Quelques éléments de politique cantonale

Une place en Suisse et en Europe

Considérer le canton de Neuchâtel dans l’ensemble de son réseau : Plateau – Arc lémanique – Franche-Comté et comme un pôle de développement régional urbain (une seule agglomération) : adapter les transports, créer les conditions attractives pour l’industrie, les écoles, la culture.

Améliorer la collaboration intercantonale, d’ailleurs induite par la RPT. Les tâches qui reviennent aux cantons doivent être coordonnées.

Un réexamen des rôles

Repenser le rôle des communes et des régions et leurs relations avec l’Etat dans l’optique du RUN. Avec ou sans fusions, il faut accélérer les collaborations et la répartition des tâches de manière judicieuse, pour atteindre le niveau de qualité que nous visons dans le service aux citoyen.

La collaboration avec les organismes non étatiques doit se faire sur la base de mandat de prestations, qui fixent les prestations que l’Etat achète, fixe la contre-prestation de l’Etat et établit des critères de contrôle de la qualité.

Des finances saines

Continuer l’assainissement des finances de l’Etat : redéfinir les missions, supprimer les missions qui ne sont plus indispensables, réduire la masse salariale par des départs à la retraite non compensés, améliorer la collaboration à l’intérieur de l’administration (décloisonner).

Améliorer le rendement de l’impôt, en s’assurant que tous ceux qui doivent payer des impôts en paient effectivement (lutte contre la fraude fiscale) et attirer des contribuables en améliorant l’image fiscale du canton.

Desserrer l’étau sur les plus démunis en permettant des rééchelonnements des paiements dans les situations de vie difficiles.

La politique financière est déterminée par les instruments de maîtrise des finances entrés en vigueur le 1.1.05. Le frein à l’endettement limite tant l’excédent de charges du compte de fonctionnement que le montant des investissements nets, par le biais du degré d’autofinancement. Les budgets 2006 et 2007 ne peuvent présenter un excédent de charges supérieur à 3% des revenus hors subventions à redistribuer et imputations internes, ni un degré d’autofinancement des investissements inférieur à 60%. Dès 2008, les valeurs limites seront de 2% pour l’excédent de charges et de 70% pour le degré d’autofinancement des investissements.

Si ces valeurs limites ne sont pas respectées, le Grand Conseil peut adopter le budget, à la majorité des 3/5 de ses membres, s’il adopte simultanément une augmentation appropriée du coefficient de l’impôt cantonal direct dû par les personnes physiques.

Les lois et décrets qui entraînent de nouvelles dépenses importantes (plus de 5 millions pour une dépense unique), une diminution ou une augmentation des recettes fiscales de plus de 5 millions de francs par année, doivent être votés à la majorité de 3/5 des membres du Grand Conseil.

Une économie durable

Créer les conditions de l’émergence d’une économie durable par l’élaboration d’un agenda 21 et sa mise en application, tant au niveau de l’économie, de la société que de l’écologie.

Créer les conditions cadre permettant de développer un pôle d’importance internationale, notamment en développant des synergies entre les institutions qui  sont engagées dans l’enseignement, la recherche et le développement dans les domaines des microtechniques, nanotechnologies, horlogerie, biomédical, électronique et spatial (Université, EPFL, HE-Arc, IMT, CSEM, Observatoire, NEODE). Université, EPFL et instituts de recherches doivent devenir les moteurs de l’innovation et de l’économie de demain.

L’économie de proximité est la base de notre tissu industriel : faciliter la création d’entreprises, favoriser la formation duale, revaloriser les métiers manuels, permettre d’atteindre un haut niveau de qualité par les possibilités offertes sur place par la HE-Arc en synergie avec les entreprises et par la formation continue.

Les conventions collectives de travail doivent devenir la règle, en particulier dans les professions actuellement mal protégées, comme l’hôtellerie-restauration et la vente. Les travailleurs pauvres doivent disparaître au profit de conditions de travail décentes. La lutte contre le travail au noir doit s’intensifier.

Les résultats de la promotion économique doivent être évalués régulièrement.

Le tourisme doit être repensé en fonction des forces et des faiblesses que nous avons. En particulier le tourisme de conférence ne doit pas rester le seul symbole de Neuchâtel, alors que selon les sondages, les gens viennent à Neuchâtel essentiellement pour ses paysages et sa verdure. Les parcs naturels régionaux doivent promouvoir une image innovatrice de Neuchâtel et canaliser le tourisme jurassien.

Enseignement et formation

Profiler l’université de Neuchâtel dans le paysage suisse des hautes écoles. Faire fructifier le partenariat avec l’EPFL. Mettre en réseau les hautes écoles et les instituts de recherches et de développement et faire de Neuchâtel une référence en matière de microtechniques et de nanotechnologie.

Consolider la position de la HE-Arc dans la HES-SO, évaluer le problème des filières sous-critiques. Dans la mesure du possible accroître le nombre d’étudiants. Diminuer le nombre de sites d’enseignement.

