Questions électorales

 

 

090214

Le PS n’a pas la majorité tout seul. Il doit, et il veut, travailler au Grand Conseil comme au Conseil d’Etat, avec ses partenaires de gauche. Le candidat qui a fait le meilleur score dans les trois partis de gauche, c’est Fernand Cuche, c’est donc avec lui que nous devons partir et que nous avons le plus de chance d’obtenir cette majorité.

F. Cuche est très mal sorti du premier tour

Pas aussi mal que vous le dites. En réalité, il est plutôt bien sorti, soit avec le double des voix des autres verts. Ca veut dire qu’il a été massivement rajouté sur d’autres listes, mais il ne l’a plus été suffisamment sur les listes de droite et à gauche. Ce n’est pas par défiance, c’est tout simplement parce que nous avions des listes complètes de 5 candidats et que le citoyen ne trace pas un membre de son parti pour rajouter un autre candidat, F. Cuche en l’occurrence. Je pense que la gauche lui fait toujours confiance. Il n’a pas démérité, a mené ses dossiers, terminé le projet de Transrun en particulier.

Pourquoi voulez-vous la majorité aussi au Conseil d’Etat ?

Il est extrêmement difficile de gouverner si l’on n’a pas la double majorité. C’est d’ailleurs très rare qu’on ne l’ait pas. En principe, on l’a toujours. Ce serait vraiment particulier de ne pas l’avoir. Si on est majoritaire au Grand Conseil et minoritaire au Conseil d’Etat, ça signifie pratiquement, que le Conseil d’Etat va faire des proposition plutôt de droite à un Parlement plutôt de gauche, qui ne voudra donc pas les accepter et qui renverra les propositions au Conseil d’Etat, en lui demandant de les modifier. Le Conseil d’Etat ne le voudra pas et on risque d’avoir un blocage total. Des rapports qui vont au Conseil d’Etat au Grand Conseil et vice-versa, sans qu’on puisse jamais se mettre d’accord. Ce serait très grave pour l’avenir de notre canton, car on ne pourrait plus faire les réformes nécessaires des institutions, ni faire une politique sociale, en faveur de la famille et des plus démunis. On ne fera pas une politique purement de droite non plus, parce que le Grand Conseil de la voterait jamais.

 

Vous aviez des candidats mieux placés

Oui, mais nous sommes dans une majoritaire à deux tours. Si le résultat du 1er tour était probant, on en ferait pas deux. C’est justement parce que les voix se modifient entre les deux tours qu’on en fait deux. On oblige les candidats à s’allier sur un programme commun. C’est le cas pour nous. Nous nous sommes alliés sur un programme commun de la gauche, en faveur des familles et des plus démunis. Ce n’est pas le cas de la droite. Le PLR part seul et ses résultats au second tour seront très proches des résultats au 1er tour. Ce qu’on doit examiner, ce n’est pas seulement les candidats qui ont fait le meilleur score au 1er tour, mais surtout ceux qui sont susceptibles de faire le meilleur score au 2ème tour. Et à gauche, c’est clairement Fernand Cuche qui répond à ce critère. C’est donc avec lui que nous devons partir.

Pourquoi partir à trois ?

Parce que nous sommes dans une élection majoritaire et que les voix que l’on donne à l’un ne sont pas données aux autres. Ca signifie que les candidats se font concurrence et qu’on risque d’en perdre deux. En outre, en partant à quatre, on donne le message que l’on veut quatre sièges, or ce n’est pas ce que nous voulons. Nous voulons un gouvernement de consensus avec trois et deux.

Pourquoi avez-vous pris ce 2ème siège au Conseil des Etats ?

Parce qu’un Parlement n’est pas un gouvernement et que chaque voix compte. Au Conseil des Etats, nous votons plusieurs fois par session à 20 contre 20. Si nous voulons faire une politique de gauche, nous devons être aussi nombreux que possible. D’ailleurs, au Conseil des Etats, le PS est très sous-représenté et devrait obtenir encore quelques sièges si on voulait que ça corresponde à sa force réelle.

Vous laissez tomber une femme…

C’est vrai. Garder la majorité au second tour nous oblige à renoncer à la candidature de deux femmes et d’un homme, comme nous avions renoncé, il y a quatre ans, à la candidature d’un homme. Nous sommes très fiers d’avoir pu mettre trois femmes au premier tour, alors que le PLR n’a pu en mettre aucune et nous sommes très fiers d’avoir une homme et une femme au deuxième tour, alors que le PLR n’a aucune femme. Le PS est de loin le parti qui intègre le plus de femmes. Parmi les élus au Grand Conseil, la moitié des femmes sont socialistes. 41% des socialistes sont des femmes. Le PLR n’en a que 17% et l’UDC, 7%. Vous voyez qu’ils ont encore du chemin à faire pour rattraper le PS sur ce point…

Qu’en pense Mme Lebel ?

Mme Lebel sait que nous devons nous allier avec notre gauche, si nous voulons avoir la majorité au Conseil d’Etat. Elle sait que nous ne pouvons pas avoir la majorité seuls et que nous avons besoin de nos alliés de gauche. Elle veut, elle aussi, que nous gardions la double majorité pour que nous puissions faire une politique de gauche, en faveur des familles et des plus démunis et pour le développement durable. Elle est certainement un peu déçue, mais elle sait aussi qu’il n’y avait pas d’autre possibilité.

Le PLR a choisi trois hommes du même parti

Oui, en effet, le PLR veut que ce soit le citoyen qui tranche entre ses candidats. Il n’a pas eu le courage de dire au troisième candidat de se retirer et il ne s’est pas rendu compte qu’il ne formait plus qu’un seul parti. C’est une stratégie dangereuse. Ca peut marcher, mais c’est une stratégie qu’on ne peut utiliser que si l’on n’a rien à perdre. Nous avons quelque chose à perdre et nous ne voulons donc pas faire ça. Nous avons gouverné ce canton, nous l’avons sorti des chiffres rouges, nous avons entamé des restructurations importantes, que les précédents gouvernements avaient bien trop tardé à faire. Nous ne voulons pas nous arrêter en route. Nous ne voulons pas de blocages continuels qui empêchent ce canton de s’adapter au 21ème siècle. Nous sommes un des cantons les moins performants du point de vue financier. Ces réformes sont urgentes. Dans une situation de blocage, on ne pourrait plus les mener. Il faut éviter à tout prix l’élection de trois PLR. Nous avons tout à perdre.

Un gouvernement de droite et un gouvernement de gauche, est-ce que ça fait une politique très différente ?

Sans aucun doute. Bien sûr, il y a toujours des dossiers sur lesquels tout le monde est d’accord, mais dans de nombreux domaines, la droite ne voit pas les enjeux du 21ème siècle. Je pense en particulier au développement durable et à la promotion des énergies renouvelables, à l’amélioration des transports publics, à la politique familiale, avec la conciliation entre la vie professionnelle et la vie familiale, à la promotion de la femme, à la réinsertion professionnelle des personnes en difficultés, et nous aurons beaucoup de personnes en difficultés, de personnes qui vont arriver en fin de droit au chômage, et à l’aide aux plus démunis.

 

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