Référendum contre la Loi fédérale sur l’assurance invalitié

La 5ème révision a été faite dans un état d’esprit de chasse aux abus particulièrement nauséabond. Cela a pour résultat que plusieurs articles contiennent des mesures qui attentent aux droits des personnes menacées d’invalidité ou les humilient : obligation de fournir des données médicales par exemple, obligation de participer à des mesures de réinsertion, comme si les gens ne voulaient pas se réinsérer, etc.

 

Le principal intérêt de cette révision, c’est la détection précoce des personnes menacées d’invalidité et les moyens supplémentaires mis dans les mesures de réinsertion. Les ONG le demandaient depuis longtemps, mais tout se fait dans un esprit de contrainte et de suspicion et non pas dans un esprit d’aide et d’encouragement.

 

Les mesures de réinsertion sont contraignantes pour les personnes menacées d’invalidité, mais il n’y a rien qui contraigne les employeurs à garder en emploi ou à engager des personnes invalides, alors que l’on sait que c’est là qu’est le problème.

 

En outre il y a des diminutions de prestations financières pour les personnes handicapées, alors que 60% des jeunes handicapés sont aux PC. Diminution des prestations pour enfants, suppression du supplément de carrière, suppression de la rente de conjoint.

 

Enfin, le financement a été exclu de la réflexion sur la 5ème révision, or le PSS avait demandé expressément que les deux dossiers soient traités parallèlement.

 

Ce sont de bonnes raisons de refuser cette loi et c’est ce que j’ai fait au parlement.

 

Cependant en ce qui concerne le référendum, la situation est plus complexe.

 

Actuellement, les grandes organisations du domaine du handicap, comme ProCap et Pro Infirmis, les syndicats et le PSS ont renoncé à lancer ou à soutenir le référendum.

 

Elles s’appuient essentiellement sur les arguments suivants :

 

 

1. Nous n’avons aucune chance de gagner ce référendum. L’opinion publique est trop défavorable aux personnes handicapées depuis la campagne de l’UDC sur les faux invalides.

 

2. Nous allons consacrer beaucoup de temps et d’argent à ce référendum sans obtenir une amélioration de la situation des personnes handicapées, alors que nous devons mettre toutes nos forces dans la problématique du financement de l’AI.

 

3. Nous voulons éviter de dérouler un tapis rouge sous les pieds de l’UDC qui pourrait relancer sa campagne sur les abus en plein pendant la campagne électorale.

 

4. Nous voulons éviter d’affaiblir encore le domaine de l’AI financièrement et moralement par une défaite cuisante en votations et ouvrir ainsi la loi à une sixième révision encore plus restrictive.

 

Deux petites associations ont décidé de lancer quand même le référendum : Cap Contact et le Centre pour la vie autonome à Zürich.

 

Elles nous mettent évidemment dans une situation difficile, car elles nous mettent devant le choix de les soutenir et de perdre avec 35% des voix ou de ne pas les soutenir et de perdre avec 25% des voix… et évidemment, il vaut mieux perdre avec 35% des voix qu’avec 25%, si l’on veut éviter une pression encore plus forte sur le domaine du handicap, mais ça a un coût en temps et en argent…

 

Forum Handicap Neuchâtel est partagé. Certaines associations vont soutenir le référendum et d’autres pas. Forum a choisi de soutenir le référendum avec doigté pour éviter de mettre ses associations membres en difficulté. Nous allons mettre à disposition un onglet pour le référendum sur le site de Forum et les associations qui soutiennent y mettront toutes les infos utiles.

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