SOS AVS

La nouvelle révision de l’AVS prévoit une augmentation de l’âge de la retraite des femmes, un ralentissement du rythme d’adaptation des rentes au coût de la vie et une « prestation de préretraite » plus que minimale. Pour le Conseil fédéral, ces restrictions sont indispensables : la population vieillit, les charges augmentent. Nous ne pourrons bientôt plus y faire face. L’AVS est en danger. SOS…

 

Et pourtant, à l’heure actuelle, l’AVS n’a pas de problème financier (2,4 milliards d’excédents en 2005). En outre, l’initiative COSA, qui veut attribuer une partie des bénéfices de la BNS à l’AVS, et que nous voterons le 24 septembre prochain, pourrait encore améliorer la situation.

 

En 2004, le peuple a refusé la 11ème révision de l’AVS. Il a ainsi montré qu’il n’était pas prêt à cautionner une diminution de prestations. En revanche, 46% des votants ont accepté l’initiative sur la retraite flexible dès 62 ans, estimant que l’on devait offrir cette prestation supplémentaire.

 

Les analyses semblent donc très divergentes. Qui a raison ?

 

L’art des prévisions

 

Selon le choix des variables et la manière dont on les fait évoluer, les résultats peuvent être très différents. Pour faire des prévisions en ce qui concerne le rapport entre les actifs et les retraités, il faut en particulier considérer la pyramide des âges, l’immigration, la durée moyenne de la vie, la croissance économique, les gains de productivité, l’âge réel au moment de la retraite, le taux d’activité des femmes, l’âge d’arrivée sur le marché du travail des jeunes, etc.

 

Où en sommes-nous ?

 

La Suisse a actuellement moins de problème de vieillissement que les autres pays industrialisés. Le rapport entre actifs et retraités y est particulièrement bon (1 à 4). Il se dégrade, mais de manière plutôt lente.

 

Les projections en matière de croissance et de productivité jouent un rôle clé. Une croissance de 1,5% suffirait à absorber la plus grande partie des besoins supplémentaires de l’AVS. Or la croissance est  très difficile à prévoir. Les experts ne peuvent nous la prédire avec certitude pour l’année prochaine, alors que dire des taux que nous aurons dans 15 ou 20 ans…

Enfin, imaginer que la durée moyenne de la vie va continuer d’augmenter comme elle l’a fait ces dernières années ne paraît pas réaliste. Nous devons plutôt nous attendre à un tassement de la courbe.

 

La retraite à 67 ans, est-ce vraiment nécessaire ?

 

En fonction des éléments ci-dessus, rien ne l’indique pour l’instant. L’analyse du Conseil fédéral est pessimiste et réductrice.

 

Le maintien d’un bon rapport entre actifs et rentiers doit faire l’objet d’une réflexion globale et de mesures qui touchent l’ensemble de la vie et non seulement l’âge de la retraite : encourager la natalité par une politique d’aide aux familles, soutenir la croissance, favoriser l’accès des jeunes à l’emploi, faciliter le retour des femmes au travail, prévenir les atteintes précoces à la santé, freiner les retraites anticipées, etc.

 

Reculer l’âge de départ est une mesure possible, mais elle peut avoir des effets pervers, en particulier sur le chômage et sur l’AI et l’économie est relative, car il n’y a actuellement que 40% des gens qui travaillent effectivement jusqu’à 65 ans.

 

 

 

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