Quelques éléments essentiels à défendre dans le cadre de la campagne au Conseil d’Etat neuchâtelois

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La liste de gauche pour le 2ème tour des élections au Conseil d’Etat: avec Fernand Cuche et Jean Studer

La santé

HNE

Il n’y aura pas de médecine à deux vitesses, ni en ce qui concerne les soins aux personnes démunies, ni en ce qui concerne la desserte des régions périphériques.

Les missions de l’HNE doivent être équilibrées entre les deux pôles principaux, équilibrées, cela ne veut pas dire pareilles, ça ne veut pas dire que l’on doive tolérer des doublons coûteux.

Je vois deux domaines en particulier où l’on doit être attentif : ce sont d’une part, les équipements de pointe, qui ne doivent en aucun cas se multiplier dans le canton. Quand on a acheté un appareil coûteux, on veut le rentabiliser et on multiplie les examens inutiles ou peu utiles pour pouvoir le rentabiliser au frais de l’assurance maladie, laquelle ne peut rien faire d’autre qu’augmenter les primes des assurés… C’est une des causes de l’explosion des coûts de la santé. Nous devons particulièrement veiller à éviter le double équipement.

Ce sont d’autres part les services d’urgence, qui nécessitent une organisation coûteuse, car il doit toujours y avoir une équipe de piquet.

En ce qui concerne les différents services, qui ne doivent pas se trouver dans toutes les régions du canton, il doit y avoir une répartition territoriale des missions. Le Conseil d’Etat l’avait bien compris quand il a commencé à fixer les missions des divers hôpitaux. Mais aujourd’hui, plusieurs initiatives populaires remettent en cause les décisions qui ont été prises et nous ne pouvons pas les ignorer. Comme elles ne sont pas forcément cohérentes entre elles, il me paraîtrait intéressant de réunir toutes les personnes concernées autour d’une table et de tenter de trouver un consensus entre les désirs de tous nos concitoyens et les réalités financières et structurelles de l’Hôpital neuchâtelois.

Bien sûr, si l’on veut une répartition territoriale, on ne peut pas ignorer la problématique des transports. Il doit être facile et rapide de se déplacer entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds, ainsi que de relier les vallées.

 

Si l’on veut éviter que des régions rurales deviennent véritablement périphérique, il faut aussi donner au canton une compétence en ce qui concerne l’ouverture de nouveaux cabinets médicaux. Il faut que le canton ait la possibilité de dire qu’il y a pléthore de médecin en ville et que les nouveaux médecins doivent s’installer à la campagne. C’est toute la problématique du gel des admissions et de la liberté de contracter, du projet que nous essayons maintenant de mettre en place, dit de la CDS et de la FMH, qui prévoit cette compétence pour les cantons et permettrait ainsi d’équilibrer aussi l’offre médicale en cabinet privé.

La psychiatrie doit être restructurée aussi. Elle est en voie de l’être et l’ambulatoire doit être renforcé, car les malades psychiques nécessitent souvent un suivi important pour pouvoir guérir ou se maintenir, mais peuvent vivre, et même doivent vivre dans la société. Le développement de l’ambulatoire permettrait très certainement de diminuer le nombre de lits, car il permettrait de diminuer le nombre de rechutes.

 

Les primes neuchâteloises sont parmi les plus élevées. Les efforts en matière de maîtrise des coûts doivent continuer. Mais nous devons aussi avoir un droit de regard sur les réserves qui sont constituées dans notre canton, car elles participent aussi à l’accroissement des primes. Nous devons aussi continuer à subventionner les primes pour toutes les personnes qui sont en difficultés. Le canton a dû éponger une sommes considérable d’arriérés de primes non payées, 14,5 millions si mes souvenirs sont bons. Mieux vaut intervenir en amont, plutôt qu’en aval, quand la famille ne peut plus payer ses primes.

