Le commentaire de Germaine Titdoze dans l’Express

L’EXPRESS-L’IMPARTIAL 24.04.2010

LA FLÈCHE BRITCHONNE

Le scalpel de Gisèle

Je n’aime pas beaucoup cette expression, mais franchement, «elle en a», Gisèle Ory! Moins d’une année après son entrée en fonction, elle est parvenue à éjecter tous ceux qui ne partageaient pas ses vues dans le dossier de l’Hôpital neuchâtelois. Chapeau l’artiste!

Après un long travail de sape, cette femme de gauche et du Haut a d’abord eu la peau d’un homme de droite et du Bas, Jean-Pierre Authier, président de l’ancien conseil d’administration (dans les faits, il avait été le vrai conseiller d’Etat en charge de la politique hospitalière durant les quatre années précédentes). Lundi passé, le très sûr de lui Pascal Rubin a annoncé sa démission. Mais là aussi, il faut mettre ce départ à l’actif de cette finaude de Gisèle Ory: elle s’est montrée très à l’écoute des médecins chaux-de-fonniers que le directeur s’était mis à dos. Il paraît même que ces médecins et notre ministre ont travaillé main dans la main.

La rusée a fait plus fort encore: elle a mis en place un nouveau conseil d’administration dont la plupart des membres – la présidente en tête – ne risquent guère de la contrer, puisqu’ils pigent que dalle à la gestion d’un hôpital! En plus, certains d’entre eux ne mesurent pas la profondeur du gouffre qui sépare actuellement le Haut et le Bas de notre beau canton. A ce propos, autre performance: Gisèle Ory est parvenue à faire croire que ce conseil était équilibré géographiquement, alors qu’il penche du côté des Montagnes. Merci qui?

Ah l’équilibre géographique… Encore un joli coup de la Chaux-de-Fonnière d’adoption, le groupe de pilotage politique qui planche sur la répartition des missions hospitalières est majoritairement du Haut (en plus de ne rien connaître à la gestion d’un hôpital). Sauf que là, la futée n’y est pas pour grand-chose. Ce sont les partis politiques qui ont fait pencher la balance. Ils avaient peur de fâcher leurs électeurs des Montagnes…

Bref, Gisèle-la-reine-du-scalpel a maintenant les coudées franches pour faire passer son projet. Celui qu’elle avait décidé de mettre en place avant même de ne pas écouter les arguments d’Authier et Rubin, à savoir: un «vrai» hôpital tant à Neuchâtel qu’à La Chaux-de-Fonds, avec de la «vraie» chirurgie aux deux endroits. En tant que Britchonne convaincue, ça me va bien. J’ai juste un souci: j’espère que l’Hôpital neuchâtelois «made by Gisèle» coûtera moins cher que maintenant. Parce que vous, je ne sais pas, mais moi, les impôts dans le canton, quand je les paye à la fin du mois, je ne dis pas vraiment «Santé!»

GERMAINE TITDOZE

 

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