40 ans de l’ANEMPA

40 ans de l’ANEMPA

Fontainemelon, le 26 janvier 2012

 

Monsieur le président,

Mesdames et Messieurs les présidentes et présidents de fondations, Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs d’institutions,

Mesdames et Messieurs,

C’est avec joie que j’ai répondu positivement à votre demande de faire cette allocution à l’occasion des 40 ans de l’Association neuchâteloise des établissements et maisons pour personnes âgées.

40 ans, c’est à peu près la moitié de la moyenne d’âge des résidents des institutions de votre association, toutes institutions confondues. Certains diront que c’est le plus bel âge de la vie !

Pour l’ANEMPA, 40 ans, c’est l’âge de la maturité. Aujourd’hui, votre association est un partenaire important et incontournable de l’Etat en général, de mon département en particulier, pour toutes les questions liées au grand âge et à la prise en charge de nos aînés.

Au cours des dernières années, l’ANEMPA, par la volonté de ses membres, a renforcé son rôle de représentation. L’ANEMPA négocie depuis peu toute une série d’aspects, notamment tarifaire avec l’Etat et les assureurs maladie, au nom de ses membres et est reconnue dans ce rôle. Pourtant, il n’y a pas tant d’années que cela, les relations intervenaient surtout entre mon département, et plus particulièrement le Service cantonal de la santé publique, et chacune des institutions membres de l’ANEMPA. Que de chemin parcouru depuis lors, au bénéfice de tous !

Aujourd’hui, les dossiers qui nous réunissent sont nombreux : nouveau régime de financement des soins, mise en place du financement par prestation, mise en place de la planification médico-sociale pour les personnes âgées, surveillance des EMS par l’Etat dans un souci d’amélioration de la prise en charge des personnes y résidant et de respect de leurs droits comme patients, négociation tarifaires et soucis budgétaires…

Certes, les temps ne sont pas faciles, notamment sur le plan financier. Néanmoins, les relations partenariales nouées entre l’Etat et ses représentants et l’ANEMPA, ainsi que ses organes et ses membres, ont permis de préserver plus que l’essentiel, notamment parce qu’elles ont toujours été marquées par un esprit constructif et qu’elles ont été empreintes de respect.

Je crois pouvoir dire que, malgré les temps difficiles, les prestations fournies dans vos institutions aux résidents sont d’excellente qualité. Je me suis même laissé dire que, de manière générale, elles se sont améliorées notamment suite à l’établissement en commun de critères de qualité reconnus et surveillés par le Service de la santé publique, mais aussi et surtout grâce à votre souci d’amélioration continue de vos prestations.

Je ne peux dès lors que vous remercier et vous féliciter, vous directrices, directeurs et cadres des EMS membres de l’ANEMPA, mais aussi toutes vos collaboratrices et vos collaborateurs, qui oeuvrent au quotidien, avec dévouement, dans tous les secteurs d’activités de vos institutions, pour que les résidents soient pris en charge avec empathie et se sentent le mieux possible, malgré leur état de santé et les difficultés qui y sont liées.

Quand je parle de vos collaboratrices et collaborateurs, je pense ici en particulier au personnel infirmier, aux assistantes en soins communautaires, aux aides-soignantes, aux veilleuses, au personnel de ménage et de cuisine, aux animatrices, au personnel technique et administratif. Merci donc à eux !

Le vieillissement de la population constitue l’un des enjeux majeurs, pour ne pas dire l’enjeu majeur, de la politique de santé de ces prochaines décennies de tous les pays développés, de la Suisse et du canton de Neuchâtel bien sûr. Cette problématique, combinée à la pénurie annoncée de personnel infirmier, doit nous préoccuper dès aujourd’hui et nous devons nous attacher à préparer le terrain, afin de nous assurer de la prise en charge des personnes âgées dépendantes d’autrui dans leur vie quotidienne, qu’elles résident dans vos institutions ou qu’elles soient à domicile. Et nous devons le faire en sachant que, si par nature les besoins sont illimités, malheureusement les ressources financières ne sont pas extensibles à souhait. Cela implique de faire des choix et de définir des priorités, pour assurer la meilleure adéquation entre besoins et moyens, et ces choix, vous le savez, ne sont pas toujours faciles.

