle aide doit-on et peut-on encore apporter, à qui et jusqu’où ?

 

Les richesses à partager ne sont pas infinies. Ce que l’on donne à l’un, on ne peut pas le donner à l’autre.  Et ce que l’on veut donner aux uns, il faut le prélever chez les autres. Il faut donc que la politique d’aide soit bien pensée, pour que chacun trouve ce dont il a besoin, sans pour autant que cela ne coûte trop cher aux autres.

 

L’être humain est à la foi un individu et un être social. Il est un individu avec une personnalité propre, des capacités qu’il peut développer, une créativité, une volonté de les mettre en œuvre. En même temps, il est un être social. Il vit en société organisée. La présence de chacun est indispensable au fonctionnement du groupe et le groupe est indispensable à la survie de l’espèce. Les sociétés humaines sont en constante recherche d’équilibre entre l’individu et la société.

 

Schématiquement, on pourrait dire que la vision de droite met plutôt l’accent sur l’individu. Elle valorise les qualités personnelles, part de l’idée que chacun doit s’assumer, chacun est responsable de sa situation. Si quelqu’un ne peut pas subvenir à ses besoins, les autres peuvent l’aider volontairement. La richesse et la pauvreté sont inéluctables. Les inégalités sociales sont importantes. La couverture des besoins de base n’est pas garantie.

 

En tant que socialistes, nous voyons les limites de ce modèle. Nous valorisons le lien social et la solidarité. Nous faisons confiance à la société et partons de l’idée que le bien de chacun est une responsabilité de l’ensemble de la communauté. L’aide sociale est un droit. Ceux qui ne peuvent subvenir à leurs besoins, en raison de leur âge ou de leur santé, doivent être pris en charge par la collectivité et leur subsistance doit être assurée.

 

Notre système social est récent. Il date de la deuxième moitié du 20ème siècle. En deux générations, nous avons fait des progrès considérables. Que tout ne soit pas définitivement acquis, cela peut donc se comprendre, sachant le temps qu’il faut pour modifier les mentalités. Cependant, le fait que les assurances sociales soient souvent attaquées nous oblige à nous poser des questions de fonds. Assumons-nous nos responsabilités ? Sommes-nous trop ou pas assez solidaires ?

 

Nous pouvons chercher des réponses en nous appuyant sur nos convictions chrétiennes, en particulier, l’amour d’autrui. Aimer, c’est  respecter chaque personne et préserver sa dignité. Cela signifie assurer la couverture des besoins fondamentaux, préserver la liberté, permettre à chacun de s’assumer, de prendre ses responsabilités et de subvenir à ses besoins dans la mesure de ses moyens, ne pas aider ou protéger plus que nécessaire.

 

Si ce fil rouge est clair, on peut alors aborder le texte législatif en analysant les articles et en se demandant s’ils permettent d’atteindre ces objectifs. Ce n’est pas toujours facile de répondre, mais on a au moins un fil à suivre.

 

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