Prix Rêve d’avenir du BPW

Madame l’ambassadrice du Chili en Suisse,

Madame la Présidente du BPW Club Neuchâtel,

Mesdames les représentantes du comité central du BPW Switzerland,

Mesdames les candidates,

Mesdames, Messieurs,

Quel plus beau moment que d’assister à la réalisation d’un rêve? Un rêve qui ouvre les portes d’un monde professionnel à apprivoiser, à découvrir – ou à redécouvrir. Un monde qui permet de valoriser des compétences quelque peu « endormies » sur le chemin de vie que l’on a parcouru, avec ses raccourcis, ses détours, ses aires de repos. Et ses discriminations aussi.

Oui, il n’est pas toujours facile de réaliser son rêve dans une société où les obstacles à surmonter lorsque l’on est une femme sont encore – trop! – nombreux. Quelques exemples…

Le principe d’un salaire égal pour un travail de valeur égale est inscrit dans la Constitution fédérale depuis 1981. Et pourtant, du simple fait de leur sexe, les femmes gagnent en moyenne 20% de moins que les hommes à travail égal. Les femmes qui occupent une position supérieure gagnent, elles, 31% de moins que leurs collègues masculins.

57% des femmes qui exercent une activité professionnelle ont un emploi à temps partiel contre 12% des hommes. Car lorsque la famille s’agrandit, ce sont elles en général qui diminuent leur temps de travail pour s’occuper des enfants. Il faut relever qu’un poste à temps partiel est plus souvent synonyme de conditions d’emploi précaire, d’une ouverture sociale insuffisante, d’obstacle à la formation continue et à la réalisation d’une carrière.

Je m’arrête là pour les chiffres…

Mais vous constaterez que l’égalité entre hommes et femmes est encore un « Rêve d’avenir »!

Alors comment contribuer à la réalisation d’une telle égalité? Nous toutes et tous, vous Mesdames et Messieurs, avons notre rôle à jouer.

Le monde économique, en instituant des salaires minimum décents, en participant au financement de l’accueil des enfants de ses employés, en offrant des horaires de travail souples permettant une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle… joue un vrai rôle d’acteur social, responsable et conscient de sa fonction essentielle.

Nous aussi, au niveau du canton, nous nous devons de mettre en place des conditions optimales permettant de faire naître une vraie égalité. Dans la fonction que j’ai le privilège de revêtir depuis un peu plus de cinq mois, je travaille à développer les structures d’accueil de la petite enfance dans le canton de Neuchâtel, que ce soit en crèche ou en accueil parascolaire. Il s’agit de trouver le meilleur système financier afin d’augmenter le nombre de places. C’est là l’un de mes projets prioritaires. En tant que mère active professionnellement et en politique, je suis bien consciente des enjeux…

Je sais les cols à franchir, je sais les vallées à parcourir, je sais les montagnes à contourner. Mais je sais aussi que l’essentiel, c’est de tout faire pour que « Le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve« , comme l’a si bien écrit Saint-Exupéry.

Et tout faire, cela signifie assumer ses responsabilités, que l’on soit issu du monde économique ou politique, que l’on soit un homme ou une femme. Oui, nous formons toutes et tous un maillon de cette chaîne que l’on appelle « société », qui ne peut se révéler plus juste, plus agréable pour toutes et tous que si nous jouons chacun notre rôle.

Et l’un des maillons de cette chaîne, c’est un maillon encore jeune – il n’a que trois ans! – mais il est déjà robuste et ne demande qu’à grandir. Je parle bien sûr du prix que nous réunit ce soir, « Rêve d’avenir ». Je félicite vivement le BPW Club de Neuchâtel pour son initiative. Mesdames, soyez sincèrement remerciées de votre engagement et de votre dynamisme.

A nous toutes et tous de prendre conscience – pour citer Paul Eluard – qu' »Un rêve sans étoiles est un rêve oublié« .

A nous toutes et tous de tout faire pour que ce rêve ne soit pas oublié.

Car, ce soir, Mesdames, les étoiles, c’est vous!

 

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