Accession à la présidence du Grand Conseil, élection à la présidence

 

 

070130 GC 16

 

Mesdames et Messieurs les députés, Chers Collègues,

 

Par l’élection tacite qui vient de se dérouler, vous avez élu notre nouveau bureau et vous m’avez élue présidente de notre conseil. Au nom du bureau et en mon nom propre, je vous remercie de la confiance que vous nous témoignez. Nous nous efforcerons de la mériter en organisant et en conduisant vos débats avec autant d’efficacité que de sérénité.

 

Ce ne sera pas toujours facile, car les dossiers que nous avons à traiter sont de plus en plus complexes. Cependant, nous savons que nous pouvons compter sur le soutien du chancelier, M. Reber, et du Service du Grand Conseil. Nous les remercions d’avance de leur assistance.

 

Cette année de présidence sera un peu particulière, puisque retirée des débats et des votations, je mettrai dos à dos la majorité et la minorité en en faisant deux égalités. Il m’échoit là une responsabilité toute particulière et très lourde à porter, celle de départager les votes et de mécontenter régulièrement l’une des égalités… Celle aussi de ne pouvoir voter discrètement ! Impossible de laisser ronronner les débats et d’attendre de prendre connaissance du vote final. Je devrai être aussi attentive que vous et prête à m’exprimer chaque fois que nécessaire.

 

D’avance, je demande humblement pardon à tous ceux et celles que je fâcherai.

 

 

Médaille du mérite

 

Cher nouvel ancien président,

 

Après nous être côtoyés pendant des années, tu vas rejoindre les rangs de ton parti. Ce sera pour moi un étrange sentiment, car tu es la personne qui m’a été le plus proche tout au long de ma carrière politique. Les fins analystes sauront que je ne parle pas forcément d’une proximité politique, mais bien plutôt géographique.

 

Tu étais juste en face de moi, lorsque tu siégeais au Conseil général de Chézard-St-Martin et moi au Conseil communal. Tu as été à côté de moi depuis que je suis au Grand Conseil. Une petite infidélité quand même lors de la vice-présidence, où tu as préféré prendre une certaine distance et mettre le Conseil d’Etat entre nous. Pendant toutes ces années, j’ai apprécié ta compagnie toujours agréable et pleine d’humour.

 

J’ai aussi apprécié, comme tous nos collègues du Grand Conseil, tes compétences de président. Tu as su mener cette assemblée avec fermeté, clarté et précision. Malgré la créativité de nos collègues, tu n’as jamais perdu le fil des amendements, sous-amendements et sous-sous-amendements. Tu as tenu les ordres du jour en mains. Tu as mis de l’ordre dans les débats : une main de fer dans un gant de velours. Tu nous as aussi fort bien représentés dans toutes les manifestations officielles auxquelles tu as participé. Tu nous as fait honneur et nous t’en remercions chaleureusement.

 

Au nom du peuple neuchâtelois, il me revient l’honneur de te remettre la médaille du mérite que décerne la République et Canton de Neuchâtel aux citoyens qui se sont particulièrement engagés.

 

Je suis heureux de remettre cette décoration à un homme de ta qualité. Merci, Monsieur le président. Merci Cher Christian.

 

A titre personnel, permets-moi de te remettre un petit cadeau chaux-de-fonnier. Comme tu n’as pas encore l’âge de recevoir une pendule neuchâteloise « en vrai », en voici une en chocolat, qui ne fera pas le même usage, mais qui trouvera certainement des amateurs.

 

 

Message

 

Monsieur le Président du Conseil d’Etat,

Madame et Messieurs les Conseillers d’Etat,

Mesdames et Messieurs les représentants de la presse,

Mesdames et Messieurs les invités,

Chers Collègues,

 

Je souhaite que cette nouvelle année de débats qui s’ouvre devant nous soit fructueuse pour notre République. La salle du Grand Conseil a souvent résonné ces derniers mois de chiffres et de calculs compliqués. On a parlé francs et centimes, déficits et dettes, péréquation, frein aux dépenses et économies. C’est un exercice nécessaire. Nous nous devons de gérer le ménage de l’Etat avec la plus grande rigueur, car nous sommes responsables devant nos concitoyens de chaque franc que nous dépensons.

Cependant, au-delà des chiffres que nous aurons à traiter, je voudrais que nous prenions un peu de distance et que nous ne perdions pas de vue l’avenir de notre canton. Notre avenir ne se résume pas à des additions et à des soustractions. Non, nous pouvons et nous devons avoir de l’ambition pour notre canton.

 

Nous sommes très petits, c’est vrai, quelques dizaines de milliers d’habitants aux confins de la Suisse. Nous nous considérons nous-mêmes souvent comme une région périphérique. Cela ne nous enlève néanmoins pas toute capacité de penser, de créer, de construire. Nous l’avons prouvé à maintes reprises. Au siècle passé, le rayonnement de notre canton a dépassé largement son poids démographique.

 

Il est temps que nous nous pensions différemment. Nous avons déjà engagé une partie de cette reconversion idéologique en créant le RUN, c’est-à-dire en considérant notre canton comme une seule entité urbaine. En cela, nous avons déjà changé notre perspective. Nous nous sommes élevés au-dessus des disparités régionales pour créer un espace unique. Et de cette union pourra naître une nouvelle force de création pour notre canton.

 

Nous avons aussi révisé notre position en Suisse et nous nous sommes rapprochés de l’Arc lémanique, en pleine effervescence économique. Nous avons cherché des synergies avec la HES-SO et l’EPFL. Nous avons effacé les distances entre Lausanne et Neuchâtel et nous nous sommes considérés comme faisant partie de cet espace de développement et de recherche.

