Comment parvenir à un équilibre cantonal?

L’équilibre entre les développements des différentes parties du canton doit être assuré. C’est une réflexion qu’il faut mener de manière approfondie. Je sais que le Conseil d’Etat actuel a essayé de tenir compte des intérêts du haut du canton, mais qu’il s’est heurté à des résistances très vives dans le bas et peut-être aussi à certaines difficultés de certains collègues du Conseil d’Etat. Je pense en particulier à la fameuse initiative Häberli pour l’hôpital, qui nous complique sérieusement la vie et aux difficultés rencontrées avec nos partenaires jurassiens pour la HE-Arc.

Je pense que c’est très heureux qu’un groupe de travail ait pu se réunir à plusieurs reprises et élaborer une feuille de route, parce que cette feuille de route pose un certain nombre de projets sur le papier. Je ne sais pas si tous ces projets pourront être réalisés, mais au moins, la réflexion a commencé. Elle doit être continuée.

Avec le RUN, nous voulons nous aussi penser notre canton comme un projet d’agglomération. C’est seulement si nous devenons une vraie agglomération de 120’000 habitants que nous pourrons avoir le pou voir d’attraction nécessaire à devenir un pôle de développement régional. Mais pour devenir une véritable agglomération, un pôle régional, nous devons développer nos réseaux de transports. Il faut qu’il n’y ait plus aucun obstacle pour aller étudier à Neuchâtel ou à La Chaux-de-Fonds, ou pour aller travailler à Neuchâtel ou au Locle.

Pour cela, évidemment, il faut réaliser le Transrun au plus tôt, c’est l’épine dorsale de notre réseau urbain, mais ça ne doit évidemment pas être notre seule préoccupation. Nous devons de manière générale améliorer nos liaisons en direction du Plateau, du Jura et de la Franch-Comté. Il faut améliorer le matériel roulant, la rapidité et les cadences.

Il y a déjà une amélioration en direction de Berne, dont je profite souvent et une amélioration entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds, dont il faudra voir si elle permet de faire augmenter la fréquentation. Un des problèmes principaux sera certainement de relier le haut du canton à Val-de-Travers.

Il faut faire vivre les gares et éviter qu’on ne les abandonne. Il faut en faire des lieux de vie, des centres urbains. C’est en voie d’être réalisé à Neuchâtel, où le quartier de la gare reprend vie. Ce sera plus facile à La Chaux-de-Fonds où l’on est déjà au centre ville. On ne peut que souhaiter que le projet gare de La Chaux-de-Fonds ne prenne pas de retard et que l’ascenseur du Locle soit réalisé rapidement.

Les routes peuvent aussi être améliorées, en particulier sur l’axe La Chaux-de-Fonds – Le Locle – Besançon et le contournement de La Chaux-de-Fonds par l’est.

Les transports sont déterminants pour la création d’un pôle unique, mais en attendant que tout soit fait, il faut aussi développer d’autres éléments importants pour les Montagnes.

En matière de formation, bien sûr, il faudra penser en profondeur la répartition des écoles et regrouper dans toute la mesure du possible les formations techniques dans les Montagnes où elles ont toujours été et où elles sont en synergie avec le tissu industriel.

En matière de santé, la question a déjà été largement débattue et nous sommes tous d’accord pour dire qu’il doit y avoir un équilibre des missions au niveau hospitalier et qu’il faut s’attacher, dans toute la mesure des compétences cantonales, à assurer une certaine proximité des soins et une répartition équitable des offres de soins, aussi privées, dans les Montagnes et le Val-de-Travers, en particulier en ce qui concerne la répartition des autorisations d’ouverture de cabinets médicaux.

En matière de tourisme, il faut évidemment utiliser au maximum notre image de pôle horloger et notre candidature UNESCO pour nous profiler avec une image positive, mais il faut aussi savoir que les personnes de l’extérieur ne nous perçoivent pas de cette manière, et que les touristes viennent dans le Jura non pas pour le patrimoine horloger, mais pour le patrimoine naturel. Nous avons une carte importante à jouer avec le Parc naturel régional du Doubs et nous devons lui permettre de décoller.

En matière culturelle, nous avons une bonne densité, mais un risque important de perdre nos créateurs si nous n’arrivons pas à leur fournir suffisamment de public.

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