Projets pour notre canton

 

Notre canton a un excellent potentiel. Nous ne devons pas oublier qu’il a été un canton riche, très innovateur, à la grande époque de l’horlogerie. Il y a toujours eu dans notre canton un grand esprit d’entreprise. C’est cet esprit qui a poussé les paysans horlogers sur les routes de toute l’Europe en un temps où il était difficile de voyager pour vendre les petites merveilles qu’ils inventaient et qu’ils construisaient l’hiver. Ce potentiel nous l’avons encore et nous sommes en train de retrouver une place en Suisse.

Nous ne devons pas non plus nous cacher que les quatre années à venir ne seront pas faciles du tout. Les enjeux sont considérables. Les années que nous venons de passer ont été difficiles aussi. Nous avons pu maîtriser les finances et amortir une partie de notre dette. Nous avons reçu une bulle d’oxygène, mais nous sommes pas sauvés pour autant.

Parmi les menaces auxquelles il faudra faire face, il y a la crise financière qui n’est de loin pas résolue. A cette crise financière va succéder une récession au niveau industriel et nous savons que notre industrie et en particulier l’horlogerie est très sensible aux crises. Notre budget va donc devenir très difficile à boucler.

Nous devrons donc continuer à être très prudents dans nos investissements. Il s’agira de mettre clairement les priorités. Nous ne pourrons pas tout faire.

De mon point de vue, nous devons redonner un peu d’air au social. Les personnes les plus démunies ont beaucoup souffert et c’est aussi notre électorat. Nous devrons desserrer l’étau, tant du point de vue des PC, que des possibilités de désendettement par des rééchelonnements fiscaux, des subsides pour l’assurance maladie. Notre canton doit mettre en place une politique sociale.

  1. 1.    Projets pour l’ensemble du canton

 

Dans une situation aussi délicate, il sera important de travailler main dans la main entre le haut et le bas du canton. Etablir un équilibre entre des régions aussi différentes dans leur poids démographique, n’est de loin pas facile. Il faut au moins redonner une voix au haut du canton et aux régions décentrées et s’assurer dans tous les projets qu’elles ont été prises en compte. Soutenir les projets du haut du canton de manière importante pour que le haut puisse se développer et ne prenne pas de retard.

 

Enfin, il faut mettre le haut à la portée du bas. Il y a déjà de multiples échanges, les transports sont devenus déterminants. Il faut donc mettre toute notre énergie dans la construction et le financement du transrun. Mais il ne faut pas oublier l’ensemble du réseau de notre canton, réseau en direction du Jura et de Besançon non plus. Nous sommes au centre de l’Arc jurassien et si nous voulons jouer notre rôle de pôle régional, nous devons permettre un accès facile aux villes du haut.

 

  1. 2.    Economie

–        Favoriser l’attractivité du canton

–        Diversifier le tissu économique en tenant compte du savoir-faire microtechnique des Neuchâtelois.

–        Remettre l’accent sur l’endogène et sur les entreprises créatrices de richesses et d’emplois.  

 

  1. 3.    Santé et social

 

Maître mot pour le social: intégration. Intégrer les jeunes dans la société, donner à tous les moyens d’apprendre un métier et de l’exercer. Intégrer les personnes handicapées dans les écoles, la formation et la vie professionnelle. Donner à chacun sa place et ne laisser personne au bord de la route.

 

Mettre l’accent sur la politique familiale. Le fait d’avoir des enfants est aujourd’hui l’un des principaux risques de pauvreté. Par mi les personnes les plus démunies, on rencontre beaucoup d’enfants et ce n’est pas un bon départ dans la vie. Il faut donc décharger fiscalement les familles, étudier la question des PC familiales selon le modèle tessinois et continuer d’améliorer les allocations familiales.

 

Maître mot pour la santé: qualité. Améliorer la qualité de l’accueil et des soins. Nous devons disposer de toutes les spécialités médicales en suffisance. Nous devons travailler en réseau avec les grands hôpitaux. Le modèle jurassien est intéressant, qui consiste à faire venir des médecins des grands hôpitaux pour des interventions dans le Jura.

