30 ans de l’Université du 3ème âge

Mesdames, Messieurs,

 

Qui dit qu’il faut étudier quand on est jeune ?

 

Les milliers de gens qui ont suivi, et qui suivent les cours de l’université du 3ème âge prouvent chaque jour le contraire.

 

Il n’y a pas d’âge pour s’intéresser au monde qui nous entoure, pour chercher à en comprendre les mécanismes. Il n’y a pas d’âge pour compléter des connaissances acquises tout au long de la vie ou pour découvrir de nouveaux territoires.

 

Et d’ailleurs, qu’est-ce que la jeunesse ? N’est-ce pas cette curiosité toujours en éveil, cette soif de découvrir, cet enthousiasme qui habite chaque étudiant de l’université du 3ème âge ? En somme, il n’y a pas d’âge pour apprendre, il n’y a pas d’âge pour être jeune, il y a seulement un état d’esprit.

 

Pour avoir une belle-mère qui a fréquenté assidument les bancs de l’université du 3ème âge, je sais ce que cela lui a apporté de plaisir et j’ai appris avec elle bien des choses intéressantes sur la musique, parce qu’elle me recommandait d’écouter tel ou tel pièce, qu’elle avait découverte au cours, qu’elle m’en parlait et me donnait toutes les explications qui permettent d’apprécier davantage.

 

La variété des cours offerts nous donne une idée de la diversité des intérêts des étudiants. On va de l’art nouveau à la révolution hongroise, de la cuisine de nos aïeux à la musique romantique…

 

Si le Parlement et la population ont accordé une si grande importance à la formation continue et l’on introduite dans les articles constitutionnels sur la formation que nous avons votés à une majorité écrasante le 21 mai dernier, c’est que nous sommes tous et toutes conscients que ce que l’on apprend tout au long de la vie est tout aussi important que ce que l’on apprend à 20 ans.

 

Notre monde change vite. Le monde du travail aussi a vécu des transformations et des restructurations majeures. Nous avons dû tous et toutes nous y adapter.  L’école a dû suivre. Nous n’avons pas appris les mêmes choses que nos grands-parents. Nos enfants n’apprennent pas les mêmes choses que nous. On récompensait autrefois la fidélité des employés à leur usine. On privilégie aujourd’hui des qualités comme la flexibilité et la mobilité. Rares sont ceux et celles qui ne doivent pas changer de travail plusieurs fois dans leur vie.

L’apprentissage en continu est devenu une nécessité fondamentale.

 

L’université du 3ème âge joue aussi ce rôle de formation continue pour tous ceux et toutes celles qui n’estiment pas que la retraite soit la fin de la vie active, mais qui continuent à s’impliquer dans le monde, qu’il soit associatif ou familial.

 

Et ils sont nombreux ! Que ferait-on aujourd’hui sans ces jeunes retraités, toujours aussi dynamiques, qui font vivre les associations culturelles, sportives ou sociales ? Que ferait-on sans ces jeunes grands-parents, qui s’occupent si efficacement et avec tant de bienveillance de leurs petits-enfants ?

 

Mais même pour ce genre d’activité, la formation continue est nécessaire ! Sans quoi, comment les grands-mamans pourraient-elles expliquer à leurs petites filles ce que représente la révolution informatique et comment pourraient-elles discuter avec leurs petits-fils des tenants et des aboutissants de la guerre en Irak ? Depuis l’art d’être grand-père de Victor Hugo, l’éducation a changé elle aussi et l’université du 3ème âge s’en préoccupe, puisqu’elle offre aussi un cours « éduquer aujourd’hui : la place des grands-parents ».

 

Oui, il n’y a pas d’âge pour parfaire ses connaissances et il y a un âge parfait pour vivre selon ses choix, selon ses goûts et apprendre tout ce que l’on aurait voulu apprendre auparavant sans en avoir jamais le temps !

 

 

Alors…. Félicitations et joyeux anniversaire à l’université du 3ème âge ! Depuis ce premier cours donné les 17 et 18 janvier 1977, combien de cours, combien d’élèves, combien de plaisir d’apprendre….

 

Je souhaite à l’université du 3ème âge de vivre très longtemps et de susciter toujours le même engouement, le même enthousiasme.

 

Je vous remercie, vous qui en êtes les porteurs, vous qui y travaillez bénévolement, de la faire exister et de l’avoir développée jusqu’à aujourd’hui et je vous souhaite de continuer encore longtemps cette tâche si importante.

 

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