Musée national
Je vous prie de rejeter la motion de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national. Cette motion vient beaucoup trop vite et fixe des délais contraignants, car elle demande au Conseil fédéral un message concernant l’agrandissement du Musée national de Zürich jusqu’en 2008.
Le Parlement a décidé de renvoyer le message sur les musées au Conseil fédéral, charge à lui de déterminer une nouvelle politique culturelle fédérale en matière de musées. La rénovation et l’agrandissement du musée de Zürich sont certes des projets culturels fort intéressants et l’assainissement de l’ancien bâtiment a été accepté dans le message 2006 sur les constructions civiles avec un investissement de 31 millions à la clé. 28 millions supplémentaires ont été investis dans le centre de collections d’Affoltern. Les 150 millions nécessaires à l’agrandissement du musée ne peuvent être débloqués dans un délai aussi court et en l’absence d’une politique culturelle bien cadrée. Ce serait mettre la charrue avant les bœufs et déterminer les investissements avant de s’être mis d’accord sur la politique culturelle dans son ensemble. Cela ne paraît pas très logique.
Laissons au Département et au nouveau chef de la culture le temps de mettre en place sa nouvelle politique culturelle avant de prendre des options aussi lourdes de conséquences et attendons le nouveau message sur la politique des musées, qui devrait arriver en 2007. Cette question n’est pas urgente et peut bien être reportée de quelques mois.
Laissons aussi au Département le temps de résoudre les problèmes de l’OFC et du musée de Zürich. L’OFC a vécu une longue période de conflits avec le musée de Zürich. Le nouveau chef de l’OFC a empoigné cette question épineuse. Il a pris des décisions courageuses. Il est en train de sortir de cette situation difficile. Laissons-lui le temps de terminer ce processus et de remettre le musée de Zürich sur les rails, avant de penser à son agrandissement.
Il ne s’agit pas de reprendre les musées en mains et de centraliser la politique des musées, au contraire. Peut-être faudra-t-il leur donner plus d’indépendance et leur attribuer une forme juridique appropriée. Peut-être faudra-t-il se poser la question de savoir si les musées sont vraiment une tâche de la Confédération ou s’ils ne devraient pas être remis aux cantons, la Confédération agissant seulement de manière subsidiaire, au moyen de subventions ponctuelles. Peut-être faudra-t-il imaginer un partenariat avec des milieux privés. Tout est encore ouvert. Ne prenons pas aujourd’hui des options inutiles ou qui restreindraient déjà le champ d’études, alors que le Département doit de toute façon faire une analyse complète concernant la politique des musées nationaux.
Il s’agit de clarifier le mandat de la Confédération aux musées et de définir les objectifs.
Il s’agit aussi de déterminer l’organisation des musées, nationaux ou soutenus par la Confédération.
Il s’agit enfin de trouver les ressources nécessaires pour mettre en place cette politique.
Le projet d’agrandissement du musée de Zürich est certes important et je ne le remets pas en cause en tant que tel. Néanmoins, je pense qu’il n’est pas utile de fixer des limites gênantes maintenant. Mieux vaut laisser le Département travailler et nous prononcer ensuite sur le projet qu’il nous soumettra.
