Schengen – Dublin
Le PSN est favorable à une collaboration efficace avec l’Union européenne. Il approuve donc les accords bilatéraux II, comme il avait approuvé le premier paquet en 1999. Les accords de Schengen – Dublin en sont un élément important.
Les problèmes qui ont un cadre international ne peuvent être résolus que par des accords internationaux. C’est le cas de la sécurité et de l’asile. Ce sont deux questions fondamentalement internationales.
Schengen
Le crime organisé travaille de manière internationale. On le sait, la grande criminalité ne connaît pas de frontières. Si l’on parle de trafic d’êtres humains, qui est la criminalité la plus odieuse qui soit, qui est toujours internationale et qui représente environ 3000 personnes par année en Suisse, de trafics d’armes, de drogue, de criminalité informatique, avec la pédophilie, ou économique avec l’escroquerie par internet, on se rend compte que la criminalité la plus dangereuse et la plus dure est internationale. C’est donc aussi internationalement que l’on doit la poursuivre.
Bientôt fini, je l’espère, le temps où l’on attendait le bon vouloir de nos collègues européens pour obtenir des informations urgentes et nécessaires. Avec Schengen, on pourra lutter, si ce n’est à armes égales, du moins en étant mieux armés, contre les grands criminels. Schengen nous donnera en effet accès direct à la base de données européenne SIS (Système d’information Schengen : 11 millions de données) des personnes et des objets recherchés. Aujourd’hui, nous ne disposons que de la base suisse RIPOL et des renseignements d’Interpol, qui nous parviennent plus lentement. Nous sommes donc un paradis de tranquillité pour les criminels. Dire que Schengen fera diminuer la sécurité dans notre pays est donc un très gros mensonge !
En outre Schengen va faciliter la vie des frontaliers en supprimant les contrôles systématiques aux frontières, mais parallèlement, on accentuera les contrôles ciblés plus efficaces à l’intérieur du pays. C’est pourquoi les garde-frontières sont aussi favorables à Schengen.
Le contrôle des marchandises continuera puisque nous ne sommes pas dans l’espace économique…
Le tourisme y gagnera, car les étrangers venant d’Asie n’auront plus besoin d’un deuxième visa pour entrer en Suisse. Les milieux touristiques soutiennent donc particulièrement chaleureusement cette disposition. Les étrangers vivant en Suisse n’auront plus besoin de visa pour aller dans l’UE.
Le commerce des armes sera mieux contrôlé. Le commerce entre particuliers sera soumis aux mêmes autorisations que les magasins.
J’ajoute que Schengen n’a aucun effet sur l’emploi, ni dans un sens, ni dans l’autre. Les affiches que l’on voit fleurir sur nos murs relèvent de l’ignorance ou du mensonge volontaire.
Dublin
La question des migrations et des demandes d’asile doit aussi être réglée par accords internationaux. Dublin est un pas important dans cette direction. Il permet de déterminer l’Etat responsable de l’examen d’une demande d’asile et d’éviter ainsi le renvoi d’Etat à Etat sans qu’aucun deux ne se déclare compétent.
Dublin donne à la Suisse accès à la base de données Eurodac (empreintes digitales de tous les demandeurs d’asile) qui permet de s’assurer facilement qu’une personne a déjà demandé asile ailleurs.
Aujourd’hui, la Suisse représente bel et bien pour une partie des requérants déboutés le pays de la dernière chance. Sans une association à l’espace Dublin, nous devons donc nous attendre à une immigration croissante et incontrôlée en provenance de l’espace européen.
Dublin est l’embryon d’un droit d’asile européen. Cette convention garantit que toutes les demandes seront traitées conformément aux droits de l’homme…. Et de manière pas forcément plus restrictive que le droit suisse.
Lors de la session d’hiver 2004, le Parlement a voté séparément sur chacun des neuf accords et tous on été largement acceptés, y compris celui de Schengen/Dublin (CE 36-3, CN 129-60). L’ASIN, les DS et l’UDC ont lancé un référendum, mais même l’UDC est divisée sur ce sujet (Il y a 6 UDC au CE).