Les difficultés qui s’annoncent sont réelles et notre canton s’y prépare en mettant en place les instruments qui doivent permettre d’y répondre le mieux possible. Je pense notamment ici à la planification médico-sociale pour les personnes âgées d’une part et à la nouvelle loi sur le financement des EMS d’autre part. Ces sujets inquiètent, bien sûr, et je le comprends. Je tiens d’emblée à relever que le but de l’Etat n’est pas de rationner les prestations, évidemment non, et je m’y refuse, mais de diversifier leur offre pour permettre aux personnes qui le souhaitent de rester plus longtemps à domicile. Nous savons tous que c’est le souhait des personnes vieillissantes de rester chez elles, et il est du devoir de la collectivité de répondre à cette aspiration. Notre canton a un peu de retard dans ce domaine. Des besoins nouveaux apparaissent et des prestations nouvelles sont à créer ou à développer pour y répondre.

Votre association, ainsi que ses membres, l’ont bien compris. La formation de votre personnel ne cesse de se développer. Par ailleurs des projets de tous ordres fleurissent déjà : appartements protégés, unités spécialisées, amélioration des infrastructures, diversification des prestations. C’est réjouissant et cela démontre l’esprit proactif des institutions membres de l’association et je m’en réjouis vivement !

Par la planification médico-sociale pour les personnes âgées, notre but est de créer un dispositif sanitaire adapté aux besoins et enjeux de demain et, c’est une évidence aussi, à un coût supportable pour la société.

En ce sens, il existe un lien fort entre la mise en œuvre future de la planification médico-sociale pour les personnes âgées et la nouvelle loi sur le financement des EMS, la LFinEMS, qui s’appliquera notamment au travers de l’outil des contrats de prestations, qui devront être signés et négociés entre les institutions et l’Etat.

Le changement de mode de financement prévu par la LFinEMS, conformément à la volonté exprimée par le Conseil d’Etat dans son plan de législature, à savoir le financement par prestations n’est ni anodin, ni évident, j’en suis bien consciente. Ce changement répond néanmoins à une  nécessité et il est cohérent avec les autres réformes structurelles et financières introduites ces dernières années par l’Etat. Je pense notamment ici aux créations successives de l’Hôpital neuchâtelois, du Centre neuchâtelois de psychiatrie et de NOMAD ; leurs relations avec l’Etat sont aussi fondées sur des contrats de prestations. Ce changement vise à clarifier les rôles de chaque partenaire, à donner plus de transparence à la facturation des prestations, mais aussi à donner une plus grande autonomie de gestion aux institutions. Il doit aussi permettre un meilleur pilotage du système, mais aussi des dépenses de l’Etat.

Nous le savons tous, aucun système de financement ne représente la panacée, et nous devons ensemble être attentifs à éviter ou corriger d’éventuels effets négatifs.

C’est donc une nouvelle ère qui s’ouvre et qui sera riche d’enjeux et d’expériences, notamment durant la prochaine décennie qui mènera au 50ème anniversaire de votre association. J’espère que, dans dix ans, le regard que vous porterez sur la décennie écoulée sera positif et que mes propos de ce jour se seront sereinement concrétisés sur le terrain.

Les thèmes des conférences que vous avez organisées à l’occasion des 40 ans de l’ANEMPA montrent que les problèmes liés au vieillissement de la population sont nombreux et variés. Il y aura donc matière à nous rencontrer encore souvent, pour imaginer et concrétiser des solutions qui répondent le mieux possible aux enjeux de demain !

La dynamique de partenariat qui existe entre l’Etat et notamment votre association m’incite à l’optimisme.

Au terme de cette allocution, je souhaiterais aussi avoir une pensée pour les personnes dont vous avez la charge. Elles qui toutes ont eu une vie longue et riche, heureuse ou parfois triste, et qui se retrouvent dans vos institutions, souvent pour ce qui constitue leurs derniers jours, ce que beaucoup d’entre eux n’avaient pas imaginé. Ce que nous n’imaginons pas non plus nous-mêmes aujourd’hui. Je pense à leur fragilité, à la perte inexorable de leurs capacités physiques, intellectuelles, à la dissolution de leurs vies, et je pense aux derniers moments de contact, de joie et de paix, que, pour la plupart, elles trouvent chez vous, avec vous.

Je ne saurais donc terminer ce discours sans vous adresser une nouvelle fois un grand remerciement, à vous membres du comité de direction, qui vous investissez pour l’association dans un environnement très complexe et prenant, à vous membres de l’association et directions d’institutions, à vous le personnel des institutions pour votre dévouement auprès des résidents.

Je souhaite à votre association un excellent 40ème anniversaire, mais surtout longue vie et plein succès dans vos activités futures.

Je vous remercie de votre attention.

 

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