75ème anniversaire de l’Amicale neuchâteloise du Génie

Allocution de Mme Gisèle Ory,

Conseillère d’Etat et cheffe du DSAS

 

Messieurs les vices-présidents,

Messieurs les membres du comité,

Messieurs les membres des sociétés amies vaudoises et françaises,

Mesdames, Messieurs,

Je me réjouis d’être parmi vous aujourd’hui et je vous remercie de votre aimable invitation à l’occasion du 75ème anniversaire de l’Amicale Neuchâteloise du Génie.

Malgré son âge respectable, je constate avec joie que cette septuagénaire n’a pas pris une ride! Preuve en sont la présence nombreuse de ses membres aujourd’hui et toute l’énergie et le dynamisme que vous déployez pour la maintenir en forme.

Il y a une semaine précisément avait lieu la commémoration du 65ème anniversaire du débarquement allié en Normandie. J’aimerais donc tout particulièrement rendre hommage aujourd’hui à ceux d’entre vous qui ont connu ces années difficiles, pour certains, la Mob, à vous, Messieurs, qui avez donné votre énergie, votre force pour défendre les frontières suisses et faire perdurer la paix dans notre pays.

Vous avez permis à la Suisse de rester fidèle aux fondements même de sa Constitution, soit le renforcement de « la liberté, la démocratie, l’indépendance et la paix dans un esprit de solidarité et d’ouverture au monde » (Préambule Cst fédérale).

A travers l’Amicale neuchâteloise du génie, vous êtes notre mémoire vivante. Comme l’a dit le Président américain Barack Obama lors de la commémoration du débarquement le 6 juin dernier, « Nous ne pouvons, nous ne devons pas oublier ».

Oui, il est de notre devoir, à nous, Autorités politiques, de faire perdurer cette mémoire. Pour que, jamais plus, la Suisse, l’Europe, le monde, ne revive cette tragédie. Pour que chaque citoyenne, chaque citoyen, quelles que soient ses convictions politiques, ses croyances religieuses, son appartenance culturelle ou son origine, puisse vivre libre, égal en droit et en dignité.

Je tiens également à rendre hommage à ceux d’entre vous – pontonniers, mineurs, démineurs – qui ont été engagés à l’étranger, notamment dans les Balkans. Et à ceux qui, à l’intérieur de notre pays, contribuent aujourd’hui -encore et toujours – à maintenir une paix durable.

Aujourd’hui, il est indispensable que le pouvoir politique fixe clairement ses attentes vis-à-vis de notre armée. Entre les engagements à l’étranger pour y promouvoir la paix et la stabilité, la vision traditionnelle de la défense, le secours en cas de catastrophes naturelles ou encore l’appui apporté à la police dans la protection des ambassades ou lors de l’organisation de manifestations telles que l’Euro 2008 ou le WEF, notre armée est fortement mise à contribution. Elle doit faire preuve de polyvalence et de bonne volonté pour satisfaire toutes les demandes…

Les missions de l’armée doivent aujourd’hui être repensées  en fonction des nouvelles réalités et des nouvelles exigences nationales et internationales.

Notre sécurité dépend de la sécurité du monde en général et elle doit être pensée de manière globale. Des problèmes qui semblent au départ fort éloignés peuvent avoir demain des répercussions chez nous. Pensons au terrorisme ou aux guerres qui provoquent des migrations massives et des afflux de réfugiés.

La paix et la sécurité se construisent jour après jour par notre implication dans la politique internationale, y compris auprès des pays lointains, par le renforcement du droit international et des Etats de droit, par des relations économiques et politiques équilibrées et respectueuses des droits de l’homme et par des échanges culturels propres à renforcer la compréhension entre les peuples. C’est un tout.

Mais, notre armée a aussi un rôle à jouer dans ce contexte. Il s’agit en particulier de redéfinir les missions purement défensives de l’armée – nous aurions en effet bien de la peine à nous trouver des ennemis directs plausibles – au profit d’une plus grande contribution au maintien de la paix dans le monde et de la coopération avec nos voisins.

De gros efforts ont déjà été faits pour réformer l’armée et la préparer à ses nouvelles missions. Espérons que le nouveau chef du Département continuera cette réflexion, car ce n’est que par une clarification de son rôle que notre armée pourra demeurer performante et crédible aux yeux de la population suisse et que le pouvoir politique acceptera de mettre à sa disposition les moyens nécessaires à son action.

Vous tous, entre différentes générations de militaires, au travers de votre Amicale, vous tissez des liens, vous évoquez vos souvenirs, vous échangez des connaissances techniques. C’est un lieu de relais de votre histoire, de notre histoire, de l’Histoire tout court, avec un H majuscule. C’est un lieu précieux, essentiel.

Je souhaite à votre Amicale de vivre encore de belles années sereines et trépidantes. Je suis certaine que vous prendrez soin d’elle afin qu’elle aborde son centenaire en toute quiétude et pleine d’entrain.

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