Il faut aussi en finir avec les suspensions de prestations pour primes non payées. C’est un scandale. Les assureurs se permettent de ne pas rembourser les professionnels de la santé quand les assurés ne peuvent plus payer les primes. Or les primes impayées ne représentaient que 400 millions sur les 20 milliards de primes payées dans notre pays en 2006, soit une somme très raisonnable et qui fait totalement partie du risque de n’importe quel fournisseur de prestations. Mais bien sûr les assureurs veulent rester privés, encaisser les primes, constituer des réserves considérables et ne pas faire face à leur risque de privé. Ils veulent que ce soit l’Etat qui assume les risques normaux d’une industrie privée. Cela doit changer au niveau fédéral ou alors, si on étatise les risques, étatisons aussi les primes et les caisses ! La caisse unique me paraîtrait être un système beaucoup plus rationnel et transparent, et très certainement beaucoup moins cher, car on économiserait sur les coûts de la publicité et les coûts administratifs considérables occasionnés par les changements continuels de caisse.

NOMAD doit permettre de diminuer l’accueil institutionnel et de réduire le nombre de lits.

 

 

 

 

 

 

 

Le social

La crise qui s’annonce va faire perdre leur emploi à des milliers de travailleurs. Nous en sommes déjà aujourd’hui à 4000 personnes sans emploi, dans notre canton, soit 4,6% de taux de chômage, et autant de personnes en chômage partiel.

Il faut mettre en place des outils qui permettent de limiter les dégâts humains. Dans tous les cas possible où c’est possible, il faut préférer le chômage partiel au chômage total, car il permet de conserver l’employabilité des travailleurs. Les employés restent à la disposition des entreprises et leur savoir-faire n’est pas perdu pour l’entreprise. Ils peuvent en outre mettre à profit les heures non travaillées pour suivre des cours de perfectionnement, de manière à ce qu’ils soient prêts au moment du redémarrage. L’allongement de la durée des RHT, qui vient d’être décidé par la Confédération, est une excellente mesure. Les prestations du chômage ne doivent pas être réduites et les ateliers d’insertion doivent être multipliés. Nous ne devons donc pas entrer en matière sur la révision de la Loi sur le chômage, dans la mesure où elle prévoit des diminutions de prestations et en particulier une réduction de l’aide fédérale aux ateliers de réinsertion. Or les mesures de réinsertion sont des outils fondamentaux dans les périodes économiques troublées.

Il ne faut pas oublier que dans un an, un certain nombre de personnes vont se retrouver en fin de droit et qu’elles risquent de se retrouver à l’aide sociale, si on ne peut les réinsérer dans cet intervalle. Or l’aide sociale coûte au canton et aux communes et doit être évitée à tout prix. Non seulement à cause de son coût, mais aussi parce qu’elle ne permet pas de maintenir l’employabilité des personnes. On l’avait déjà observé dans le cadre de la révision de l’AI : une personne qui se trouve à l’aide sociale depuis un certain temps a de moins en moins de chances de se réinsérer. Une personne qui perd confiance en elle, en sa capacité de travailler et de gagner sa vie, qui ne croit plus en sa dignité, ce sont des dégâts humains irréparables. Il faut donc maintenir suffisamment d’ateliers de réinsertion pour pouvoir prendre en charge toutes les personnes qui en auront besoin dans quelques mois.

 

Les mesure d’insertion professionnelle des jeunes à l’aide sociale doivent être poursuivies. J’ai lu des critiques de la droite, qui estimaient que les objectifs de réinsertion des jeunes n’avaient pas été atteints. C’est une juste observation. Il est très difficile de sortir des jeunes de l’aide sociale, parce que ce sont déjà des jeunes qui ont cessé d’avoir confiance en l’avenir. Ca prend du temps, de leur redonner confiance, de l’envie de se prendre en charge et finalement d’acquérir une formation.

Mais il faut aussi savoir que ces jeunes ne sont pas à l’aide sociale par hasard. Bien sûr, il y a des jeunes abandonnés ou dont les parents ont des situations trop précaires pour pouvoir les assumer. Ces jeunes-là vont rester à l’aide sociale le temps de terminer leurs études. Les autres sont cassés par la vie, des enfants abandonnés, maltraités, battus, violés, en rupture, qui n’attendent plus rien des adultes et de la société. Pour leur redonner goût à la vie, ça nécessite plus que de bonnes paroles ! Et les affamer en leur coupant les vivres, ne me semble pas être une solution digne d’intérêt. Il faut investir beaucoup, mais chaque vie, chaque personne en vaut la peine.