 

  1. 4.    Formation et culture

 

C’est un des domaines qui m’intéresse le plus. Je suis à la commission de la science et de la culture à la Confédération et j’ai donc eu l’occasion de me pencher sur tous les grands dossiers de ce domaine.

 

Là aussi, nous avons un potentiel, avec une université, l’arrivée de l’EPFL à Neuchâtel qui est en train de se concrétiser, M. Aebischer l’a évoqué dans son discours de fin d’année scolaire début octobre à Lausanne, une HES avec des possibilités de formation qui correspondent bien à l’histoire de la région et à ses besoins. Nous devons essentiellement trouver notre place dans le paysage suisse des hautes écoles qui vit actuellement une période de bouleversement. Trouver notre place dans le réseau des universités et offrir à Neuchâtel des filières qui correspondent à notre histoire et que nous pouvons assumer mieux qu’ailleurs. Trouver notre place à l’intérieur de la HES-SO et nous savons que là rien n’est acquis à l’heure actuelle. La HE-Arc dispose d’une place plutôt inconfortable dans la HES-SO. C’est une sorte d’excroissance ou de verrue que la Confédération voudrait bien voir disparaître au profit d’une intégration par domaine. Il y aura à négocier pour conserver notre pouvoir de décision et notre spécificité à l’intérieur de la HES-SO et pour voir jusqu’où nous pouvons aller dans l’intégration par domaine.

 

En matière de culture, j’ai pour principe de soutenir au maximum la création et notre canton est très créatif, de donner sa chance à chacun et d’éviter ce que l’on pourrait appeler la culture d’Etat, c’est-à-dire un Etat qui s’érige en juge de ce qui est bien et de ce qui ne l’est pas. Il faut exiger un bon niveau de qualité et de professionnalisme, mais il faut laisser aussi une place importante à la découverte et à la création.

 

  1. 5.    Aménagement du territoire

 

Poursuivre la réflexion qui a été lancée dans le domaine des fusions de communes. Celles-ci ont du moins l’avantage que l’on peut réfléchir à l’utilisation du territoire de manière globale et que l’on peut organiser les zones industrielles et les zones de protection de manière beaucoup plus rationnelle et avec beaucoup plus de liberté et de possibilités de répondre à la demande, en particulier dans le domaine industriel et pour les grandes surfaces, surfaces que les petites communes ne peuvent jamais mettre à disposition.

 

Il faut aussi continuer la réflexion sur les grandes zones de protection de la nature, comme les parcs naturels régionaux et leur permettre de prendre leur envol. Il y aura certainement une réflexion à mener pour la fusion de nos deux parcs de Chasseral et du Doubs, car il n’est pas pensable que la confédération leur donne deux statuts de parcs à une distance si proche.

 

  1. 6.    Situation du canton en Suisse

 

On dit souvent que le canton de Neuchâtel est périphérique, mais l’est-il tant que ça ? Nous sommes à moins d’une heure de Berne, à moins d’une heure de l’Arc lémanique et nous faisons encore partie du plateau, du moins partiellement. Cessons donc de nous considérer comme périphérique et prenons notre place sur le plateau. Les transports sont maintenant excellents et ce n’est plus un problème de faire Lausanne – Neuchâtel.

 

 

  1. 7.    Situation du canton en Europe et coopération transfrontalière

 

Il en va de même de notre situation en Europe. Nous avons la chance de nous trouver tout près de la frontière et de pouvoir faire des projets en partenariat avec la France. Profitons-en ! Nous avons des outils. Il faut suivre et avancer. La France est intéressée par ces projets et nous avons déjà résolu une partie des projets que nous avions lancé. Nous avons lancé des ponts sur le Doubs, au sens propre comme au sens figuré. N’oublions jamais que les frontières ne sont plus ce qu’elles étaient. Elles ne sont plus étanches et nous n’avons aucune raison de nous y arrêter. Il faut réfléchir région au sens large et inclure dans cette réflexion le pays horloger par exemple.

 

 

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