Inauguration Info-Entraide
Neuchâtel, le 2 septembre 2011
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités communales,
Monsieur le président de l’Association Info-Entraide Neuchâtel, Madame la responsable d’Info-Entraide Neuchâtel,
Mesdames et Messieurs les représentants de la Fondation KOSCH,
Mesdames et Messieurs,
C’est avec grand plaisir que j’ai répondu à votre invitation d’inauguration officielle du Centre neuchâtelois pour l’entraide autogérée.
Le plan de législature du Conseil d’Etat 2010-2013 nous rappelle que, je cite, « La politique sociale est l’une des tâches indispensables et essentielles de l’Etat et elle doit le rester. Cependant, elle pèse de plus en plus lourd dans le budget…. Concrètement, l’action sociale doit être recentrée sur ses missions premières, c’est-à-dire l’aide de dernier recours. Dans le même temps, il faut laisser à d’autres organes le soin d’intervenir en amont, sous la forme d’appuis ciblés et qui peuvent être limités dans le temps. »
Votre centre réalise précisément ici avec ses propres moyens un soutien et une aide ciblée. Il va aider les citoyens à participer eux-mêmes, de manière solidaire, à la résolution de leurs problématiques ou, du moins, à trouver soutien et réconfort dans les moments difficiles.
Certes, là où c’est pertinent, l’Etat doit aussi garder la capacité d’appuyer et soutenir ces démarches privées. Pour bien comprendre les enjeux d’une alliance entre tâche étatique et initiative privée, je vous invite à regarder un dossier qui me tient particulièrement à cœur et que je soutiens, c’est celui du programme de santé mentale cantonal.
Conformément à son plan de législature, le Conseil d’Etat développe activement la prévention et la promotion de la santé afin d’assurer à la population un bon état de santé jusqu’à un âge avancé. Les problématiques en lien avec la santé mentale sont devenues de plus en plus importantes ces dernières années. La souffrance de la population est une réalité que nous connaissons bien et qui dépasse le champ des maladies psychiatriques. Déprime, dépression, burn out, insomnies, anxiété sont les conséquences des difficultés que chacun d’entre nous peut être amené à vivre dans son cadre familial et professionnel.
Le programme de santé mentale cantonal est en cours d’élaboration depuis un peu plus d’une année. La commission de psychiatrie a défini dix objectifs pour ce plan. Ceux-ci une fois approuvés par le Conseil d’Etat permettront d’orienter les nombreux acteurs de la santé, du social, mais aussi des milieux du travail et de l’économie ou de l’enseignement vers les actions susceptibles de prévenir et d’améliorer la santé mentale de la population.
Un de ces objectifs vise à apporter un soutien aux groupes d’entraide de personnes concernées par les troubles psychiques (malades et proches).
Cet objectif s’inscrit dans le sens du plan d’action pour la santé OMS Europe, qui relève l’importance d’organiser des services informels de santé mentale de proximité tels que les groupes d’entraide.
En effet, les groupes d’entraide sont des lieux où des personnes concernées par une thématique particulière, peuvent trouver appui et ressources, notamment en terme de soutien social ; elles y développent leurs compétences personnelles et sont ensuite plus à même de gérer les difficultés de l’existence. Elles peuvent trouver des réponses à leurs interrogations, potentiellement avant que leur situation ne devienne trop sévère. Elles y trouvent également réconfort et sentiment de groupe, prévenant ainsi des sentiments de culpabilité et de potentiel repli sur soi.
Ils sont de ce fait de véritables lieux-ressources participant activement à la prévention (de l’aggravation de problématiques) et de promotion de la santé.
Plusieurs acteurs dans notre canton mettent en place ou gèrent des groupes d’entraide. Par exemple, et c’est non exhaustif, l’ANAAP, le CNP ou le CAPPES dans le domaine scolaire. Cependant, il s’agit de groupes traitant de problématiques bien définies et gérés par des structures professionnelles.
Info-Entraide propose quelque chose de nouveau, qui n’existe pas encore dans le canton : le soutien à la création de groupes d’entraide autogérés. Il s’agit donc d’une autre démarche, complémentaire et comblant une lacune dans le paysage neuchâtelois.
L’entraide autogérée me renvoie aussi à la notion d’ «empowerment », qui est un élément clé de la promotion de la santé. C’est en effet quand une personne, un groupe, une association se donne la capacité de prendre en main son avenir qu’il développe des solutions nouvelles et renforce son autonomie.
Votre centre et les projets qui l’accompagnent sont cohérents avec les objectifs du DSAS en matière de santé mentale et le nouveau centre inauguré aujourd’hui est appelé à en devenir un partenaire actif.
Le programme santé mentale sera examiné formellement par la commission de la santé, puis le Conseil d’Etat dans l’année à venir. Néanmoins, Info-Entraide a déjà sa place dans ce contexte.
Certes, cela n’implique pas forcément un financement étatique, cela sera encore à discuter, mais collaborations, recherche de synergies, soutien tant que possible par les services administratifs, notamment le Service de la santé publique qui a déjà commencé de travailler avec Mme Lavoyer.
Je me réjouis donc que l’expérience de la Fondation Kosch puisse se concrétiser par la création du Centre neuchâtelois pour l’entraide autogérée. Tout en vous remerciant de m’avoir conviée à cette inauguration, je vous adresse tous mes vœux pour le développement de vos activités.