Illettrisme

Proposition G. Ory

 

Arrêté fédéral relatif au financement de la formation professionnelle pendant les années 2008-2011

 

Art. 2, al. 1 bis (nouveau)

 

Un plafond de dépenses de 12 millions de francs est ouvert pour le versement de contributions en faveur de projets de formation de base des adultes, en particulier dans les domaines de la lecture, de l’écriture et du calcul.

 

L’assemblée générale des Nations Unies a proclamé la période 2003-2012, Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation.

 

L’illettrisme ne devrait pas exister en Suisse puisque tous les enfants ont un accès égal à l’école et ont même l’obligation de s’y rendre et pourtant on constate que l’illettrisme existe parmi les adultes vivant en Suisse, ce qui entraîne de nombreuses difficultés, tant en ce qui concerne la vie de tous les jours que l’intégration sociale et professionnelle. D’après les évaluations qui ont été faites, plus de 700’000 personnes vivant en Suisse, qu’ils soient suisses ou étrangers sont plus ou moins gravement illettrés, ce qui fait 16% de la population adulte. C’est un chiffre très important. A cela s’ajoute que 4 à 5000 jeunes quittent chaque année l’école sans savoir suffisamment lire pour pouvoir commencer un apprentissage avec quelque chance de réussite.

 

C’est grave et ce qui est encore plus grave, c’est que l’on nie souvent le problème et que l’on ne prend par conséquent pas les mesures qui s’imposent pour lutter contre l’illettrisme. Nous avons aujourd’hui les moyens de le faire, alors faisons-le. Les coûts sociaux et économiques de l’illettrisme sont considérables, bien plus considérables que les 12 millions que je vous demande dans cette proposition, car les personnes dont je vous parle se retrouvent souvent à l’aide sociale, sans possibilité de retrouver un emploi, vu qu’il y a fort peu d’emploi pour lesquels il ne faut pas savoir lire et écrire, et même souvent utiliser un ordinateur, ce qui est encore un obstacle de plus. Ou au chômage. Ils ont deux fois plus de chances d’être au chômage que le reste de la population. D’après les évaluations qui ont été faites, le risque nettement plus élevé de chômage des personnes en situation d’illettrisme représente à lui seul un coût économique global annuel de 1,1 milliard de francs.

 

Le message FRI vise justement à offrir à la population une formation de haute qualité à tout âge de la vie. Dans le domaine de la formation de base des adultes, il n’y a à l’heure actuelle que peu d’offres concrètes et les crédits sont des plus minces. Ils sont même insignifiants. L’OFFT met à disposition un million de francs par an dans le cadre de la promotion des projets pour la sensibilisation  et d’autre part, l’OFC met à disposition 1,5 million de francs pour la formation culturelle des adultes. La part de ce budget alloué à la Fédération suisse Lire et Ecrire se monte à 300’000.- par an. C’est clairement un montant insuffisant, vu l’importance de la tâche, que la Confédération reconnaît d’ailleurs elle-même puisque le Conseil fédéral écrit dans le message FRI que la promotion de la formation continue des adultes défavorisés au niveau de l’éducation est une tâche de l’Etat qui mérite une promotion particulière. L’illettrisme y est mentionné comme seul exemple de déficit de formation et la future loi sur la formation continue n’est pas terminée.

 

Avec un million de francs, 250 personnes peuvent suivre un cours Lire et Ecrire pour un coût moyen de 4000.- par personne. Avec 12 millions, ce seront 3000 personnes qui pourront suivre un tel cours.

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