Réunion des anciens présidents du Grand Conseil

Mesdames, Messieurs,

Chers Amis,

 

C’est avec un très grand plaisir que j’ai participé à cette journée et partagé ce repas des anciens présidents et des anciennes présidentes. Je vous remercie de m’y avoir déjà associée, malgré mon manque d’expérience. Je parle ici à des gens qui connaissent la musique beaucoup mieux que moi !

 

J’étais avertie ! Je me suis fait chapitrer lors de la pause de la dernière session : Il n’est pas question d’y renoncer. C’est un must ! Quand on y vient une fois, on y revient toujours ! Je me réjouis donc aussi des années à venir. Je les souhaite évidemment très nombreuses. J’ai eu le plaisir de faire la connaissance d’une partie d’entre vous lors des cérémonies de présidence des années précédentes et de faire la connaissance des autres aujourd’hui.

 

Je l’ai échappée belle, comme on dit ! Parce que j’aurais dû participer aujourd’hui à une Table ronde sur le patriotisme à Yverdon. Je l’avais promis depuis plusieurs mois, c’est-à-dire avant de connaître la date de notre belle assemblée. Il semble que le patriotisme est un sujet qui ne fait plus recette et c’est pourquoi cette Table ronde a été annulée faute d’inscriptions. J’ai donc la chance d’être parmi vous aujourd’hui.

 

Je remercie Christian de nous avoir concocté ce programme et ce menu vaudrusien. J’ai habité de nombreuses années à Chézard-st-Martin, sans avoir l’occasion de visiter la manufacture d’orgue. C’est chose faite : une très belle entreprise et très intéressante.

 

Lorsque j’ai repris cette présidence des mains de Christian, tout d’abord, j’étais fort modeste, parce que Christian l’avait menée avec un brio qu’il faut relever, et  je m’attendais, tel Salomon, à devoir trancher régulièrement entre la gauche et la droite, puisqu’avec mon accession à la présidence, les deux blocs de gauche et de droite sont maintenant dos à dos, avec chacun 57 députés et avec les suppléances que nous avons inaugurées pour cette législature, nous pourrions nous attendre à ce qu’il ne manque personne et à ce que ce fameux score soit souvent atteint.

 

Eh bien non ! Je n’ai encore jamais dû trancher ! Je vis donc une présidence aussi « calme » entre guillemets, que vous !

 

Faut-il croire qu’il y a toujours assez de députés à la buvette pour que les décisions soient claires ? Ou peut-être que ces fameux blocs opposés ne sont finalement pas si compacts qu’on le dit et que l’on trouve quelquefois des points de convergence ?

 

Mais peut-être que l’on peut aussi citer un autre problème qui explique que nous soyons moins souvent que prévu dos à dos: l’application de notre nouveau frein aux dépenses, qui exige régulièrement des votes à la majorité qualifiée.

 

Le principe est efficace : dans la configuration actuelle, cette majorité est très difficile à atteindre. Toute dépense de plus de 5 millions est bloquée.

 

En revanche, on peut se poser la question du bien fondé démocratique d’une telle disposition.

 

En effet, les majorités que nous avons dans notre hémicycle depuis quelques législatures, qu’elles soient de droite ou de gauche, sont très étroites. Elles se jouent à quelques voix près. Si la majorité qualifiée est très fréquemment requise, ou trop fréquemment requise, c’est-à-dire, si nous mettons la barre relativement bas, cela veut dire que la majorité réelle du Parlement ne peut pas gouverner et que le pouvoir est détenu en réalité… par une minorité de blocage !…

 

Si je comprends l’idée qui sous-tend cette réglementation, et que j’ai comme vous, certainement, le souci de trouver des mécanismes qui permettent à l’Etat de contrôler ses dépenses, ces mécanismes-là me laissent cependant un peu perplexe, en ce qui concerne le jeu démocratique, car nous avons en fait une majorité qui est  gouvernée par une minorité…

 

Vous avez certainement suivi les développements de la politique cantonale de ces derniers mois puisque certains d’entre vous sont encore dans l’hémicycle et que les autres n’ont certainement pas perdu leur intérêt pour la politique cantonale dans laquelle ils se sont autant impliqués. Vous savez donc que le Conseil d’Etat s’est lancé dans un programme de réformes à un rythme soutenu.

 

Ce sont ces réformes qui arrivent maintenant sur le bureau du Grand Conseil : loi sur la police neuchâteloise, NOMAD, réforme des structures de l’Etat, encouragement temporaire à la retraite anticipée, etc. Mais bien sûr ce que nous attendons toujours à cette saison, c’est le budget.

 

Dans notre canton, le budget représente toujours un nouveau défi, car nous sommes confrontés depuis longtemps à un déficit important, ainsi qu’à une dette qui se creuse chaque année. Les enjeux sont importants.

 

L’année passée, pour le budget, il avait fallu à mon prédécesseur par mal de résistance, puisque nous avions poursuivi la session « jusqu’à ce que mort s’ensuive », c’est-à-dire jusqu’à ce que nous le votions et cela avait duré jusqu’à près de minuit.

 

Espérons que cette année, l’exercice sera plus facile. Ce sera le deuxième budget du nouveau gouvernement, un gouvernement qui a déjà pu travailler pendant une année et qui connaît par conséquent mieux les besoins de ses services et qui a pu mettre en place une politique à moyen terme dans plusieurs domaines.

 

J’apprécie cette présidence, comme vous l’avez sans doute appréciée, parce qu’elle permet de faire la connaissance de nombreuses forces dynamiques de notre canton. On découvre la richesse et la diversité des activités de nos concitoyens. On participe aux assemblées générales, aux inaugurations et aux fêtes et on sent battre le coeur de notre région. On l’aime pour tous les efforts qu’elle fait pour se développer économiquement, pour tout l’enthousiasme qu’elle met à réaliser ses rêves, qu’ils soient politiques, sportifs ou culturels, pour toute la générosité dont elle est capable à travers ses organisations bénévoles actives dans tant de domaines.

 

Et si j’en juge par tous ceux et toutes celles que je vois aujourd’hui, on sort de cette année rajeuni, plein d’enthousiasme et d’histoires à raconter et on est ensuite accepté à vie dans cette belle assemblée, sans laquelle la vie ne serait pas tout à fait la même.

 

Je vous remercie de votre invitation. Je vous remercie de votre amitié et je nous souhaite à tous et à toutes, encore de nombreuses assemblées comme celle d’aujourd’hui.

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