Soins à domicile

 Constats

Depuis sa création en 2007, NOMAD vit une situation extrêmement difficile, en particulier au niveau financier. Je dirais qu’il y a eu sous-estimation des besoins et sous-financement chronique. Il faut dire qu’il y avait volonté de restreindre au maximum les coûts de la santé. Or NOMAD est le pilier central du système de santé neuchâtelois et il est même appelé à jouer un rôle de plus en plus important et à fournir de plus en plus de prestations, de plus en plus pointues, parce qu’il n’est pas possible de réduire la durée des séjours hospitaliers de soins aigus, si l’on ne donne pas les moyens nécessaires aux organismes qui doivent prendre en charge les patients en aval. Nous devons donc vouer une attention toute particulière à NOMAD et lui donner les moyens d’assumer ses tâches et d’étendre ses prestations.

La dette qui a été attribuée à NOMAD dès sa création ne peut être remboursée, il faut aujourd’hui en prendre conscience. Le sous-financement chronique a mené à la disparition des quelques réserves que les fondations avaient encore au moment de la création de NOMAD.

A cause de cela, NOMAD ne peut assumer toutes les tâches qui sont attendues. Des personnes doivent parfois rester à l’hôpital faute de prise en charge à leur sortie. D’autres doivent attendre pour obtenir des soins. Quelquefois, les patients doivent être orientés vers des services privés. Cela correspond aussi à des non rentrées pour NOMAD et donc à une moins bonne rentabilité.

Cette situation ne peut pas durer. NOMAD doit être préparé à relever les défis de demain. Le potentiel est là. L’entité est créée. Elle s’organise. Elle doit aujourd’hui trouver un nouvel élan, qui lui permette de se développer harmonieusement et d’offrir toutes les nouvelles prestations que nous attendons d’elle.

Le Conseil d’Etat et le Conseil d’administration de NOMAD se sont donc préoccupés de cette situation et l’ont jugée insatisfaisante. Ils proposent aujourd’hui toute une série de mesures destinées à améliorer l’organisation de NOMAD et à en assurer le financement dans la perspective des nouvelles tâches qui sont attendues.

 

Mesures prises

En outre, il faut dire que le sous-financement a aussi eu une influence sur le personnel. Une fusion et une restructuration sont toujours difficiles à vivre pour le personnel, parce que tout le monde est bousculé et qu’il faut retrouver sa place, mais quand cela se fait en situation de sous-financement, les problèmes sont encore démultipliés.

En l’occurrence, la nécessité d’économiser au maximum a eu pour conséquence l’insuffisance du personnel et l’enclenchement d’une spirale dangereuse, à savoir la difficulté de plus en plus grande de remplacer les personnes malades, la surcharge chronique des personnes restant au travail et une croissance importante de l’absentéisme.

Le Conseil d’Etat et le Conseil d’administration ont craint pour la motivation du personnel, qui est bien sûr la condition première de la qualité des prestations.

Le Conseil d’administration a donc décidé de lancer deux études, l’une sur l’organisation de NOMAD et l’autre sur la satisfaction du personnel. Les résultats de ces études vous ont déjà été communiqués. Elles faisaient des propositions en matière d’organisation, qui font l’objet du plan d’action que nous allons vous présenter. Nous vous parlerons aussi du refinancement de NOMAD, qui s’impose, si l’on veut que cette organisation prenne réellement sa place.

 

Plan d’action

Les actions prioritaires s’articulent autour de trois axes, que nous allons voir maintenant en détails.

 

Redéfinition de la structure organisationnelle

Le but de cette première mesure est de clarifier et de simplifier le fonctionnement de la direction, en évitant les « conflits » générés par l’ancienne structure. Cette réorganisation s’appuie sur les premières expériences pratiques qui ont eu lieu depuis 2007.

 Introduction d’un nouveau logiciel de gestion

Pour une structure comme NOMAD, avec du personnel essentiellement sur le terrain, le système d’information représente la colonne vertébrale qui tient ensemble toute l’organisation. Le système actuel obsolète est pour une grande part à l’origine des difficultés de NOMAD, parce qu’il n’est pas uniformisé et qu’il empêche une réelle fusion des fondations.

 

 Implantation de mesures d’organisation

Il y a également toute une série de mesures moins importantes qui sont signalées dans le rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil, comme par exemple:

–       Le développement d’outils pour les RH

–       La mise en œuvre d’une politique de la qualité

–       Le développement de tableaux de bord

–       La mise en place d’une comptabilité analytique

–       La création d’un site internat

–       La formalisation d’un processus d’accueil : comment fonctionne la « porte d’entrée »

–       La définition de programmes d’intervention standard

–       Et bien d’autres mesures que je ne veux pas détailler ici, mais ce que l’on peut dire c’est que la réflexion est allée très loin et que les mesures à prendre pour améliorer le fonctionnement de NOMAD et le préparer à l’avenir sont nombreuses et pertinentes.

 

Conclusion

En conclusion, ce que l’on peut dire, c’est que la mise en route a été difficile. La fusion de 9 entités différentes qui travaillent selon des concepts différents, qui ont des procédures différentes, des localisations différentes, des habitudes différentes, des priorités différentes n’est jamais simple. Le personnel n’a pas toujours pu facilement s’adapter aux nouvelles exigences et aux nouvelles procédures. Ces trois années de mise en route ont permis de voir les forces et les faiblesses de la nouvelle entité et d’y pallier. Le CE voit maintenant avec confiance l’avenir de NOMAD. NOMAD va pouvoir aplanir ses difficultés et reprendre un nouvel élan. C’est un nouveau bond en avant, trois ans après la constitution.

Le nouveau Conseil d’administration de NOMAD a su prendre les mesures qui s’imposaient au vu des enjeux et le Conseil d’Etat tient à le remercier de son engagement. C’est un travail difficile, mais qui a été bien fait et rondement mené.

Le personnel a traversé des moments difficiles mais a toujours eu à cœur de maintenir de bonnes prestations. Le CE l’en remercie.

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