Rationaliser le niveau ES en une ou deux unités.

Mettre en place un système de formation continue répondant aux besoins des entreprises et des services.

La cohésion sociale

La cohésion sociale est aujourd’hui un vrai défi, à l’heure où la distance se creuse entre bien munis et démunis, entre Suisses et étrangers, entre Haut et Bas du canton. Dans le premier cas, il faut une politique sociale, axée sur l’aide aux plus démunis (bénéficiaires de l’aide sociale, chômeurs, personnes handicapées, familles monoparentales) en particulier en matière d’intégration professionnelle, d’aides publiques et de fiscalité. Dans le deuxième cas, il faut une politique d’intégration des communautés étrangères (reconnaissance des communautés, intégration dans les quartiers, éviter la formation de ghettos, intégration scolaire et professionnelle) et la continuation des efforts en faveur de l’éligibilité au niveau cantonal. Dans le troisième cas, il faut continuer le dialogue avec les villes du Haut, veiller à l’équilibre des investissements cantonaux et à une bonne répartition des infrastructures (rail et routes, réseaux de soins, formation).

Une des solutions en ce qui concerne les difficultés entre le Haut et le Base du canton, entre l’agglomération et les régions périphériques, c’est bien sûr le passage au RUN et la construction du Transrun. Le RUN comme nouveau moyen de collaboration entre les communes et le Transrun comme épine dorsale des transports de l’agglomération neuchâteloise. Avec le Transrun, ce n’est plus un problème d’habiter, d’étudier ou de travailler dans le Haut ou le Bas.

Dans la cohésion sociale, on peut aussi parler de la politique de l’égalité. On le voit, la discrimination est encore assez forte au niveau politique (30% des candidats, 25% des élus) et au niveau administratif, trop peu de postes de cadres occupés par des femmes, trop peu de nominations lors de la dernière législature, démantèlement du Bureau de l’égalité.

Le social

La crise qui s’annonce va faire perdre leur emploi à des milliers de travailleurs. Il faut mettre en place des outils qui permettent de limiter les dégâts humains, de conserver l’employabilité des travailleurs, de manière à ce qu’ils soient prêts au moment du redémarrage, et mettre à profit les mois de crise pour améliorer les compétences par la formation continue. L’allongement de la durée des RHT est une excellente mesure. Les prestations du chômage ne doivent pas être réduites et les ateliers d’insertion doivent être multipliés.

Les mesure d’insertion professionnelle des jeunes à l’aide sociale doivent être poursuivies.

La réorganisation due à la RPT devrait occuper le domaine AI pendant une bonne partie de la prochaine législature. Il s’agira de trouver un nouveau mode de fonctionnement des grandes institutions comme les Perce-Neige. Le défi est aussi grand qu’il l’a été pour HNE. L’intégration des personnes handicapées au niveau scolaire, professionnel et dans la vie de tous les jours.

La santé

Il n’y aura pas de médecine à deux vitesses, ni en ce qui concerne les soins aux personnes démunies, ni en ce qui concerne la desserte des régions périphériques.

Les missions de l’HNE doivent être équilibrées entre les deux pôles principaux.

La psychiatrie doit être restructurée et l’ambulatoire renforcé.

Les primes neuchâteloises sont parmi les plus élevées. Les efforts en matière de maîtrise des coûts doivent continuer.

NOMAD doit permettre de diminuer l’accueil institutionnel et de réduire le nombre de lits.

Environnement

Viser l’autonomie énergétique du canton à long terme. Investir massivement dans les économies d’énergie dans le bâtiment et en particulier dans les bâtiments publics. Investir dans la reconversion énergétique et les énergies renouvelables. Neuchâtel doit se profiler comme un centre de référence en matière d’énergies renouvelables, en particulier avec ses nouvelles chaires en photovoltaïque et tout son savoir-faire dans ce domaine et en géothermie. Ne pas oublier le grand potentiel des centrales de chauffage à distance au bois. Nous avons encore un potentiel dans ce domaine.

Travailler main dans la main avec la Confédération et son nouveau programme d’énergie dans le bâtiment et d’énergies renouvelables, élaboré dans le cadre du plan de stabilisation conjoncturelle et avec les communes et leurs services de l’énergie qui sont déjà très performants. Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds sont toutes deux des cités de l’énergie depuis de nombreuses années.

La culture

La culture est l’expression de notre identité. Elle doit permettre une identification à l’intérieur du canton et pouvoir rayonner au-delà de nos frontières. Le rôle de l’Etat est de donner sa chance à tout un chacun (politique de l’arrosoir) et de soutenir plus particulièrement quelques événements qui peuvent avoir un rayonnement au-delà de nos frontières (cible). Il faut bien sûr laisser une place de choix à la création et à la découverte.

Le sport

Soutien aux activités sportives populaires, dans un but de promotion de la santé et de prévention des maladies et de l’obésité. Privilégier le sport populaire par rapport au sport d’élite, qui doit trouver son soutien dans le domaine privé.

 

 

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