Pouvoir d’achat

Qu’est-ce qui pèse le plus sur le budget des ménages, et en particulier sur les budgets des familles, les budgets les plus serrés, ceux dont nous nous préoccupons le plus ?

Le premier point, c’est bien sûr l’entretien, soit la nourriture, les vêtements, les objets de toilette, ce qu’on pourrait appeler les besoins de base.

Ensuite, c’est le loyer, souvent très élevé par rapport au budget, en particulier sur le Littoral neuchâtelois et en ville de Neuchâtel, où il y a une crise du logement depuis des années déjà.

Ensuite, il faut parler des assurances maladie et des frais médicaux. Là, ce sont surtout les familles qui ont plusieurs enfants adultes encore aux études qui subissent les charges les plus lourdes, puisque les jeunes en formation paient souvent plein tarif pour les primes. Ca peut avoir une influence très importante sur l’argent disponible, en particulier pour les familles de la classe moyenne, qui ne disposent d’aucune aide, mais dont le budget n’est pas très aisé. Avec trois enfants adultes aux études, ça représente plus de 1200.- par mois pour les primes, plus les franchises et les participations.

Enfin, il peut y avoir des impôts plus ou moins élevés et une voiture, souvent considérée comme indispensable, et qui pèse de tout sont poids sur le budget familial.

Dans ces conditions, les prestations des assurances sociales jouent un rôle important, puisqu’elles assurent les revenus de base pour une part importante de la population. Je parle en particulier des principales, de l’AI, de l’AC, de l’AVS, de la LPP, qui assurent des revenus, et de l’Amal, qui fournit des prestations seulement. On peut y ajouter encore pour notre canton, les subsides de l’assurance maladie et les prestations complémentaires.

Et pourtant, les assurances sont toujours plus chères et leurs prestations ont tendance depuis quelques années à baisser régulièrement. Chaque modification va plutôt vers une augmentation des coûts et une diminution des sommes distribuées.

Tout n’est pas entièrement noire. Nous avons pu faire deux avancées très importantes dans le cadre de la politique familiale : l’assurance maternité et l’harmonisation des allocations familiales. Ce sont deux outils importants pour les jeunes familles, qui peuvent améliorer un peu le quotidien. Deux améliorations aussi dans le cadre de l’AI : le doublement de l’allocation d’impotent, qui paie les frais dus à la maladie aux personnes très gravement handicapées et les mesures de réinsertion professionnelle, qui permettent un peu plus d’aide à la formation et à l’intégration professionnelle des personnes handicapées.

Pour les autres assurances, malheureusement, le paysage n’est pas aussi riant.

Pour l’AI, la 5ème révision a amené des mesures d’économie très lourdes de conséquences pour les personnes handicapées, soit la suppression des rentes de conjoints, qui tenait compte du fait qu’on était deux dans un ménage, et non pas seul. Ca représente la suppression de plusieurs centaines de francs par mois. La suppression du supplément de carrière, soit la suppression de l’augmentation de la rente avec l’âge de l’assuré. Aujourd’hui une personne handicapée de naissance restera toute sa vie au revenu minimal.

L’AC est aussi en discussion maintenant. Le projet qui doit être présenté au Parlement prévoit une diminution importante du nombre de journées indemnisées et diverses autres mesures d’économie.

L’AVS : un projet est aussi au Parlement, la 11ème révision bis, et prévoit un passage de l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans et une adaptation des rentes à condition que l’AVS dispose de réserves importantes.

La LPP a subi plusieurs attaques très graves. La dernière, la diminution du taux de conversion à 6,4% représente une diminution des rentes LPP de plus de 10% en quelques années. Il y a aussi eu une diminution du rendement de référence. Il était traditionnellement à 4%. Il tourne actuellement autour des 2%. Ca fait une différence considérable pour les retraités.

On peut y ajouter l’Amal, dont les primes augmentent régulièrement chaque année. On nous annonce maintenant une augmentation de 10% pour l’année prochaine, alors que les revenus n’augmentent pas de la même manière. Les patients doivent en outre prendre en charge des franchises plus importantes et il y a un projet aussi pour augmenter les participations de 10 à 20%. Ce sont autant de charges supplémentaires que doivent assumer les familles et les rentiers, sans que leur revenus augmentent dans la même mesure.

Si on y ajoute des mesures cantonales, comme celles qui ont été prises durant la dernière législature, soit une réduction des subsides pour l’assurance maladie et une diminution de l’argent de poche fourni par les prestations complémentaires pour les personnes qui vivent en homes et foyers et on sera obligé de constater que le pouvoir d’achat de nos concitoyens est mis à rude épreuve.

Or nous savons que le pouvoir d’achat, c’est la consommation, Et que dans une période de crise comme celle que nous sommes en train de vivre relancer la consommation, c’est une manière de limiter les dégâts. Nous devons donc être particulièrement attentifs à maintenir le pouvoir d’achat de nos concitoyens et en particulier le pouvoir d’achat des personnes dont les revenus sont les plus faibles, et cela parce que nous savons que ces personnes ne sont pas en mesure d’économiser et qu’elles vont donc consommer la totalité de leur revenu supplémentaire.

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