TransRUN et politique d’agglomération

Mesdames, Messieurs,

Dans le cadre de notre programme de législature, nous avons accepté le concept de Réseau urbain neuchâtelois et noua avons ainsi rebondi de manière rapide et tout à fait opportune sur la réflexion que mène actuellement la Confédération en matière de politique d’agglomération.

Les agglomérations sont aujourd’hui reconnues comme des éléments majeurs du développement économique et social. Ce sont les agglomérations qui sont les moteurs du développement économique.

Or, pour qu’une agglomération joue un rôle de centre de développement régional, il faut qu’elle ait une certaine ampleur. Dans notre canton, 70% de la population vit dans des zones urbaines, mais nos villes sont modestes. Pour pouvoir devenir un pôle de développement régional, il faut qu’elles s’unissent en une seule agglomération.

Pour que cette agglomération ait une existence réelle, qu’elle ne soit pas qu’un concept vide, il faut que les transports à l’intérieur de l’agglomération soient faciles et rapides.

La Confédération a reconnu cette priorité des transports d’agglomération et l’urgence d’aborder cette question. Elle met à disposition de l’argent pour développer les transports d’agglomération.

Notre RUN a déjà une certaine existence. Preuve en est l’importance des échanges entre les trois villes du canton. Près de 28000 personnes passent la Vue-des-Alpes par les tunnels ou le col chaque jour. 90% en voiture, 10% en train. Les échanges existent donc déjà. Ils sont importants. Pour comparaison, le trafic enregistré dans le tunnel sous la Vue-des-Alpes en fait l’un des tunnels les plus fréquentés du pays.

On constate aussi le déséquilibre actuel entre le trafic individuel et le trafic collectif. En outre, l’augmentation constante du trafic à l’intérieur de notre agglomération nous obligera de toute façon à réinvestir dans cette liaison.

Faisons le choix d’investir dans les transports en commun, parce que c’est investir à long terme et c’est prendre en compte les expériences des autres. De grandes villes, comme Bâle et Zürich, l’ont bien compris et sont dotées aujourd’hui de transports en commun très performants en termes de prix, d’efficacité et de fréquence. Genève, qui avec les départements voisins de l’Ain et de la Haute Savoie, constitue l’une des grandes agglomérations urbaines du pays, connaît des problèmes de trafic insolubles et mise maintenant, avec retard, sur les transports en commun.

Nous devons donc investir pour répondre à la mobilité croissante des habitants, mais aussi pour donner corps à notre agglomération.

Le coût de ce projet peut paraître élevé, mais je ne vois pas que ce soit un luxe de doter le canton d’une liaison ferroviaire digne du 21ème siècle et finalement, le coût au km est à peu près le même que le coût au km d’une autoroute.

Il faut voir cela comme un investissement à très long terme, qui doit répondre durablement aux besoins de mobilité croissante de la population.

Reste à déterminer quelle est la variante la meilleure. Il est très difficile de le faire aujourd’hui, car chaque projet a des avantages et des inconvénients. Il me paraît donc important de garder plusieurs portes ouvertes le plus longtemps possible. Il faut pouvoir comparer les différentes variantes en toute connaissance de cause. Il faut que l’étude porte en parallèle sur différentes variantes, et en particulier, les plus novatrices et les plus efficaces. Je pense en particulier à la variante Cernier, mais j’aimerais également que nous n’abandonnions pas la variante LIEN, qui est fort intéressante.

Nous devrons faire un choix et ce choix, nous devrons l’assumer pendant 50 ou 100 ans. Alors, autant faire les choses bien d’emblée. Nous proposons aux Neuchâtelois un projet durable, ambitieux. Inscrivons notre canton dans la modernité et surtout, donnons-nous les moyens de créer une vraie agglomération neuchâteloise, un vrai RUN, qui présente à l’extérieur une image forte de notre canton.

Nous avons su investir massivement dans nos routes. Sachons maintenant investir de manière importante dans nos transports collectifs et notre canton sera bien armé pour affronter le 21ème siècle et en particulier la volatilité du prix du pétrole que nous pourrions connaître dès 2010, soit au moment où l’offre sera devenue inférieure à la demande, si l’on en croit les projections de l’EPFL.

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