Accès des enfants à la pornographie sur les téléphones mobiles

Toute éducation passe par des restrictions. Il ne s’agit pas de diminuer la liberté individuelle, il s’agit de permettre aux enfants de trouver le bon chemin et de les orienter par des règles de vie en société.

 

Les parents fixent de nombreuses règles, comme l’heure de rentrée ou le fait qu’on ne mange pas avec les doigts.

 

En outre, la société a jugé que certaines choses étaient suffisamment importantes pour la santé et l’épanouissement des enfants pour qu’on en fasse des règles générales.

 

Parmi ces règles socialement acceptées, il y a l’interdiction de fumer à l’école ou dans la cour, il y a aussi l’interdiction de vendre de l’alcool à des enfants.

 

Bien sûr on sait que malgré ces interdictions, les enfants ont accès aux cigarettes de papa ou au bar familial, mais ça ne fait rien, on a fixé des limites et on peut les expliquer.

 

C’est la même chose avec la pornographie. Nous voulons que nos jeunes vivent leur sexualité de manière épanouissante et dans le respect de l’autre. Ce n’est pas l’image que véhicule la pornographie. Elle présente au contraire une vision de la sexualité et de la femme complètement faussée, qui ne peut mener les jeunes qu’à une représentation fausse, à des échecs de couples ou à des drames plus graves encore, comme les tournantes qu’il a fallu déplorer récemment et qui détruisent la vie de dizaines de jeunes filles, voire de jeunes garçons qui se laissent entraîner et sont choqués de ce qu’ils ont fait.

 

On en peut prendre les choses à la légère, devant l’ampleur du problème.

 

Il faut donc attaquer là où on peut et on ne peut pas partout. Le code pénal prévoit de protéger les jeunes de moins de 16 ans de la pornographie, or quand les jeunes y ont accès par l’intermédiaire du téléphone portable, il est quasi impossible de les en protéger.

 

Des milliers de jeunes de moins de 16 ans ont des téléphones portables ou ont accès à ceux de leurs parents ou de leurs amis. Les parents ne savent pas, dans la plupart des cas, les bloquer pour éviter la pornographie. En outre, même s’ils ne reçoivent pas les images, ils voient régulièrement des pub. Avec les jeunes, il y a un effet de groupe. Il suffit qu’un seul y ait accès pour que tous voient les images…

 

La mesure est-elle efficace ?

 

Pas complètement évidemment, il reste d’autres supports de pornographie accessibles aux enfants, mais au moins on en supprime un qui est très fréquemment utilisé et on aide les parents dans leur volonté de lutter contre la pornographie à la portée des enfants.

 

Que faire contre le téléchargement d’images par internet ?

 

C’est un très gros problème, mais les parents sont souvent mieux armés pour bloquer les sites interdits. On ne lutte pas contre tout, mais on lutte là où on peut.

 

Ne remplace-t-on pas l’éducation par l’interdiction ?

 

Toute éducation passe par des interdictions. Certaines sont fixées par les parents, comme les heures de rentrées ou l’interdiction de manger du chocolat avant les repas, d’autres paraissent suffisamment importantes pour être fixées par la société, comme l’interdiction de fumer ou de boire de vendre de l’alcool aux enfants. On se situe dans cette direction. On estime que la pornographie pose suffisamment de problèmes sociaux divers pour qu’elle soit interdite socialement, au moins là où on peut le faire, soit sur les téléphones portables.

 

Blocher a-t-il manqué de courage dans sa réponse ?

 

C’est le moins qu’on puisse dire. Alors qu’il fustigeait, il n’y a pas si longtemps, les auteurs de viols collectifs, aujourd’hui il ne veut pas lutter sérieusement contre une dans causes de ces représentations faussées de la sexualité, qui est la pornographie sur téléphone portable. J’aurais espéré un peu plus de cohérence de sa part et une plus grande volonté de protéger la jeunesse d’un des problèmes les plus graves que nous ayons actuellement.

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