Cancer du sein
Dépistage du cancer Guisan
Dépistage du cancer Heim
Détection précoce Meyer
Les trois initiatives parlementaires veulent améliorer le dépistage des formes de cancer les plus faciles à détecter, soit essentiellement le cancer du sein, que l’on peut détecter de manière facile et systématique par mammographie. Je pense qu’on peut les traiter ensemble, parce qu’elles se ressemblent beaucoup.
Plusieurs cantons romands ont organisé et finance des programmes de dépistage systématique du cancer du sein par mammographie pour les femmes de 50 ans et plus. Grâce à ces programmes, on peut sauver la vie de plusieurs dizaines de femmes chaque année. Mais il faut bien reconnaître que ces programmes n’ont pas lieu dans chaque canton et qu’il en ressort une inégalité de traitement entre les femmes qui peuvent profiter de tels programmes de prévention et celles qui ne le peuvent pas et pour lesquelles, la mammographie n’est prescrite qu’en cas de risque particulier, par exemple en cas de précédent familial.
En ce qui concerne la mammographie, on sait aujourd’hui qu’un dépistage systématique permet de sauver de nombreuses vies. La comparaison entre la Suisse romande et la Suisse alémanique le montre, puisque la détection systématique se fait en Suisse romande et non en Suisse alémanique. Chaque année 5300 femmes développent un cancer du sein et 1350 en meurent. Or si une tumeur est repérée assez tôt, le traitement est moins lourd et les chances de survie notablement plus élevées.
Il faut remarquer que le cancer est deux fois plus répandu en Suisse que dans les pays voisins, ce qui devrait nous interpeler. En plus certains cancers comme celui du sein ou de la prostate sont très fréquents en Suisse, et très souvent mortels. Ils sont souvent détectés trop tard. Il est évident qu’un cancer détecté précocement laisse de meilleures chances de survie et produit des coûts thérapeutiques moins élevés.
Une détection systématique permettrait d’optimiser les examens du point de vue des coûts.
Au vu de l’importance du cancer en Suisse, une personne sur trois est confrontée à un diagnostic de cancer, je crois qu’on peut dire que la détection du cancer est une priorité en matière de santé publique. 30% des hommes et 25% des femmes en meurent, soit 17’000 personnes par année en Suisse, ce qui est un taux très élevé par rapport aux autres pays européens.
Le cancer est aussi une cause de mortalité importante au niveau mondial, c’est pourquoi l’OMS propose de faire des stratégies nationales contre le cancer, or à l’heure actuelle, vu la dissémination de la lutte contre le cancer entre les cantons, nous n’avons pas de programme national coordonné.
En ce qui concerne le dépistage du cancer du sein, sans programme, ce ne sont que quelques pour cents de la population qui font un dépistage. En revanche, quand un programme est en place, les personnes concernées sont contactées et peuvent prendre rendez-vous et la participation monte à près de la moitié des femmes de 50 à 70 ans. L’absence de telles campagnes de dépistage en Suisse alémanique coûte la vie à près de 50 femmes chaque année. Il me semble que cela vaudrait la peine de faire cet effort. La mortalité liée au cancer du sein a baissé de 35% en Suisse romande et de 14% seulement en Suisse alémanique. Il me semble que c’est très dommage de renoncer à cette possibilité ! Il est important que ce dépistage puisse être puisse être remboursé par l’assurance de base au-delà de 2007.
Je vous prie de donner suite à ces trois initiatives.