La réorganisation due à la RPT devrait occuper le domaine AI pendant une bonne partie de la prochaine législature. Il s’agira de trouver un nouveau mode de fonctionnement des grandes institutions comme les Perce-Neige. Nous avons déjà une situation assez cohérente dans notre canton, puisqu’une seule fondation assure la prise en charge de la plus grande partie du domaine de l’AI. Il y a quelques petites institutions autonomes et des organisations d’aide telle que celle que je dirige. Les organisations comme Pro Infirmis, dont le but est l’aide à la personne handicapée et le maintien de l’autonomie restent du ressort essentiel de la Confédération.

En revanche, les institutions passent au niveau cantonal et les institutions pour adultes et pour enfants doivent être séparées, les enfants étant désormais considérés comme des écoliers avec des besoins particuliers. Ils doivent donc passer au DECS. Se posera la question de l’intégration des enfants handicapés dans les écoles ordinaires et la mise en place des mesures de soutien nécessaires à chaque enfant. On peut prévoir qu’il y aura un continuum plus régulier que maintenant entre les besoins des enfants en difficultés et des enfants pris en charge par l’AI. L’organisation de cette prise en charge scolaire et du soutien nécessaire reste encore à mettre en place. C’est aussi le rôle des enseignants et des éducateurs qui va changer. Une collaboration plus étroite sera nécessaire entre ces deux professions.

La gestion des institutions et organisations privées du domaine du social devrait à l’avenir se faire non plus par des subventions couvrant les déficits, mais avec des mandats de prestations décrivant les prestations rétribuées par l’Etat, celles qui lui sont dévolues par la loi, et laissant les prestations supplémentaires que ces institutions et organisations peuvent offrir à des financements privés. Les mandats de prestations devraient être accompagnés d’outils de gestion de la qualité et de contrôle.

Le nombre de places de crèche a été considérablement augmenté ces dernières années. Cependant, le mode de financement et l’accroissement de la qualité, que nous avons voulue, n’a pas toujours été accepté. Je ne transigerai pas sur la qualité de l’accueil. Ce sont de nos enfants qu’il s’agit et ils doivent être pris en charge par des professionnels qui sont capables de veiller correctement sur leur éducation et sur leur santé.

Il faut augmenter encore le nombre de places. Nous ne sommes pas encore en surcapacité et nous pouvons réexaminer le système de financement, par exemple par les bons d’accueil. Je sais que ça a été discuté dans notre canton aussi. Ca l’est aussi au niveau fédéral.

Le fait d’avoir des enfants et le fait de divorcer sont les risques principaux de pauvreté aujourd’hui. C’est donc dans ce domaine que nous devons concentrer notre travail de lutte contre la pauvreté. Nous avons quelques outils de politique familiale pour le faire. Je pense en particulier à l’augmentation des allocations familiales, aux déductions pour enfants sur la taxation fiscale, deux choses qui ont déjà été réalisées par le précédent gouvernement, mais il me semble aussi utile d’étudier l’opportunité de mettre en place des PC familiales pour les familles qui vivent dans la précarité. Ce sont les enfants, en Suisse, qui paient le plus lourd tribut à la précarité et ce n’est pas une bonne chose pour l’avenir que d’élever des enfants dans des difficultés financières trop grandes, qui risquent de les mettre au ban de la société, en les privant de loisirs, voire d’études.

Toutes les mesures de politique familiale peuvent améliorer la situation des familles et leur éviter la précarité. Je pense aussi à la facilitation du travail des jeunes mères, l’harmonisation des horaires scolaires, les écoles à horaires continu, la prise en charge extrascolaire, les congés parentaux en cas de maladie des enfants, etc. Tout ce qui permet à une jeune mère de concilier sa vie professionnelle avec sa vie familiale améliore la situation financière des jeunes familles et en particulier des familles monoparentales et fait donc partie de l’arsenal de lutte contre la pauvreté.

 

 

 

 

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