Pandémie H1N1

 

Monsieur le conseiller d’Etat,

 

Monsieur le président d’ORCAN,

Mesdames et Messieurs les chefs de service et d’offices,

Mesdames et Messieurs les invités,

Mesdames et Messieurs les représentants des médias,

Mesdames et Messieurs,

 

J’ai le plaisir de vous apporter les très cordiales salutations du Conseil d’Etat neuchâtelois. Le Conseil d’Etat tient à vous remercier chaleureusement de votre travail et de votre engagement lors de la pandémie de grippe H1N1.  Nous voulons par cette petite réception mettre un terme officiel à un événement qui  a causé beaucoup de soucis à notre modeste gouvernement, mais aussi, vous le savez aux gouvernements de presque tous les pays du monde.

Tout s’est bien passé dans le canton de Neuchâtel et nous pouvons penser aujourd’hui que nous avons fait tout cela pour rien, ou pour peu. Mesdames et Messieurs, soyez sûrs que non. Le virus de la grippe mute très rapidement. Actuellement, au niveau mondial, toutes les conditions sont réunies pour permettre des croisements de virus entre des souches différentes porcines, aviaires et humaines. Nous exploitons des élevages réunissant des centaines de milliers d’animaux sur des surfaces réduites, dans des situations hygiéniquement discutables et c’est là qu’est le grand danger. Tôt ou tard, nous aurons à faire face à un virus dangereux, plus contagieux et avec des taux de mortalité plus élevés que d’habitude. Ce jour-là, il faudra que nous soyons prêts. Faire un exercice en grandeur nature et en situation réelle, c’est le meilleur entraînement que nous puissions avoir.

Vous le savez. Ce n’est pas la première fois que nous connaissons des pandémies de grippe et ce n’est sûrement pas la dernière…

Rappelez-vous la grippe de 1918. Trois grandes vagues, en juillet, octobre et novembre. Début juillet, les troupes sont sous les drapeaux. En deux semaines, on relève déjà plus de 15’000 cas dans l’armée, dont 109 morts. Les administrations sont désertées. Les trams, les PTT, les CFF manquent de personnel. Le pic de novembre semble correspondre à la mobilisation due à la grève générale. Le service fédéral d’hygiène estime que 2,5 millions de personnes au moins sont touchées, soit environ la moitié de la population, avec une létalité de 1,4%. Les sources divergent, mais on parle de 21’000 victimes, dont 3000 soldats environ.

Le constat d’un médecin militaire de l’époque est amer : l’épidémie dépasse les services sanitaires de l’armée, qui oublie toute mesure de prévention. Lorsque l’épidémie se déclare dans un cantonnement, les malades continuent d’envoyer leur linge sale à la maison et rentrent chez eux encore porteurs de germes. Les troupes contaminées changent de cantonnements et d’autres indemnes viennent occuper des cantonnements infectés où elles retrouvent la paille sur laquelle ont couché des malades. Outre la proximité, la fatigue, la faiblesse de cette fin de guerre, cela explique aussi pourquoi l’épidémie se répand si rapidement. Le malheureux Dr Hauser, médecin chef de l’armée, en fait les frais en devenant la vedette, bien malgré lui, des journaux…

Les autorités civiles prennent des mesures drastiques,  interdiction de réunions et des cultes, fermeture des salles de spectacles, cinémas, théâtres et écoles…

Plus récemment (2006), la grippe aviaire occupe les états-majors de crise des cantons suisses. Ces travaux préparatoires montrent les faiblesses de nos structures opérationnelles et obligent à définir des processus d’intervention.

L’Etat-major de crise ORCAN, que connaît notre canton, peut ainsi s’appuyer sur les dossiers de 1918 et sur la planification de la grippe aviaire pour élaborer une stratégie en fonction des annonces et messages adressés par l’OMS notamment, relayés en Suisse par l’office fédéral de la santé publique.

Mais vous le savez mieux que tout le monde, les plans les mieux préparés ne se déroulent jamais tout à fait comme prévu. La propagation du virus reste aléatoire.

Planifiée pour la rentrée scolaire, la vague de grippe est modeste et les vaccins développés dans l’intervalle peuvent être mis rapidement à disposition de la population. Cette situation oblige l’état-major de conduite à revoir son plan d’engagement et en lieu et place d’hôpitaux de fortune, ce sont finalement des centres de vaccination qui sont ouverts.

Les cabinets privés et les deux centres de vaccination situés à Neuchâtel et de la Chaux-de-Fonds permettent de vacciner 36’767 personnes, ce qui représente environ le 21 % de la population.

L’excellence de l’organisation et de la conduite doivent être relevés. Tous nos remerciements et nos félicitations, à M. Gaberel, qui peut ainsi partir en retraite l’esprit serein, avec la certitude d’avoir rempli la mission.

Si tout s’est si bien déroulé, c’est, Mesdames et Messieurs, grâce à votre engagement et à votre disponibilité. Merci à vous toutes et tous,  volontaires ou sous l’égide de la PCI notamment, d’avoir accepté de vous mettre au service de la population de notre canton.

 

L’expérience permet de démontrer une fois de plus l’importance des services de protection de la population et des moyens sur lesquels ils doivent pouvoir s’appuyer lors de crises.

Vous me permettrez à présent de rappeler quelques chiffres:

Un crédit supplémentaire a été accordé en date du 1er décembre 2009 pour assurer le déroulement de l’opération. Son montant : Fr 394’700.—.

L’entier de l’opération de vaccination aura coûté au canton la somme de Fr 360’000.— en chiffre rond.

Ce montant exclut le coût des vaccins ainsi que celui des nombreuses heures de travail effectuées par les services de l’Etat.

Le Conseil d’Etat recevra ces prochains jours le rapport détaillé établi par le médecin cantonal et son équipe, équipe renforcée par le Dr Pierre-Alain Raeber, coordinateur pandémie au service cantonal.

Nul doute que ce rapport profitera à l’élaboration de prochains plans d’engagement si d’aventure, une nouvelle pandémie devait s’annoncer.

Tout en vous félicitant encore de votre action, je vous remercie de votre attention et vous souhaite une excellente fin de journée.

 

 

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