Réseau des villes de l’Arc jurassien

Monsieur le conseiller fédéral et chef du Département fédéral de l’Intérieur,

Mesdames et Messieurs les présidents de Villes,

Mesdames et Messieurs les présidents de communes,

Mesdames et Messieurs les représentants des autorités politiques,

Monsieur le président du Réseau des villes de l’Arc jurassien,

Mesdames, Messieurs,

Au nom du Conseil d’Etat de la République et Canton de Neuchâtel, je remercie Monsieur le conseiller fédéral de sa présence en terres neuchâteloises, à cette manifestation du Réseau des villes de l’Arc jurassien. Bienvenue… chez vous, Monsieur le conseiller fédéral!

Je me réjouis des thèmes qui ont été abordés ce soir et je remercie les organisateurs d’avoir permis aux Neuchâteloises et aux Neuchâtelois de mieux connaître les projets importants menés par le Réseau des villes de l’Arc jurassien, des projets essentiels, porteurs pour la région.

Oui, l’avenir du développement de l’Arc jurassien passe par ses villes et par ses communes. J’en suis convaincue. C’est par des relations continues entre ses communes, des collaborations, des projets communs que l’Arc jurassien trouvera peu à peu son identité régionale et que son image émergera peu à peu.

« Dès à présent l’œil qui s’élève voit distinctement le beau rêve qui sera  le réel un jour » disait Victor Hugo, Jurassien d’origine, dans son discours de 1848 sur les Etats-Unis d’Europe.

Oui, Mesdames et Messieurs, il faut un rêve pour faire naître une réalité. Nous avons un rêve : une région jurassienne dynamique, florissante, pleinement intégrée dans une Suisse et une Europe ouvertes et nous travaillons à le concrétiser.

C’est dans cette perspective que j’ai lancé, en 1997, l’idée de créer un Parc naturel régional dans la vallée du Doubs, un projet qui dépasse les frontières communales, cantonales et nationales. L’objectif était de fédérer les 30 communes et les trois cantons concernés du côté suisse et de proposer à nos amis et voisins français de mener cette réflexion en parallèle dans le but de créer le premier parc naturel régional transfrontalier d’Europe, c’est-à-dire un espace de développement commun qui permette de mettre en valeur le patrimoine naturel et historique, de faire émerger l’identité propre de la région, de lui donner un cadre géographique et une image claire.

En contactant tous les partenaires institutionnels et associatifs, j’ai ressenti à quel point cette région avait une identité et des savoir-faire communs, des richesses naturelles et culturelles communes, mais j’ai aussi appris à la connaître dans toute sa diversité, ses différences de sensibilités, des différences qui ne rendent pas toujours les choses faciles, vous le savez bien, Mesdames et Messieurs, vous qui travaillez à la construction de cette région!

C’est pourquoi une association telle que le Réseau des Ville de l’Arc jurassien est essentielle si nous voulons unir nos destins pour le bien-être de celles et ceux qui y vivent, qui y travaillent, qui y ont leurs racines, qui désirent s’y implanter.

En unissant nos destins, nous pourrons améliorer l’attractivité de l’Arc jurassien en tant que partenaire dans d’autres espaces de collaboration plus vastes. C’est d’ailleurs l’un des objectifs majeurs du Conseil d’Etat pour la présente législature.

Les projets de développement autour de l’Arc jurassien sont nombreux: au Nord, la métropole Rhin-Rhône, au Nord-Est, la Regio Basiliensis, au Sud-Est, la Région de la Capitale suisse, au Sud le Greater Geneva Berne Area et au Sud-Ouest, l’Arc lémanique. Il nous incombe donc de développer nos réseaux internes afin de prendre part à ces projets et de ne pas rester isolés. Cela est d’autant plus essentiel à l’heure où les métropoles prennent de plus en plus d’importance – je fais ici allusion au bassin lémanique, à Bâle, à Zürich. A l’heure où les espaces de collaboration régionale se redéfinissent, suite notamment à la création de la Conférence métropolitaine zurichoise et au projet de partenariat entre les cantons de Berne et Zurich. A l’heure où les alliances se multiplient entre les grands cantons du Plateau suisse et risquent de provoquer l’isolement des petits cantons et des cantons périphériques.

Les cantons sont devenus des espaces institutionnels souvent exigus au regard des problèmes qui se posent. Nous constatons que de plus en plus de solutions sont trouvées par le biais de collaborations intercantonales et transfrontalières. La nécessité de réfléchir à la «création» d’une région fonctionnelle, dont les limites ne correspondent pas forcement aux découpages institutionnels et qui serait mieux à même de répondre aux besoins de citoyens devenus plus mobiles, fait donc son chemin.

Pour une région dont l’économie est essentiellement tournée vers l’exportation, il est vital de s’ouvrir vers l’extérieur, au-delà de ses frontières. Il est ainsi nécessaire de maintenir et de développer l’ensemble des liens et des réseaux tissés afin de garder une ouverture à la Suisse, à l’Europe, au monde

En ce sens, le Réseau des villes de l’Arc jurassien est un lien nécessaire entre tous les acteurs qui font vivre cette région. Il permet le dialogue, la coordination des projets dans un espace naturel commun. Vous avez d’ailleurs pu vous en rendre compte tout à l’heure, lors de la présentation des projets Energie et Tourisme. Des projets soutenus, par ailleurs, par les cantons de Berne, du Jura et de Neuchâtel.

Oui, Mesdames et Messieurs, l’union fait la force! Mais vous le savez, on ne peut forcer des êtres aux sensibilités différentes à s’entendre alors même qu’ils vivent sur la même terre et c’est là toute la difficulté de la tâche.

Il est donc de notre devoir, à nous Autorités politiques – cantonales, communales – de démontrer, certes, nos valeurs communes, mais surtout de travailler à une identité commune, à une image commune, qui respecte chacune et chacun dans son identité propre.

Permettez-moi de citer quelques phrases de Jean-Michel Ligier, en conclusion : « Rêve. Dans l’aube du XXIème siècle voici que le Jura s’éveille ! Un Jura qui séduit, qui communique, donc qui existe. Un Arc jurassien qui attire et qui se développe. Un Arc jurassien enfin sorti de l’ombre. Réalité. L’avenir appartient aux villes et aux régions qui sauront cultiver leurs différences. Il appartient à celles qui sauront développer et surtout exporter naturellement et virtuellement leurs images partout dans le monde : des images jalousement respectueuses de leur identité »

Dans cette optique, le Conseil d’Etat veut soigner ses relations avec les Villes et les communes de la région et renforcer ses collaborations avec elles.

Je souhaite que, ensemble, Etat de Neuchâtel et Villes de l’Arc jurassien, nous relevions ce défi. Pour le bien de nos concitoyennes et de nos concitoyens.

Je vous remercie de votre attention.

 

SG/IMS/21.06.10

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