Organes de l’hôpital cantonal

Mesdames et Messieurs les députés,

La question de la conduite politique de l’hôpital neuchâteloise a été soulevée à de multiples reprises depuis l’élaboration de la Loi sur l’établissement hospitalier multisite et le début de la restructuration,  jusqu’au rapport de la commission santé que nous venons de traiter.

Et pour cause ! Le Conseil d’Etat est parfaitement conscient de l’importance que revêt un hôpital pour une région et des enjeux de la restructuration. Un site hospitalier, c’est certes un accès aux soins, mais c’est aussi la concentration de savoir-faire en matière de santé et un nombre important d’emplois. C’est un lieu de formation médicale et un centre autour duquel s’installent médecins généralistes et spécialistes. La présence d’un site hospitalier dans une région revêt donc une importance politique et doit faire l’objet d’une évaluation politique.

Le Conseil d’Etat a la volonté d’offrir à tous les habitants et habitantes de notre canton un système de santé de qualité, qui permet de prendre en charge les patients dans de bonnes conditions, de leur offrir un traitement adéquat, d’assurer leur sécurité et tout cela sans être trop onéreux. C’est que nous sommes très attentifs au portemonnaie des Neuchâteloises et des Neuchâtelois. Le système de santé se paie soit à travers les impôts, soit à travers les primes. Notre population n’est pas très riche. Les choix que nous faisons ne doivent pas grever  les budgets.

Grâce aux restructurations qui ont été menées ces dernières années, les coûts de la santé dans le canton sont aujourd’hui maîtrisés. HNe a permis de faire des économies substantielles, malgré les nouvelles charges qui lui ont été imposées, que ce soit à travers la CCT 21 et les améliorations des conditions de travail ou à travers la Caisse de pension unique. Nos coûts sont encore supérieurs à la moyenne suisse, mais ils sont stabilisés. C’est un premier pas. Qui se traduit par la stabilisation de notre  subvention d’un côté et qui devrait se traduire par la stabilisation de nos primes de l’autre.

Beaucoup de décisions ont été difficiles à prendre, certaines qui n’ont pas été prises, ont quand même inquiété le personnel et les patients. C’est vrai. Il y a eu et il y a encore beaucoup d’inquiétude et je le comprends. Toute restructuration inquiète. On sait ce que l’on a. On a peur de perdre quelque chose. On ne sait pas toujours exactement ce que l’on aura.

Cependant, je pense que l’hôpital cantonal doit continuer à faire des efforts pour améliorer ses prestations, devenir plus efficient, moins cher, plus à l’écoute de la population. Il doit garder une marge de manœuvre pour prendre des décisions opérationnelles.

Les grandes décisions stratégiques, doivent cependant être politiques.

La question est : où doit être le politique ? Dans la direction ? Dans le Conseil d’administration ? Au-dessus ?

Les éléments qui sont évoqués dans ce postulat sont proches de ceux qui ont été traités par la commission santé et qui viennent de faire l’objet du large débat précédent dans ce même hémicycle.  Votre Conseil, sur la base du rapport de la commission santé, vient de décider qu’il ne souhaite pas remettre en question la composition des organes dirigeants d’HNe.

Je partage cette vision : le Conseil d’Etat doit donner les grandes options stratégiques en fonction de sa vision politique : le maintien des sites, la répartition des missions, etc. Il communique ces choix au Conseil d’administration et à la direction lors de rencontres régulières et ceux-ci les mettent en application. La décision politique doit être au-dessus du Conseil d’administration et de la direction.

Le Conseil d’administration et la direction doivent cependant aussi être sensibles aux question politiques et éviter de faire des erreurs dans l’application. Le Conseil d’administration comprend plusieurs représentants et anciens représentants du monde politique, qui devraient aider à éviter les erreurs.

Après se pose la question de savoir si la décision politique prise est acceptée ou non et c’est probablement parce que ce n’était pas le cas que nous avons aujourd’hui ces initiatives à traiter.

Et ce n’est pas une catastrophe que nous devions traiter ces initiatives. Ces initiatives, c’est l’expression d’une volonté d’une partie de la population. C’est aussi un acte politique. Et cela montre que le politique est intégré aussi à ce niveau-là.  Qu’est-ce que la politique, si ce n’est l’expression de la volonté du peuple et de ses représentants ?

Les états généraux de la santé sont aussi un acte éminemment politique. Nous voulons mettre autour de la table toutes les personnes intéressées et concernées par la réforme de notre système de santé et nous voulons leur donner la parole. Nous voulons entendre leurs attentes, leurs remarques, leurs commentaires, leurs critiques et leurs propositions. Nous voulons chercher ensemble un consensus. Nous voulons traduire les résultats de cette journée en actes politiques.

Parce que le Conseil d’Etat veut instaurer ce dialogue avec la population et avec toutes les personnes intéressées par l’organisation sanitaire cantonale, parce qu’il veut associer le Grand Conseil à un certain nombre de décisions importantes, parce qu’il veut donner à l’acte politique toute sa valeur, il accepte le postulat du Groupe socialiste.

 

 

 

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