Démissions de médecins à l’hôpital cantonal
Monsieur le député,
Oui, je peux vous le confirmer. Le médecin responsable des urgences et du SMUR des Montagnes est aujourd’hui démissionnaire. Il quittera HNe au 30 juin 2010 pour devenir chirurgien chef du site de St-Imier. C’est en effet une grande perte pour HNe, car ce médecin est un excellent professionnel, apprécié par le personnel de son service et très engagé auprès de ses patients.
HNe souhaite créer un département cantonal des urgences regroupant les différents services d’urgence de l’institution (intra- et extra-hospitalières), comme il l’a fait pour d’autres spécialités, mais il se heurte à de grosses difficultés. Assez rapidement, des divergences d’opinions sont apparues entre les médecins chargés de cette réorganisation. Lorsqu’il a fallu nommer le médecin-chef de département, la direction a mis le poste au concours à l’externe et à l’interne, ce qui n’est pas habituel, mais ce qui devait contribuer à asseoir la légitimité du titulaire de la fonction. Ce médecin a posé sa candidature. Finalement, il n’a pas été retenu. Estimant qu’il ne pourrait plus mettre en place le concept d’urgences auquel il tenait, il a décidé de donner une nouvelle orientation à sa carrière.
Malheureusement également, le médecin externe qui a été sélectionné pour devenir médecin-chef s’est désisté au dernier moment, ayant un doute quant à la possibilité de travailler sereinement au sein d’HNe.
Les incertitudes qui pèsent aujourd’hui sur le système hospitalier neuchâtelois sont également à l’origine du désistement d’un médecin orthopédiste, actuellement chef de clinique au CHUV, qui avait initialement fait part de son souhait de travailler à HNe.
S’agissant du directeur médical, il semble évident que ce n’est pas une période facile pour occuper un tel poste. Sa situation à La Chaux-de-Fonds, loin de la direction générale, et alors que les chefs de département, qui lui sont directement subordonnés, sont à Pourtalès, rend les choses difficiles. Le peu de marge de manœuvre dont il dispose pour exercer ses responsabilités et les divergences entre les médecins compliquent encore son travail.
La gestion des appels téléphoniques d’HNe a effectivement subi quelques modifications. La tâche a été professionnalisée et les centraux téléphoniques ramenés sur le site de Pourtalès. Les médecins d’HNE ont-ils été suffisamment informés de cette centralisation ? Certains estiment que non. Je sais en tout cas que quelques problèmes pratiques sont survenus, notamment en lien avec les listes de garde. Il semble que ces difficultés soient aujourd’hui dépassées.
Vous avez raison, Mesdames et Messieurs les députés, nous avons un problème de gouvernance. Deux bons médecins du Locle et de La Chaux-de-Fonds licenciés avant Noël. Un bon médecin de La Chaux-de-Fonds qui s’en va avec l’impression qu’on ne lui donne pas les moyens de bien faire son métier. Deux nouveaux médecins qui renoncent à venir à HNe. C’est très préoccupant.
Vous le voyez, Mesdames et Messieurs les députés, il est urgent d’avancer dans le dossier d’HNe, de clarifier les rôles de chacun et de résoudre la question de la répartition des missions, très vite, car l’ambiance délétère qui règne aujourd’hui dans l’hôpital nous prétérite quand nous voulons trouver ou garder les médecins dont nous avons besoin.
J’ai de l’ambition pour cet hôpital et je crois que nous pouvons saisir de belles opportunités de développement, mais nous devons aujourd’hui améliorer l’ambiance et l’image si nous voulons pouvoir les valoriser.
