Chambre Immobilière Neuchâteloise

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,

J’ai le plaisir de vous transmettre les salutations du Grand Conseil neuchâtelois. Je vous remercie de m’avoir associée à cette manifestation et de me permettre ainsi de partager avec vous, l’espace de quelques instants, les succès et les soucis de l’année écoulée.

La Chambre immobilière joue un rôle important dans le développement de l’immobilier neuchâtelois. Elle participe au dynamisme économique de notre canton et vous savez à quel point la bonne santé économique de notre canton nous tient à coeur. Mais vous n’êtes pas importants que pour cela… Vous avez encore bien d’autres qualités… Vos activités influencent la qualité de vie de la plus grande partie de nos concitoyens. La Suisse est un peuple de locataires… Vous le savez bien, mais qu’ils soient locataires ou propriétaires, les Suisses habitent et ils habitent des logements ou des maisons que vous achetez et que vous vendez.

Bref, il est donc incontournable pour moi, comme pour tout politique sérieux d’ailleurs, d’être en contact avec vous et de suivre le développement de vos activités dans notre canton.

En Suisse, l’habitat est une affaire relevant de l’économie privée. Près de 60 % des logements appartiennent au secteur privé. Les investisseurs institutionnels possèdent 30 % du marché et le reste, soit 10% environ, est réparti entre l’Etat ou des sociétés paraétatiques. La part du secteur public est donc faible, si l’on excepte quelques villes qui ont une politique immobilière volontariste.

La branche se porte bien. Les chiffres concernant la construction de logements sont optimistes et les promoteurs investissent. C’est important, car nous connaissons une certaine pénurie de logements dans notre région, sur le littoral surtout. Les coûts sont plutôt élevés aussi sur le littoral, moins dans les Montagnes, mais il semble qu’en comparaison internationale et compte tenu du pouvoir d’achat, ils ne sont pas loin de la moyenne. On peut dire cependant que les Neuchâtelois disposent de logements de bonne qualité. La situation est donc plutôt agréable. Vous y contribuez largement et je vous en sais gré.

Le logement est un bien économique important.

24 milliards de francs sont investis chaque année en Suisse dans la construction et la rénovation de logements. Ce n’est pas rien ! L’immobilier participe donc largement au PIB comme au marché du travail, au point que l’on dit parfois que quand le bâtiment va, tout va !

Le logement est aussi un bien social important.

Le droit au logement est un droit humain fondamental, reconnu par la Convention des droits de l’homme et par la constitution, au même titre que la santé, la sécurité ou l’éducation.

Les Suisses consacrent près de 20% de leurs revenus au logement. Le paiement du loyer est un problème difficilement surmontable pour un ménage sur cinq. En outre, bien des personnes éprouvent des difficultés à trouver un logement, que ce soit pour des raisons de handicap ou de revenus insuffisants. Je suis bien placée pour le savoir, puisque je suis confrontée à ces problèmes presque journellement dans le cadre de mon travail à Pro Infirmis.

L’Etat a donc la responsabilité de mettre en place les conditions permettant de garantir le droit au logement.

La protection des locataires ! Voilà un sujet sensible dans un pays de locataires ! La révision du droit du bail prend parfois des allures de serpent de mer…Tout le monde est d’accord pour reconnaître qu’il faut, d’une part, empêcher les abus dans le domaine des loyers et, d’autre part, permettre des rendements suffisants, pour que les investisseurs continuent d’investir. Tout se gâte quand on essaie de définir l’étendue de l’intervention de l’Etat. Il faut relever cependant que depuis 1917, la Suisse n’a connu de totale libéralisation des prix des loyers que pendant 18 mois… (1971-72).

En ce qui concerne les mesures d’encouragement à la construction de logements, elles ont été, vous le savez déjà, repoussées jusqu’à fin 2008, dans le cadre du programme d’allégement budgétaire 2003. Le Conseil fédéral va libérer le reste du crédit par étapes à partir de 2009 en le liant au respect de normes énergétiques. C’est que le secteur du bâtiment est en première ligne en ce qui concerne la politique énergétique fédérale.

Et ce n’est pas étonnant. 40 % de nos émissions de CO2 viennent des bâtiments. Cela signifie que c’est dans ce secteur que les économies d’énergie seront les plus payantes.  Nous savons déjà construire des maisons très économes en énergie, quasi autonomes. Certaines nouvelles technologies sont déjà rentables. Compte tenu de la hausse prévisible du prix du pétrole, il vaut la peine d’investir aujourd’hui dans ce domaine. Vous pourrez profiter des conditions favorables que vous offrent les contributions des cantons, les déductions fiscales et le centime climatique.

Vous le voyez : l’économie immobilière se trouve face à de grands défis, dont le droit du bail et la protection de l’environnement ne sont que deux des enjeux les plus actuels. Je voudrais vous encourager à prendre des options courageuses pour notre avenir à tous.

Merci de votre attention.

 

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