Conseil d’administration de l’hôpital cantonal

Madame La présidente,

Mesdames et Messieurs les députés,

Madame la Présidente, je vous remercie de me donner la parole : je connais l’avantage précieux de pouvoir s’exprimer!

La lecture de la presse est très instructive et je vous la recommande vivement. Ainsi, mes collègues et moi, avons appris par Le Temps du 4 février dernier, que le Conseil d’Etat m’avait priée de me taire en ce qui concerne le dossier HNe ! Bien sûr, le journaliste n’a pas cru bon de vérifier cette information, trop heureux de son scoop…. Alors, comme personne n’est plus bavard qu’une femme, politique de surcroît, priée de se taire par presse interposée, je vais vous raconter par le menu tout ce qui s’est passé dans ce dossier HNe depuis au moins deux ans…

En préambule, j’aimerais remercier mes collègues du conseil d’Etat de l’appui qu’ils m’ont apporté dans ce dossier, difficile s’il en est. Nous n’avons pas été trop de cinq pour chercher ensemble des solutions.

L’interpellation qui a été déposée lors de la dernière session faisait référence à divers événements, où le conseil d’administration d’HNe avait pris des positions jugées plutôt politiques et estimait que la confiance était remise en cause. Elle demandait en substance s’il n’était pas temps de modifier quelque peu le visage du Conseil d’administration d’HNe, afin de confier HNe à un conseil rassembleur.

Je voudrais tout d’abord relever que le conseil d’administration d’HNe a été confronté à une tâche extrêmement difficile durant la précédente législature. Il a dû restructurer l’hôpital de la cave au galetas, tout en devant faire des économies drastiques. Il y avait là un véritable défi à relever. Le conseil d’administration et la direction ont retroussé leurs manches et globalement, je dirais que de nombreux objectifs ont été atteints, en particulier en ce qui concerne la maîtrise des coûts. Je relève qu’HNe a eu des résultats financiers extraordinaires en regard des autres hôpitaux de Suisse. Ses coûts ont peu augmenté durant la précédente législature. Cela a certes été réalisé au prix de sacrifices importants. Il a fallu faire de sept hôpitaux, un seul hôpital, c’est le premier travail d’Hercule, harmoniser les pratiques, organiser, regrouper les lits A sur deux sites, abandonner la maternité et le bloc opératoire de Couvet.

Bien sûr, toutes ces décisions n’ont pas été très populaires et il faut bien admettre que faites dans l’urgence, elles n’ont pas toujours pu être préparées, expliquées, ni acceptées par la population.

L’écart s’est sans doute peu à peu creusé entre les diverses visions de l’hôpital des autorités et de la population. La répartition prévue, dans le sillage de l’analyse accompagnée par le bureau Antares, et la déclaration du Conseil d’Etat de 2008 ont certainement contribué à la confusion. En attribuant le centre mère-enfant à La Chaux-de-Fonds et en prenant le risque de ne plus pouvoir à terme assurer la sécurité des patients et la pérennité de l’autre site, ils ont provoqué l’incompréhension, l’inquiétude et la contrariété, qui ont abouti au dépôt de plusieurs initiatives, qui bloquent ce dossier depuis deux ans.

L’effort de restructuration doit pourtant se poursuivre et il s’agit de répartir maintenant les missions sur les sites de Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds et Couvet.

Les états généraux de la santé, qui ont eu lieu le 24 octobre dernier, ont permis d’esquisser des pistes de réflexion et ont montré une bonne ouverture des différents intervenants. Les bases de la réflexion ont été posées.

Le Groupe de pilotage « répartition des missions », nommé par le conseil d’Etat, suite aux états généraux, a commencé ses travaux. Il comprend trois conseillers d’Etat, trois conseillers communaux, un représentant de chaque groupe politique et trois représentants des comités d’initiative, tous désignés par ces différentes entités.

Le but est évidemment d’avancer aussi vite que possible et de permettre, grâce à la négociation, de retirer les initiatives. La votation des initiatives ferait perdurer l’insécurité et serait certainement néfaste à l’image de l’hôpital et à son attractivité, tant pour les médecins que pour les patients, qui auront le choix de leur hôpital dès 2012.

Une première séance a été consacrée à un état des lieux. Nous avons situé la problématique, entendu les représentants des comités d’initiative et pris connaissance des lettres qui nous avaient été envoyées par le comité d’initiative « pour une médecine de proximité » et par la commission santé du Grand Conseil. Nous avons également décidé d’une procédure et d’un calendrier. Lors de la prochaine séance, nous entendrons les partenaires hospitaliers, à savoir HNe et La Providence, et les médecins qui ont des projets à présenter.

Le Conseil d’Etat tient à avancer rapidement. Il tient à trouver une solution équilibrée pour HNe, soit une solution qui soit cohérente médicalement parlant, qui corresponde à l’importance relative de chaque site, selon les termes de la loi, qui permette d’en assurer la pérennité, qui garantisse la sécurité des patients et soit aussi économique que possible. Cela paraît aujourd’hui possible.

Le Conseil d’Etat tient à ce que le conseil d’administration puisse porter ce nouveau projet, qu’il puisse se l’approprier. Il veut donc un conseil d’administration novateur, rassembleur, qui jouisse de la confiance du Grand Conseil, du Conseil d’Etat bien sûr et de la population.

Le Conseil d’administration qui a œuvré durant la précédente législature a abattu un travail considérable, mais le Conseil d’Etat juge aujourd’hui qu’il n’a probablement plus la possibilité de continuer son travail dans la sérénité et prévoit donc de le renouveler, du moins partiellement.

Le Conseil d’Etat tient à ce que ce Conseil d’administration soit composé de personnes compétentes, engagées, disponibles et dont les qualités soient complémentaires.

Il ne désire donc pas se précipiter, mais plutôt se laisser le temps de trouver les bonnes personnes, de prendre des contacts, d’avoir des entretiens, de laisser les personnes pressenties réfléchir à leur engagement…. Malgré la pression des médias qui sont impatients de savoir qui !… Nous ne nous laisserons donc pas mettre sous pression, Mesdames et Messieurs des médias !… Nous prendrons le temps et nous nommerons ce conseil quand cette décision sera mûre. Il n’y a pas là signe de mésentente au sein du Conseil d’Etat. Il y a seulement signe de tranquillité et de réflexion.

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