 

Nous pouvons nous élever encore d’un cran et considérer notre position en Europe. Le canton de Neuchâtel est aux frontières de la Suisse, mais il est au centre de l’Europe. Cette position et l’ouverture dont nous avons toujours fait preuve et qui est à l’origine de notre prospérité économique nous donne des avantages que nous n’avons pas encore complètement explorés. Il y a à développer les transports et les communications. Il y a à améliorer les relations dans le domaine culturel, de l’éducation et de la recherche. Le jumelage entre Neuchâtel et Besançon est un pas intéressant dans cette direction et le concert du conservatoire de Besançon, que nous avons pu entendre au mois de mai au Temple du Bas, en est une expression.

 

Pourquoi ne pas nous prendre à rêver comme Jean-Michel Ligier, dans son Arc jurassien, région d’Europe. Il écrit : « Il était une fois, entre Rhône et Rhin, une région de moyennes montagnes, de plaines et de vallées, fière et belle, à l’image de ses sapins. Idéalement positionnée, porteuse de traditions autant que d’innovations, mais malheureusement morcelée, cloisonnée, divisée, tiraillée, écartelée. Morcelée en départements côté français, en cantons côté suisse ; écartelée même, entre deux fois deux pôles externes, bien structurés autour de grandes métropoles : Strasbourg et Lyon, d’une part, Zürich et Genève, d’autre part. (…) Or cette région reposait sur un trésor : le Jura. (…)

 

A y regarder de plus près, ce trésor avait la forme d’un arc.

 

Une idée naquit, portée par quelques-uns, puis une image et un slogan : « Entre Rhône et Rhin, l’Arc jurassien ! »

 

Cette place-là, nous avons encore à la penser, à la créer, à la conquérir, ensemble, avec nos voisins d’autres cantons et de la France.

 

Dans son discours de 1848 sur les Etats-Unis d’Europe, Victor Hugo disait : « Dès à présent l’œil qui s’élève voit distinctement le beau rêve qui sera le réel un jour ».

 

Oui, Mesdames et Messieurs, la réalité de demain, c’est l’utopie d’aujourd’hui et cette utopie, nous devons l’imaginer chaque jour à travers notre travail politique et préparer ainsi la réalité de demain.

 

Permettons-nous au-delà des chiffres et des limites matérielles que nous avons, de réfléchir à notre avenir et de l’imaginer avec ambition.

 

 

Remerciements

 

Je voudrais partager l’honneur qui m’échoit aujourd’hui avec mon groupe, qui a bien voulu me faire confiance et me proposer d’entrer au bureau alors que j’étais une députée toute fraîche émoulue. Je suis heureuse d’avoir pu échanger mes réflexions sur l’avenir du canton avec des camarades aussi engagés et créatifs. Je les remercie chaleureusement de leur amitié.

 

Je voudrais aussi partager cet honneur avec ma ville de La Chaux-de-Fonds, une ville qui a connu des années de gloire et des années de doute, qui s’est toujours battue pour ses habitants, mais aussi pour une certaine conception de l’éthique, de la solidarité, de la générosité et de l’ouverture.

 

Je remercie aussi chaleureusement mes enfants, Laure, Stéphanie et Alexandre, qui n’ont jamais protesté lorsque j’étais absente pour raison politique et qui m’ont appuyée dans mon travail en participant à des analyses politiques ou en entretenant mon site internet. Ils m’ont aussi obligée à remettre continuellement en question les idées reçues et à les confronter aux évolutions les plus récentes de la technique ou des mentalités.

 

Invitation

 

Mesdames et Messieurs,

 

Nous avons épuisé l’ordre du jour.

 

Je vous donne encore quelques indications quant à la suite de cette journée. Après le travail la fête. Cette année, la fête se déroule à La Chaux-de-Fonds et la ville de La Chaux-de-Fonds nous recevra tout à l’heure au Musée international d’horlogerie. Vous avez reçu le programme de cette soirée.

 

Vous pouvez monter à La Chaux-de-Fonds en train. Vous avez un train à 16h30 au départ de Neuchâtel, arrivée à La Chaux-de-Fonds à 17h. Nous avons rendez-vous sur la place de la gare où un cortège sera formé pour se rendre au MIH. Un apéritif avec la population aura lieu dans les jardins du MIH ou à l’intérieur en cas de mauvais temps, dans l’aula au sous-sol. Il y aura bien sûr de la musique et des discours, comme d’habitude.

 

La soirée continuera ensuite pour les invités au Conservatoire de musique, qui se trouve à côté de la tour d’Espacité. Il n’y a que quelques centaines de mètres pour ceux et celles qui viennent à pied. Pour les automobilistes, il y a la possibilité de parquer au sous-sol d’Espacité. Vous y goûterez un apéritif dînatoire, préparé par Foyer Handicap La Chaux-de-Fonds et animé par les professeurs et les élèves du conservatoire de musique.

 

Vous pouvez sans autre monter à La Chaux-de-Fonds en train et en redescendre aussi, car la soirée se terminera aux environs de 22h et vous avez encore un train à 22h et à 23h en direction de Neuchâtel. Il n’y a que quelques minutes à pied de la gare au MIH ou au Conservatoire où nous terminerons la soirée.

 

Il ne me reste qu’à vous souhaiter une belle soirée à tous et à toutes et à vous donner rendez-vous à la gare à 16h30 pour ceux et celles qui s’y trouveront.

tabs-top

Comments are closed.