Les principaux enjeux pour nous socialistes

Mesdames, Messieurs, Chers Camarades, Chers Amis,

 

Vous avez choisi de devenir membre du PS ! Ca nous fait vraiment plaisir de vous accueillir aujourd’hui et de faire votre connaissance. Un parti ne vit que par ses membres, et en particulier ses membres actifs et engagés. Nous espérons donc que vous serez actifs et engagés. Nous espérons que vous avez des idées, des projets, des convictions et que vous voulez les défendre. Nous sommes là aussi pour vous y aider.

 

Nous venons de faire une campagne, qui s’est terminée mieux encore que nous l’attendions, avec une double majorité au Conseil d’Etat et au Grand Conseil. Nous avons bien fêté. Certains d’entre vous étaient là aussi. Maintenant, il faut travailler dur. Nous avons de lourdes responsabilités, celles de conduire ce canton selon des principes de gauche et de réussir. Vous savez bien sûr que nous reprenons les rennes de ce canton, alors qu’il est dans un état catastrophique. 100 millions de déficit et nous devons relever le défi de diminuer le déficit, éponger la dette, et tout cela en défendant les valeurs auxquelles nous sommes attachés : la justice et la solidarité.

 

Au cours de cette campagne, vous avez entendu nos candidats présenter leurs idées, en débattre. C’est je pense, parce que vous partagez ces idées ou que vous vous en sentez proches, que vous avez décidé d’adhérer au PS.

 

Le parti vient d’élaborer un nouveau programme. C’est une réflexion que nous avons faites ensemble. Si vous êtes membres du PS, vous pouvez en tout temps participer à ces réflexions et apporter vos idées. Vous n’entrez pas dans un parti qui est comme un bloc erratique. Non, vous participez à la discussion, vous êtes aussi créateur de la politique du parti. Elaborer un programme, c’est une manière de réaffirmer nos valeurs communes.

 

La liberté

Les droits de l’homme et la démocratie

La solidarité

La justice

La sécurité et la paix

L’égalité des chances, l’égalité des sexes

La qualité de la vie et un environnement sain.

 

On pourrait sans doute en citer encore d’autres.

Une chose est certaine, au centre de nos préoccupations, il y a l’être humain, dans sa globalité, un être que l’on ne peut réduire à sa fonction économique ou de production. D’où le slogan : l’économie est faite pour servir l’homme et non l’homme pour servir l’économie.

 

Et au centre de notre action, il y a la solidarité. Nous ne pouvons rester indifférents à ce qui se passe autour de nous. Nous sommes solidaires les uns des autres à l’intérieur de notre société, mais aussi avec les autres habitants de la planète en général. Le socialisme est une vision globale du monde. Ca implique une réflexion Nord-Sud, une réflexion sur la sécurité et la paix et sur notre situation en Europe.

 

Quand on est socialiste, on travaille à long terme. On ne  se préoccupe pas seulement d’un profit à court terme. Nous voulons une société durable. Nous nous préoccupons aussi de ce que deviendra notre planète après nous et des conséquences à long terme de nos choix. Ca, ça implique aussi la réflexion sur l’environnement, le climat, l’énergie et le développement durable.

 

En étant au PS, vous participerez à toutes ces discussions et vous verrez que c’est passionnant.

 

Je ne peux pas vous présenter l’ensemble du programme du PS, il est trop vaste. Je ne prendrai donc que trois domaines qui nous occupent beaucoup : la fiscalité, les assurances sociales et l’éducation.

 

La fiscalité tout d’abord. C’est un débat que l’on retrouve au niveau fédéral, cantonal et communal. Si vous vous engagez dans la politique active, vous y serez certainement confrontés.

 

Pour les socialistes, l’impôt n’est pas une ponction d’un état vorace. C’est un outil de redistribution des richesses dans la société. Les personnes qui sont à l’aise paie un peu plus, les personnes qui sont en difficultés paient un peu moins. L’argent ainsi récolté permet d’assurer  les tâches de l’Etat à la satisfaction des citoyens. Le PS doit se battre depuis des années contre de multiples tentatives de la droite de baisser les impôts. Diminuer les impôts ne favorise pas les familles modestes, comme on pourrait le croire, c’est le contraire qui se produit. Diminuer les impôts, c’est diminuer la redistribution des riches vers les plus pauvres. Quand les caisses de l’Etat sont vides, on doit faire des économies. Elles se font toujours au détriment des plus démunis.

 

Nous sommes en train de faire cet exercice au niveau fédéral, avec le nouveau programme d’allègement budgétaire et d’abandon des tâches de l’Etat, que M. Hans Rudolf Merz nous impose. On économise et on abandonne des tâches, mais les tâches que l’Etat n’assume plus, ce sont les individus qui doivent les financer, or quand les revenus sont bas, comment payer plus cher les crèches, les taxes universitaires, les soins que l’Etat ne subventionne plus ? Quand l’Etat n’a plus d’argent en caisse, comment pourrait-il assurer un revenu décent à tous ceux qui ont besoin de son aide ? Comment pourrait-il verser des salaires corrects aux infirmières, aux enseignants, aux employés de la voirie ?

 

Au niveau cantonal, la droite a imposé des baisses d’impôts en faveur des héritiers et des propriétaires fonciers. Le PS estime que s’il doit y avoir baisse fiscale, elle doit se faire au profit des familles et des personnes à revenus moyens ou modestes. C’est pourquoi nous étudions aujourd’hui au niveau cantonal, un modèle de rabais fiscal, qui avantage plutôt les revenus les plus modestes, mais dont la droite ne veut pas entendre parler, car elle ne veut baisser les impôts que des plus aisés.

