Insieme

Mesdames, Messieurs,

Chers Amis,

Lorsqu’Insieme m’a demandé de marrainer le cinquantième anniversaire de l’association des parents d’enfants handicapés, j’ai tout de suite accepté, car c’est une association que je connais bien et qui fait un travail très important d’intégration des enfants handicapés et d’entraide au service des familles d’enfants mentalement handicapés.

Insieme veut dire ensemble, ensemble avec les enfants handicapés et pour les enfants handicapés. Je trouve que c’est un très beau nom, c’est aussi un nom qui témoigne de l’évolution que nous constatons dans le monde du handicap. Nous voulons aujourd’hui vivre ensemble et non plus prendre en charge dans un monde à part, dans des institutions, ou le moins possible, seulement quand c’est nécessaire.

Insieme défend les droits des personnes en situation de handicap mental. Elle fait aussi un travail important de sensibilisation du public et des autorités aux problèmes que rencontrent les familles d’enfants handicapés. Elle conseille et soutient les parents dans leur vie quotidienne, répond aux questions, les rassure sur l’avenir des enfants handicapés, les aide en offrant plusieurs services dont ils ont besoin, les accompagne dans certaines de leurs démarches.

L’association regroupe 200 membres actifs à Neuchâtel, mais elle peut compter sur le soutien de milliers de membres, sympathisants de la cause.

Insieme s’est beaucoup engagée dans le domaine de l’intégration des enfants handicapés. Et je n’hésite pas à dire que c’est grâce à l’engagement d’associations comme Insieme que cette idée de l’intégration a tellement progressé et qu’elle est devenue aujourd’hui une évidence au niveau politique. Ca n’a pas toujours été le cas.

Il faut voir d’où nous venons. Dans les années 60, quand l’AI a été créée, nos prédécesseurs ont cherché à organiser la prise en charge des personnes handicapées par des institutions, estimant que cette prise en charge était optimale, qu’elle était la plus à même d’assurer un bon suivi des personnes en situation de handicap. Il est vrai que nous avons alors fait de grands progrès, considéré la personne handicapée comme une personne à part entière et offert de nombreux services concourant au développement de son potentiel. Les personnes handicapées ont été mieux considérées et mieux soignées et leur espérance de vie a beaucoup augmenté, mais nous avons aussi créé deux sociétés parallèles, qui ne se rencontraient pas suffisamment souvent.  Les personnes handicapées se sont retrouvées enfermées dans des structures dont elles ne pouvaient pas facilement sortir.

C’était compter sans la volonté de vivre de manière autonome de certaines personnes handicapées, qui se sont battues pour faire reconnaître leur droit de vivre dans la société ordinaire, de partager le travail et les loisirs des gens ordinaires. C’est certainement quelquefois plus difficile, mais c’est la vie que désirent vivre nombre de personnes handicapées. Cette revendication a été portée aussi par Alexandre Jollien, par exemple, qui a mis en évidence les avantages de l’institutionnalisation, mais aussi ses défauts, dont le premier est de mener à une sorte d’exclusion des personnes handicapées. C’était sans compter sans la volonté de nombreux parents, qui veulent voir leurs enfants évoluer dans un monde aussi normal que possible.

Nous voulons aujourd’hui intégrer, maintenir la meilleure autonomie possible. Nous voulons intégrer dès l’âge scolaire, garder les enfants différents, ou comme on les appelle aujourd’hui, les écoliers à besoins particuliers, dans les classes ordinaires autant que faire se peut. C’est ce que prévoit la RPT, la nouvelle répartition des tâches entre la Confédération et les cantons et c’est ce que nous devrons organiser dans notre canton ces prochaines années, en accord avec le département de l’éducation.

Si nous en sommes là, c’est aussi grâce à Insieme qui s’est battue pour cela et a obtenu la reconnaissance du droit à l’intégration. Nous allons essayer d’intégrer dans les classes ordinaires tous les enfants qui pourront l’être ou qui désireront l’être. Ce ne sera pas facile. Il y aura certainement des résistances, des craintes, plus ou moins avouées. Ca nécessitera une formation et un soutien des enseignants, ça nécessitera aussi un accompagnement des classes pour que les enfants ordinaires acceptent et respectent les enfants différents, mais je pense que c’est une belle expérience humaine, qui ne peut qu’apporter beaucoup à ceux et celles qui la vivront.

Pour mettre en place la RPT, nous aurons besoin de la collaboration d’Insieme, qui est sur le terrain et sait bien ce qui est possible, ce qui est faisable, ce qui pose problème et ce que l’on peut organiser facilement.

Insieme, et les autres organisations qui défendent les personnes handicapées auront encore du travail. Nous ne sommes pas encore au bout de nos efforts pour la reconnaissance et l’intégration des personnes handicapées. Nous sommes en chemin. Cet anniversaire est une nouvelle occasion de rappeler ces choses importantes, d’organiser des manifestations communes où personnes handicapées et non handicapées peuvent se rencontrer, se parler, apprendre à se connaître, à se comprendre, à se respecter, des manifestations comme celle d’aujourd’hui.

Je suis heureuse aujourd’hui, de fêter avec vous ce bel anniversaire, ce jubilée. Insieme a 50 ans. C’est une belle association. Elle vit de la richesse humaine, de la générosité, de l’amour de chacun de ses membres pour ceux et celles qui sont différents. Je lui souhaite un bel avenir, fait de toutes ses qualités qu’elle sait faire rayonner. Je lui souhaite de continuer à répandre autour d’elle de la joie de vivre.

Bon anniversaire à Insieme !

 

 

brunch musical

dimanche 17 mai 2009 de 10h à 14h, Maison du Peuple, rue de la Serre 68, à La Chaux-de-Fonds

Pour lancer les manifestations du 50ème, notre association organise un brunch musical où tout un chacun est invité. Des groupes aussi divers que Razzmatazz, Les Copains d’Alors, la Fanfare de Perreux et la Boîte à Frappe, se produiront durant cette journée.

 

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