LAMal: votation sur la caisse unique

 

D’abord, je n’enterrerais pas la caisse unique avant le 11 mars. Ses avantages sont tellement énormes et convaincants qu’on peut espérer que les citoyens s’y rallieront. En outre, l’Express de ce matin publiait un sondage rapide qui montre que les deux tiers des Neuchâtelois sont sensibles aux arguments en faveur de la caisse unique.

 

Le système actuel fonctionne, mais il fonctionne assez mal. Nous avons une bonne qualité de soins, à disposition de tout le monde, mais nous avons aussi l’un des systèmes de santé les plus chers du monde et nous avons surtout un système de financement de l’assurance de base, qui est particulièrement antisocial et très défavorable aux familles.

 

La caisse unique est un excellent remède parce qu’elle résout un nombre considérable de problèmes en une fois :

 

–       elle fait diminuer considérablement les primes des familles, car on ne paierait plus de prime pour les enfants

–       elle fixe les primes en fonction du revenu, ce qui fait que les personnes qui auront de bas revenus, auront aussi des primes très basses, qu’ils pourront payer. Il ne faudra donc plus les subventionner

–       si les gens peuvent payer leurs primes, il y aura beaucoup moins de mauvais payeurs et il ne sera plus question de refuser le remboursement des soins médicaux aux personnes qui ont des factures en retard

–       les assurances coûteront beaucoup moins cher, parce qu’il n’y aura plus une armée de directeurs généraux, de directeurs de succursales, de conseils d’administration, de courtiers, etc., tous très bien payés à la charge des assurés (2,2 millions pour 5 personnes chez Helsana, 1,7 million pour 6 personnes à la CSS, 1,5 millions pour 5 personnes chez SWICA)

–       le système sera plus transparent et pourra être contrôlé. Il ne devrait pas être possible d’utiliser l’argent des primes de base pour la propagande politique.

–       il n’y aura plus de chasse aux bons risques

–       les réserves seront limitées au strict nécessaire, ce qui permettra aussi de diminuer les primes

 

Les primes doivent baisser et pour cela il n’y a qu’une recette si on ne veut pas de médecine à deux vitesses :

 

1. il faut réduire les primes des familles les plus modestes, en supprimant les primes des enfants et en établissant un système de primes liées au revenu.

 

2. maintenir une totale solidarité de l’ensemble du système, hommes, femmes, personnes jeunes ou âgées, malades chroniques ou personnes en bonne santé,

 

3. et il faut économiser, en particulier en planifiant mieux les secteurs les plus chers de la santé. La médecine de pointe par exemple devrait être du ressort de la Confédération

 

–       Le système des primes par tête est très antisocial. Il doit être changé. Trop de gens ne peuvent pas payer leurs primes. Il faut que les primes soient payées en fonction du revenu.

–       Un homme ou une femme qui élève seule ses trois enfants aux études va payer entre 1200 et 1500.- par mois de primes, selon la franchise. Un couple sans enfant où les deux travaillent ne va payer que 6 à 700.-  avec un revenu qui sera le triple.

 

–       Les primes des enfants doivent être supprimées ou très fortement réduites jusqu’à la fin des études, même quand les enfants sont majeurs.

 

–       Il faut une régulation étatique qui garantisse la solidarité du système. Tout le monde doit pouvoir payer tous les soins dont il a besoin : de mon point de vue il est inadmissible de suspendre le remboursement des prestations de santé aux personnes qui ne peuvent pas payer leurs primes. Je trouve cela très choquant et j’ai déjà vu des quantités de cas dramatiques, de malades chroniques, diabétiques, insulino-dépendants,  qui n’osent plus aller chez le médecin, parce qu’ils savent qu’il ne sera pas payé. Pas question non plus d’avoir des primes plus élevées en fonction de l’âge ou du mode de vie. La solidarité doit aussi s’exercer de la même manière envers tout le monde et sans jugement moral sur la manière dont on devrait vivre.

 

–       Il faut transférer des compétences de planification à la Confédération, en tout cas dans tout ce qui concerne la médecine de pointe. Il faut arrêter de jouer la rivalité entre les hôpitaux et multiplier le matériel très cher de haute technologie partout.

 

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