 

 

 

Le deuxième élément sur lequel nous travaillons beaucoup : les assurances sociales. Le PS se bat pour que chaque personne ait assez de revenus pour vivre dignement, quel que soit son âge ou son état de santé. Le filet social assure à chacun le minimum vital. Les assurances sociales, c’est l’AVS, l’AI, la LAMal, la LPP et l’AC. A quoi, on peut ajouter les PC et l’aide sociale aux niveaux cantonal et communal. Elles ont toutes été créées au 20ème siècle. Elles sont toutes attaquées aujourd’hui, sauf peut-être les PC.

 

Il y a d’abord eu l’attaque de Pascal Couchepin sur l’AVS, dont vous vous rappelez sûrement, avec  l’âge de la retraite à 67 ans. Le peuple a refusé d’augmenter la TVA pour l’AVS. Il reste donc un problème de financement à long terme, d’une part et d’autre part, le mandat constitutionnel de l’AVS, qui est d’assurer le minimum vital à chaque personne âgée, ce qui n’est pas encore le cas actuellement.

 

L’AI souffre actuellement d’un déficit très important, plus de 1 milliard de francs par an. Les caisses sont vides et l’on doit trouver de nouvelles ressources. Le nombre de rentiers augmente régulièrement. Les extrémistes de droite estiment que l’AI est trop laxiste. Cela révèle un manque de connaissance de la réalité. En fait, les raisons sont nombreuses et complexes. On peut relever que les personnes handicapées deviennent plus âgées, ce qui est réjouissant, mais aussi qu’elles trouvent de moins en moins facilement du travail, car le marché du travail devient de plus en plus exigeant et exclut les personnes les moins performantes.

 

On sent actuellement une très forte pression, pour diminuer la prise en charge des personnes handicapées, en particulier les personnes handicapées psychiques. Nous sommes en train de mettre en place la 5ème révision de l’AI, qui a pour but de favoriser l’emploi des personnes handicapées, mais qui prévoit aussi de nombreuses mesures d’économie, qui précariseront les personnes handicapées. La nouvelle répartition des tâches entre la Confédération et les cantons, que nous avons acceptée en novembre passé, correspond à un démantèlement d’une partie de l’AI, qui n’est plus considérée comme une tâche fédérale, mais est confiée aux cantons, sans leur donner des moyens d’assumer ces nouvelles tâches. Dès 2007, les cantons auront la liberté de ne pas maintenir les mêmes prestations. Nous devrons donc être très attentifs, dans notre canton, pour que les personnes handicapées puissent encore vivre correctement à l’avenir.

 

La LAMal : les primes augmentent chaque année, et comme nous avons un système de primes par têtes, qui n’est pas dépendant du revenu, cela devient insupportable pour les familles à revenus modestes. L’enjeu, c’est de maintenir la qualité des prestations pour tout le monde tout en trouvant un système qui permette de diminuer la charge sur les familles. Ce peut être un système de suppression des primes pour enfants, ou une caisse unique qui permette de diminuer les coûts des assurances, ou une subvention étatique plus importante, qui fasse passer une partie de la prime dans les impôts, ou la restructuration et la rationalisation du réseau hospitalier pour permettre des économies. C’est ce que nous faisons maintenant à Neuchâtel, avec l’hôpital multisite, qui est voté ce week end.

 

Là aussi les enjeux sont importants. La droite voudrait une médecine à deux vitesses, avec des gens qui paient une prime minimale et ont droit à des prestations minimales et des gens qui paient des assurances privées, qui leur donnent droit aux meilleurs médecins et aux meilleurs hôpitaux, c’est-à-dire le système américain, où on vous demande si vous êtes assurés avant de vous emmener à l’hôpital. C’est là contre que nous nous battons maintenant et les enjeux sont considérables, car il y va de la santé de millions de personnes, qui ne peuvent pas payer des assurances privées. On est en plein dans l’actualité, puisque Pascal Couchepin vient d’exclure les médecines douces de l’assurance de base. C’est dans le journal d’aujourd’hui. Pour pouvoir se faire soigner en homéopathie désormais, il faut avoir des complémentaires, c’est-à-dire, être à l’aise.

 

Le troisième axe dont je voulais vous parler, c’est l’éducation. L’éducation est l’une des bases de l’égalité des chances et aussi de l’égalité des sexes. Tous les enfants doivent avoir accès à toutes les formations, quelle que soit leur fortune. Actuellement sont en discussion au niveau fédéral les taxes universitaires, les bourses et les prêts d’études, le soutien à la création de places d’apprentissage, suite au refus de l’initiative socialiste qui demandait à la Confédération de faire un effort dans ce domaine. La situation est loin d’être satisfaisante et nous devrons encore faire de nouvelles propositions.

 

Le système d’éducation est aussi confronté à la question du travail des deux parents. Comment concilier vie de famille et emploi ? C’est un des défis qui doit être relevé au niveau cantonal et communal, avec la mise en place de crèches, de lieux d’accueil, d’horaires adaptés au travail des parents, etc. Nous avons déjà fait des propositions dans ce domaine.

 

Voilà, je n’ai pu prendre que trois éléments parmi d’autres. Nous pourrions bien sûr parler toute la nuit. Je reste bien volontiers à votre disposition si vous avez des questions ou d’autres points qui vous intéressent.

 

 

 

 

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